Pages

vendredi 11 mars 2011

Journée de jello... Semaine de marde... Mois de...

On servait du jello rouge à la pause, ce matin. J'ai tout de suite vu le portrait de ma semaine de retour de la relâche... Une relâche qui ne relâche pas... C'est fou enseigner des fois. C'est fou la dose d'énergie que ça demande d'anticiper, de planifier, d'essayer de trouver une manière de procéder claire, stimulante, de s'y préparer à jouer son rôle de dynamiser les élèves dans la direction des apprentissages. Quand tout, vraiment tout, vient saper cet élan qu'on se donne, ce coup de pied au cul qu'on s'assène pour être prêt quand il faut, il y a des jours où l'organisation ambiante, où la désorganisation devrais-je dire,  me pèse sur les nerfs. 


Bon, cette semaine qui devait avoir 4 jours en aura eu que 1,5 dont une demie consacrée au visionnement d'un documentaire qu'un éco-éducateur, c'est ainsi qu'il se désigne, est venu nous présenter sur l'absurdité du projet La Romaine. Bref, autant dire que cette semaine est foutue en terme d'utilité véritable à la démarche globale. Une autre, comme celle avant les fêtes, comme la semaine où le dispensaire a fermé l'école pour cause d'épidémie de grippe en janvier...


Bon, évidemment, personne ne peut changer rien au fait que les profs sortis d'ici par avion pour la relâche n'ont pu rentrer le jour prévu à cause des conditions de tempête un peu partout dans la région et dans le reste du Québec, ni enfin que l'on doit aménager la communauté pour son festival qui a dû être reporté d'une semaine et qui a lieu ce weekend au lieu de pendant la relâche et fini par nous couper ce vendredi et lundi matin qui vient d'enseignement. 


Mais ce n'est pas fini, le weekend suivant c'est le carnaval. Ouin, ici deux clans ne sentent pas et coexistent, alors on a un festival et un carnaval! 

Bon, je perds l'essentiel de mes secondaires 3 pour toute la semaine prochaine et même un peu plus: sorties culturelles et aussi tournoi de volleyball.  Lundi, le 21, on reçoit un médecin autochtone qui marche pour venir stimuler la persévérance scolaire et les ambitions des jeunes... 


Franchement, quand tout empêche de commencer une étape avec un peu de sérieux, on se demande des jours ce qu'on fout là? 

Mais bon, passerait tout cela si on planifiait un peu, si on avertissait un peu d'avance. A matin, quand à 9h30, la direction n'est même pas capable de me dire comment notre après-midi va se  dérouler pour la présentation de ce film, je me demande franchement si on ne finit pas par devenir autant désorganisé que les gens du milieu où l'on  intervient. De la méga puissance dix improvisation à la va-comme-je-te-pousse.


Car, c'est franchement l'effet que je constate. A force de devoir autant composer avec les aléas culturels, à force de presque chaque jour devoir composer avec un énième imprévu qui bousille l'intelligence de notre travail au point de souvent en saper le sens, on finit par baisser les bras, certain jour, et se dire que, de toute façon, ça ne va pas changer grand-chose...

Après, on se demande pourquoi on obtient si peu de résultats, que nos élèves quand ils migrent ailleurs dans d'autres communautés, sont reconnus pour avoir un niveau très faible. C'est qu'on n'arrive pas à les canaliser à cause de tout un contexte qui n'accorde aucune importance à la réalité fragile d'une certaine nécessité d'attention et de concentration pour faire des apprentissages significatifs.  


Et bon, évidemment, les élèves à coincer pour une reprise, ou pour faire les examens dont ils ont réussi à se tirer avec une motivation d'absence soi-disant recevable dans une telle semaine. Et je ne parle pas de la zizanie inconcevable des profs qui se les arrachent sans se consulter, avec personne aux commandes pour mettre un peu d'ordre dans ce bordel des reprises. J'avoue que ça m'achève!


Aujourd'hui, je vais faire mon bulletin. Il manque je ne sais pas combien de travaux et d'évaluations pour la faire, mais bon, je vais porter un jugement professionnel j'imagine!

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Comme je vous comprends!Enseigner est devenu une course à obstacles et j'en viens à me dire, avec tout ce qu'on ajoute comme activités de toutes sortes dans une année scolaire, que l'école c'est finalemant bien secondaire.