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dimanche 5 juillet 2009

Impostures

C'est dans l'air du temps. Au Walmart, ils ne sont plus des employés mais des associés (payés au salaire minimum!). Hier, mon amie vient de se trouver un job de vendeuse de linge chic et les clients ne sont pas clients, faut surtout pas les appeler des clients, mais des invités.

J'imagine la face de l'invité quand justement une associée dit à l'autre qui lui est supérieur: «Veux-tu t'occuper de l'invité, offre-lui donc ce morceau à 55$ et fais-lui cadeau des taxes!

On rit, mais ces travestissements du sens se multiplient, mais personne ne dit rien parce quand tu es payé dans un job précaire sans syndicat, tu ne discutes pas les non sens de tes patrons.

Bon, nous devenons des facilitateurs, des animateurs pédagogiques, des professionnels... et les élèves, des apprenants.

Tiens, avec la philosophie actuelle, on devrait les appeler des succès. « Les succès sont tannants ce matin, il va neiger»

vendredi 3 juillet 2009

Confession d'imposture

Je cherchais Le grand mensonge de l'enseignement, un titre d'une bonne critique de la déforme pour étayer un commentaire dans un débat que j'ai commencé avec une stagiaire pro top formation du ministère qui me balance de la langue de bois sur un autre blogue. J'avais oublié le titre du livre parce que j'ai l'ai passé-donné à une collègue à la fin de l'année dernière. J'apprends à ne pas m'encombrer même de très bons livres, enfin je les rends utile en les passant ou en les donnant.

Toujours est-il que par association d'idées, j'entre dans ma recherche google «imposture et éducation» pour découvrir deux livres qui portent le même nom: " L'imposture pédagogique" de deux profs de philosophie en France: Bernard Berthelot et Isabelle Stal.

Berthelot nous parle de l'entrée de l'entreprise dans l'école avec la pédagogie par objectifs venue écraser l'essence même de l'école depuis les années 70. Il défend l'école des savoirs. Je vous conseille un détour sur le pdf disponible en ligne et aussi cette petite synthèse sur le site Insomniaque. Sur ce site, je note:

«Au fond, dit Berthelot, l’école des savoirs est celle du citoyen libre de choisir sa destinée et de faire ce qu’il veut de ces connaissances. Alors que l’école des compétences est noyée dans le moralisme où l’on dit constamment à l’élève quoi penser.

" Il y a là deux conceptions irrémédiablement opposées de la liberté. " »

Voilà: les pros de l'éducation sont tellement moralistes et manipulateurs en plus avec leurs faux contextes signifiants et leurs faux projets venant des élèves. Leur fausse démocratie et leur délirante socio-construction des compétences.

Pour le livre d'Isabelle Stal, on trouve des résumés. J'ai été notamment fort interpelé par cette citation extraite de ce résumé du livre: «Au terme de la démonstration, on comprend pourquoi et comment notre système d'enseignement "où les enseignants feignent d'enseigner et où les élèves feignent d'apprendre"… "est sinistré, de la maternelle à l'université". »

C'est tout à fait cela. Je feins d'enseigner et il feigne d'apprendre. Il feigne de s'inquiéter des évaluations et je feins de les évaluer. Et partout, il faut éviter les drames. L'école est une mascarade sans la réalité d'un contexte de travail respecté et valorisé et le respect du maître. L'école des recettes, des trucs, des raccourcis, des droits aux outils de références, l'école des bofs le nombre de fautes, des «en voie de maîtrise», «minimalement satisfaisant, des 3+, des échelles de compétences, tout cela c'est de la frime, de la maudite frime...