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samedi 24 mai 2008

Échecs et maths...

Le ministère a intégré des contenus de sec.5 et de sec.4 au programme de 3 en maths.

J'observe toujours. Je fréquente une école privée, pas celle des bolles du coins, ici les jeunes sont sélectionnées sur la base de leur habiletés sociales et dans les langues et les arts: ici il y a 3 langues enseignées, des options en art dramatique, etc.

Hier, la directrice vient en classe... pendant mon cours de français. Petit message: on va offrir un cours de mise à niveau en math sec.3 à l'école: 3 samedis, 3h le matin, 3h pm pour les élèves en difficulté en maths... Dans le préambule aux élèves: on a mis du contenu de sec. 5 et de sec. 4 dans le menu du sec. 3 (c'est ce qui peut expliquer les difficultés de plusieurs; sous-entendu), plusieurs ont besoin d'appui.

Petites jases avec les élèves un peu plus tard:

- Ils croient leur prof de math incompétent (bon, ce n'est pas nouveau)
- Ils trouvent qu'ils n'aident pas assez les élèves qui ont de la difficulté (ils ne sont pas en classe spéciale, le régulier c'est trop souvent une logique du nombre, pas celle du soutien individualisé, même le ministère ne comprend pas ça...)
- La plupart, en plus de payer (enfin leur parent) pour être au privé, ont en plus un tuteur privé justement pour les aider en mathématiques.

Bref, c'est un peu le bordel.

En rapport avec cela: il y a 2-3 semaines, j'ai jasé avec le collègue de ce petit changement au programme: combinatoire et probabilité intégré en secondaire 3. Son commentaire: "A quoi pense-t-on au Ministère?" Les jeunes n'ont pas ce qu'il faut intellectuellement pour faire face à ces difficultés. Il se souvenait que de son temps, on voyait ses notions à un niveau Cégep.

Bon, j'avais observé dans l'école publique cet hiver cette évaluation délirante tendance nouvelle.

Bref, sur le terrain, j'entends parler des collègues de délire ministériel, je vois qu'on offre des cours en weekend pour de la mise à niveau, dit-on, et on parle aux élèves justement de cette nouvelle difficulté. Tentative désespéré de colmater une situation d'échecs envisagés pour trop d'élèves. La plupart des élèves me disent avoir un tuteur privé pour les aider en math et croient leur prof de math incompétent.

Il y a quelques années, on disait qu'on allait probablement assouplir les exigences pour permettre les projets en maths. Et c'est exactement le contraire qui s'est produit... Combinatoire, permutation, probabilité en secondaire 3, en plus de l'algèbre, des solides, de pythagore... Bon, pour ce que j'en sais.

L'avis des collègues de maths rencontrés dans deux écoles cette années est que la cohorte de cette année, celle du front de la réforme, n'a jamais été aussi faible...

A une époque de sciences et de cognitivisme, ne pas tenir compte de la capacité intellectuelle en développement des jeunes qu'on connait depuis les thèses de Piaget, est presque un crime...

Curieux qu'avec le désir de réussite pour tous s'affirment une tendance à les mettre en échecs.

Le Mels aura certainement encore une fois à refaire ces devoirs.

Personnellement, je les fouterais tous, ces fonctionnaires à la noix, à la porte avec un bon coup de pied au cul!

jeudi 22 mai 2008

Allez savoir...

Je déserte un peu la blogosphère ce printemps. Je sens pas en moi rien bouger assez pour demander une expression. Est-ce le printemps, le fait que je doive déménager bientôt, ou que je me la coule douce dans la tâche la plus pénarde qu'on m'ait donné depuis que j'enseigne...? Il faut dire que dans mon milieu actuel, la réforme n'est pas aussi visible. L'équipe qui m'entoure est plutôt en train de réaliser qu'enseigner et durer dans ce métier demande un assouplissement de la tendance perfectionniste. Surtout en français, les burnouts font des ravages partout.

Bon, il y a toujours des moeurs d'école intéressantes. J'entends les profs commenter les décisions de la direction, mais je ne me sens pas plus impliqué qu'il faut, je ne vais pas travailler là longtemps, l'école est petite et les places rares, enfin... Mais bon, je ne croise plus ma directrice 10 fois par jour parce que son bureau est intallé adjacent aux bureaux des profs. J'ai une collègue de niveau sympathique au lieu de l'équipe chacun pour soi de l'hiver dernier. Je n'ai pas des yalatolahs de la réforme en face de moi à chaque fois que je prends place à mon bureau à l'école. Bref, ça calme un peu.

Je ne sais pas, je joue aux échecs sur le net ou je prends ma guitare de ce temps-là le soir. Et le matin, plus calme, je dors plus longtemps au lieu de me réveiller avec mes problèmes et mon stress avec une envie d'exprimer, de sortir, de voir, de comprendre.

J'ai toujours mon habitude d'aller lire prof masqué, toujours sympathique... Là s'arrête pas mal mon implication bloguante ces derniers temps. Le raeq, ben je les laisse tranquille, de plus en plus.

Comme le souligne Le Neuf, on est dans une nouvelle réforme sans nom. Bientôt le raeq va couler avec son idéal...