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dimanche 7 juin 2009

Home et l'écolodrame


J'ai regardé vendredi Home, le film de Monsieur photographe La terre vue du ciel bien célèbre dans la francophonie outre-atlantique sur RDI. Belles images impressionnantes, mais aussi traficotées ici et là en jouant sur les couleurs. C'est beau, artistique. Le jeu continuel sur la paralaxe de mouvement, qui en tournant autour des points observés donnent une impression de 3e dimension, est intéressant. On a dû en brûler des hydrocarbures pour tenir des hélicos bien stables et les faire bouger comme il faut... Mais c'est «le plus grand éco-événement de l'histoire» selon la publicité des distributeurs!

Quant au commentaire, d'un bout à l'autre, le ton est dramatique. Les excès de l'homme montrés dans leurs splendeurs avec un commentaire culpabilisant... Et le danger qui guette... Bon, on se demande franchement tout le long si les chiffres qu'on nous balance sont rigoureux. On n'est pas dans l'argumentaire ou la discussion, mais dans la thèse orientée sans références en bas de page... J'ai aimé néanmoins qu'on nous rappelle que la facilité de vivre que nous avons est un événement rare de l'histoire... Le portrait de notre démesure est saisissant. N'empêche qu'on nous rabâche encore un message sur une situation sur laquelle nous avons tous peu de pouvoir, je ne construis pas le millier de gratte-ciel de la Chine. Je ne détruis pas la forêt amazonienne ou celle de Bornéo. Je ne construis pas des transports en commun sensés non plus ni ne conduit de voiture électrique parce que, en Amérique, c'est le modèle américain indiscutable depuis longtemps. Les 2% qui possèdent la moitié des richesses du monde et qui le domine, nos politiques, quand auront-ils le bon goût de prendre les mesures qui s'imposent. Peut-être sont-ils justement en train de nous y préparer... Hier soir, à Radio-Canada vers 19h, le même message dans une autre dramatique, cette fois d'une humanité rendue en 2075 avec des mesures à prendre de toute urgence... Bon je ne l'ai pas tout vu... Seulement, je remarque une insistance dans le message écolodramatique.

En lisant Le Devoir, un papier intéressant de Stéphane Baillargeon sur les donneurs de leçon de la semaine, on apprend que 23 millions ont été mis en publicité pour qu'on se pointe tous en même temps pour voir ce film sur nos petits écrans... que le film est produit par Luc Besson et que des gens dans l'industrie de bidules inutiles et luxueux en Europe l'ont financé.

Et pendant ce temps-là, Guy Laliberté ira faire du tourisme spatial pour sensibiliser au manque d'eau... avec 35 millions.

Bon, moi je n'ai pas de trouble avec une certaine forme de simplicité volontaire, n'empêche que si l'élite s'octroit comme au temps du communisme des privilèges exorbitants en comparaison du niveau de vie des camarades de la base, je me pose certaines questions. J'ai même l'impression de me faire fourrer! Guy Laliberté, un humaniste, un symbole, premier artiste dans la lune! Je me marre...

Le monde est franchement mal fichu avec ces gens qui essaient de nous faire prendre des vessies pour des lanternes... On veut tous changer le monde, mais je ne sais pas si on veut se faire fourrer par une élite ostentatoire...

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