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vendredi 14 octobre 2011

Évaluer les directions? Non, les orienter.

Il y a quelques jours, je voulais parler de l'importance des directions dans l'efficacité et la santé de nos écoles, mais j'ai dû régler le cas de l'évaluation avant, cette stupidité ambiante qu'on claironne depuis un bout de temps.

Car, effectivement, on aime aller travailler dans un endroit en enseignement parce que l'organisation fait que les relations sont bonnes et positives et que le travail, ou la mission, avance et qu'on est participant à cette dynamique.  La pierre angulaire de l'école efficace m'apparait la coordination de l'équipe-école.

Bref, la bonne question à se poser est quelle est la structure d'encadrement de l'équipe-école qui favorise son efficacité. Et indéniablement, la direction a un très gros rôle à jouer pour mettre en place ces conditions propices en tant que leader attitré par sa fonction. 


Ainsi, si on veut améliorer le fonctionnement de nos écoles, il faut s'assurer que nos directions mettent en place un ensemble de stratégies pertinentes.


J'ai observé certaines composantes de l'école plutôt efficace, que j'ai observées dans certains milieux, je vous en fais part:

1) une équipe qui marche et a une cohésion est une équipe dont les membres se parlent régulièrement. Bref, il faut créer beaucoup d'espace pour cela, malgré les cyniques de la «réunionite»! Les comités spécifiques ont aussi leur rôle à jouer pour amener à l'équipe des plans élaborés à discuter en plénière. Tout cela demande du temps.


2) La coordination doit être faite par un comité de plusieurs membres idéalement aussi en relation avec l'ensemble des membre de l'équipe pour plus de souplesse et de cohésion. L'école mime la position parentale, la cohérence est de mise avec des jeunes pour les encadrer efficacement.

3) Impliquer tout le monde dans la résolution des problèmes et permettre la discussion et les initiatives. Bref, il faut déléguer. Une direction devrait seulement se réserver un droit de véto la plupart du temps, mais laisser l'essentiel des initiatives à ses membres. Évidemment, elle doit faire parti prenante des discussions. C'est toute une mentalité à changer. Ces dernières années, on nous a pris pour des adeptes de sectes en nous envoyant des gourous du Mels ou leurs apôtres «brainwashés» dans des formations. 


4) Une direction doit être à l'écoute vraiment des besoins des membres de l'équipe pour accorder du temps de discussion à des thèmes pertinents et permettre la résolution des problèmes réels. 


5) Une équipe qui avance se permet l'expérimentation, le risque, la naïveté même. Il n'y a rien comme l'expérience pour s'informer.

6) Une équipe qui avance respecte ses membres et favorise l'entraide, les projets communs. 

7) Une équipe efficace n'oublie jamais ce qu'est une école et sa mission.

8) Une équipe qui avance est capable de discuter franchement des choses sans que ses membres se retranchent dans la susceptibilité stupide de trop nombreux enseignants ou adjoints rencontrés ces dernières années.

9) Dans une école, on réservait un après-midi de pédagogique par semaine, quite à allonger une journée de classe pour mener à bien ses tâches importantes dans la fraicheur et la disponibilité souhaitable. Ainsi, aucun prof ne pense au souper à aller préparer ou aux enfants à aller chercher à la garderie. A ce jour, je n'ai vu nulle part ailleurs une équipe aussi efficace et dynamique.


Évidemment, pour que tout ces pistes fonctionnent encore mieux, il faudrait sortir de la pensée idéologique, catégorique et sectaire, des gourous du Mels et avoir, devant nous, des programmes réalistes car, en ce moment, ce genre de discours  et d'objectifs irréalistes favorisent la division des rangs des équipes entre les porteurs de la vision autorisée des choses et ceux qui voudrait parler honnêtement des problèmes en éducation rencontrés dans nos milieux. L'incapacité véritable de passer ces programmes est une réalité dont beaucoup d'enseignants se cachent, malgré l'évidence, pour ne pas entacher leur réputation, d'où les susceptibilités improductives que j'ai mentionnées. Il faut qu'on sorte des apparences pour entrer dans l'ère de la franche collaboration pour le  mieux-être de nos enfants.


Enfin, s'il y avait surtout des gens à former, pour un souci d'efficacité, ce serait bien les directions. Leur rôle est névralgique, mais savent-ils mettre en place un fonctionnement favorable à la résolution des problèmes et à la franche collaboration dans leur milieu? Malheureusement, trop d'enseignants sentent autour d'eux un désert dans la structure de soutien de leur fonction pourtant si importante dans l'école. 

Les enseignants ont en général ce qu'il faut pour enseigner et le temps pour prendre de l'expérience. Un bon environnement qui les stimule ne pourra que les encourager à se dépasser et à prendre des initiatives car, dans ce métier, on apprend certainement mieux les uns des autres que des gens de l'extérieur déconnectés qui viennent nous faire de grands discours impertinents.



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