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dimanche 4 avril 2010

C'est pas que...

Drôle de jour. Je me lève, pense à mes fils, je ne pense même pas à Pâques, je pense à mes fils, à ma démission de père, à l'Exil choisi.

Comprendre pourquoi je suis si loin d'eux est toujours comme une énigme à mettre en mot, même si en moi, c'est comme une évidence, c'est ce qui s'est imposé en moi quand on met tous les «tu devrais» de la société de côté et qu'on écoute en soi ce que la voix de soi dit. En quelques mots, quand il n'y a plus la place, l'espace pour jouer un rôle, il y a souvent mieuxx à faire d'aller voir si on peut être utile ailleurs. Mais bon, après des années investies dans cette aventure, dans le «mentorat» des «mentorats», il y a comme une interrogation qui plane...

Et c'est Pâques...

Résurrection d'un fils qui caché laisse quelques messages à ses fidèles avant de remonter au ciel avec son père, de revenir ou de rejoindre l'union au père, de le devenir? De devenir en quelque sorte l'égal du père. Ou de partir au loin, c'est selon... On raconte qu'il aurait peut-être eu une autre vie après la phase des prêches, du prophète, une vrai vie, incarné, avec un fils à lui. Mais bon l'histoire demeure flou, ouverte, sujet de polémique maintenant.

Avant bien, il y a eu l'exigence du sacrifice du fils, la mort du fils, la trahison de l'ami, la souffrance, la mise en croix, la confrontation ultime avec le monde, la disparition.

Je ne sais pas, cette histoire à laquelle on ne pense plus guère maintenant résumé dans le chocolat sucré me parle encore. Me questionne encore. M'atteint encore.

Elle parle de cette épreuve de tout homme parti dans le monde faire son idée de fils avec sa naïveté de fils pour rencontrer la dureté du monde qui va le briser pour finalement intégrer le principe paternel d'une masculinité plus domestiquée, plus contrôlée, mieux maîtrisée, plus mature, qui tient compte de la réalité.

Les initiations masculines sont de nature à transmettre le sain esprit à avoir pour affronter le monde. Quand on dépasse toute mesure et qu'on joue les dieux, qu'on prend une position trop ambitieuse, on peut facilement tout perdre et ce, dans la douleur.

Mais où est ce père structurant, équilibré, légitimé dans notre soupe moderne?

Je ne le vois plus guère et son principe structurant, fidèle au réel, à la hiérarchie naturelle qui s'humanise , soucieuse de la vérité, de la vraie force, de la vrai valeur de chacun sans inflation sans prétention s'est perdu un peu. L'homme mature est une espèce en voie de disparition.

Quand je repense à mon histoire, je n'ai pas démissionné, on m'a disqualifié. Je me suis éloigné peu à peu pour ne pas montrer que j'acceptais cette réalité mensongère, contrefaite, soufflé de l'extérieur. De toute façon, le monde moderne pense que les TIC vont faire des hommes. Ce monde artificiel qui croit que la nature est bonne sans initiation dure à la vie, sans structure, sans discipline, sans domestication de la nature en soi, va bien un jour se rendre compte de la nature humaine, de ces besoins réels. On ne forme pas l'homme sans tenir compte de sa nature sauvage, sans travailler avec cette force, sans l'orienter et la nourrir. On peut bien se fasciner de Zombis (on parlait d'un modèle de propagation des zombis conçu à l'Université d'Ottawa il y a deux jours, c'est dire!), de vampires (ces nobles suçant le sang du monde, maîtrisant mal ou à peine leur animalité brute) dans la littérature populaire. Mes jeunes sans père sont étonnamment vraiment agressif et violent entre eux. Ils reconstruisent la hiérarchie primaire.
Un société sans père devient violente. On a voulu défaire l'homme à cause de son côté violent. Mais l'homme sans possibilité d'exprimer sa force dans des milieux d'homme n'acquiert pas la possibilité de la maîtriser. C'est un paradoxe terrible quand on y pense.

En attendant, je hère loin du chaos près de la nature, hésitant à l'affronter. Un petit chien est arrivé de nulle part, comme mon premier chien, ce premier simulacre d'enfant, de fils. Il dandinait peureux non loin de mes pieds ce matin dans cette première marche matinale. Protecteur, j'étais de nouveau, comme un drôle de clin d'œil de la vie. Oui, ici, loin du village un chiot peut craindre.

La vérité de Pâques n'est pas dans le chocolat, mais dans l'espoir peut-être de renaître à soi, transformé. La force intérieure de l'homme l'amène à se retrouver même si il oublie souvent qui il est. La structure de l'espèce inconsciente est ancrée. Et l'équilibre de vie toujours cherche sa voie d'expression.

Bon sain esprit!

1 commentaire:

pegazette a dit…

bonsoir, j'ai plaisir a vous lire mais je sent votre force et votre faiblesse oui l'homme est ainssi fait, je vous laisse a vos textes qui sont pur simple gratuit frais de vérité et surtout touchant merci .