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mardi 19 février 2013

La question qui tue

Je l'ai dit, je suis redevenu étudiant. Un cours pratique, histoire de se remettre en question, acte qui ne fait jamais de tort à personne, même si à l'occasion l'inconfortable se pointe.

Un cours pour des profs, histoire de repasser le B-A-BA- A du métier avec des données «probantes» pour soutenir  la démarche. 

En passant, c'est un cours de maitrise pas trop prenant sur la Teluq qui peut se suivre individuellement avec des textes à lire, des vidéos, des exposés sympas, deux travaux sur la mise à l'essai dans nos classes de stratégies d'enseignement qui auraient fait leur preuve, avec un coach disponible en cas où. Tout prof pourrait se l'offrir, histoire de se vivifier la pratique. Et, l'avantage indéniable sur une formation d'un jour, la formation dure quelques mois, donc se donne des chances de nous marquer un peu!

Une des premières stratégies proposées, en fait, on nous en présente 3 et il faut en choisir une, est le questionnement. C'est d'une simplicité évidente, on nous démontre que de demander à une élève s'il comprend n'est pas très productif, car la question a toutes les chances de produire une réponse affirmative qui est peu intéressante pour percevoir le représenté de l'élève. 

Non, il est plus intéressant de demander au jeune ce qu'il comprend ou à un autre niveau qu'est-ce qu'on lui demande de faire pour savoir si, par exemple, il comprend la consigne.

Les miens sont réputés avoir un style d'apprentissage kinesthésique non verbal et, franchement, je travaille avec cette donne depuis un bout au point où le questionnement avait pris un rôle de second plan dans ma pratique. Grosso modo, j'essaie de faire faire en parlant beaucoup pour diriger et je constate dans les traces si je suis compris. Quant au verbal, faible chez mes jeunes, j'en espérais peu. 

Aussi, avec le cours, je suis incité à aller au delà de mon point de vue et d'un certain préjugé sur la situation qui a fait que j'ai un peu renoncé à cet outil socratique réputé efficace dans le répertoire des enseignants qui l'auraient. 

Bref, je pose plus souvent des questions ouvertes pour laisser un espace au jeune pour exprimer ce qu'il a compris. 

C'est franchement intéressant. Évidemment, très souvent, j'aurais préféré ne pas savoir ce que le jeune a compris ou enfin ne pas le voir mal à l'aise d'essayer d'exprimer sa compréhension maladroite qui a tout d'un coup plus de réalité qu'un mauvais résultat caché, car la conversation en classe est publique. Mais aussi, à certain moment, je sens naître un dialogue à un autre niveau. J'arrête tout à coup de parler et d'espérer un effet, je laisse l'autre se dépatouiller avec sa représentation que je nourris en fonction des réponses. 

Bon, évidemment, entamer des dialogues, ça prend du temps de classe qui est précieux.

Enfin, je fais plus souvent ce geste pédagogique: j'essaie de faire verbaliser mes jeunes. Je me mets à créer des prétextes pour les questionner. J'enseigne un truc en fin de cours, pour revenir dessus le lendemain en les questionnant. 

Je n'ai pas de conclusion, je trouve l'essai intéressant et je sors un peu de mon vase clos et aussi, je commence à aborder avec les jeunes leur qualité d'écoute. Car le fait de les questionner leur fait se rendre compte que, sans écoute, il n'arrive pas à répondre.

C'est peut-être finalement tout un filon que je me suis mis à explorer!


lundi 18 février 2013

Esprit productif!

Je n'ai pas trop d'élèves pour un prof de français.   J'ai le quart ou moins du volume normalement géré par un prof de secondaire. En contrepartie, des cas, beaucoup de cas, pratiquement que des cas, et aussi....

5 NIVEAUX à planifier, à alimenter, à corriger les petits travaux et devoirs au complet de tous les élèves (car dans un endroit comme ici, faire de la correction en groupe est assez inconcevable, les jeunes n'ont d'ailleurs pas l'habitude),  et à produire à la fin de l'étape des ....

ÉVALUALUALUALUATIONS! ça zigzague sous ce mot!!!!

Cette étape-ci, j'évalue les 3 compétences, fait que faites vos calculs. Pensez aux cahiers de préparation pour l'écriture, aux rappels de la matière à étudier, aux satanées compréhensions de texte, aux grilles d'évaluations, cahiers de brouillon, propre, sale...

Et, à la fin, je ne vous mens pas, j'ai un pouce minimum d'originaux à remettre à la direction... qui semble trouver cela normal! Elle ne voit pas les heures là-dedans, car je ne produis pas avec des photocopies, non, j'ai encore l'audace et surtout l'énergie de la finition et de l'adaptation.

ET pis bon, je suis du genre perfectionniste, à retoucher mes trucs d'année en année, quand ce n'est pas tout changer parce que l'an dernier, ça n'allait pas du tout... Comme on dit, ma pratique évolue...

Dans 3 ans, je devrais être prêt à préparer ma méthode complète du secondaire pour les nulles! Michel David 2.0. Le 1 n'est pas pour les si nulles, mais est assez complet et surtout plus accessible que la plupart des manuels sur le marché. Mais bon, vu que je l'adapte souvent, je devrai, moi aussi, écrire mes textes.

Mon marathon de production février 2013 achève... Une chance, la semaine d'évaluation, c'est la semaine prochaine! 

Il y a pire: les collègues qui entrent la veille faire l'examen du lendemain! J'en ai vu dans toutes les écoles où j'ai enseigné. Mais, remarquez, aucun n'était prof de français.

Bref, vont-ils réussir? Grosse questions... Il y en aura plus que l'an dernier à la même date. 

Y en a un peu moins qui s'en fichent!

samedi 16 février 2013

Quelque chose qui cloche...

Croyez-le ou non, nous n'avons pas eu de cloches pendant un an dans mon école. Avec un peu de concertation, beaucoup de patience, nous sommes arrivés à fonctionner, dans un coin où étrangement le temps rappelle les Montres molles de Dali. Ici, pour une raison que j'ignore, qui a surement à voir avec le fait qu'on est alimenté par une mini-centrale électrique locale, le temps de nos réveils oscille bizarrement. Mon réveil a en ce moment 20 minutes d'avance, mais à d'autres moments, il peut prendre du retard. Nous avons tous des réveils défectueux par ici qui fonctionnaient pourtant normalement en bas. Je ne sais pas si le cycle électrique est branché sur le débit de la rivière, en tout cas, nos réveils nous confirment que nous vivons dans l'«Indian time» comme on dit souvent dans les communautés!

Je ne sais pas aussi si c'est ma tentative de janvier de rétablir une cloche dans l'école, mais depuis 2 semaines, ça sonne.... avec 5 puis 6-7 minutes de retard dans l'école! En janvier, l'idée m'était venue de voir en profondeur ce qui se passait avec cette fichue cloche. Je suis venu à bout de comprendre qu'on ne pouvait plus entrer dans le logiciel (corrompu à cause d'un crackage puisqu'on avait perdu le mot de passe pour y accéder) qui gère le système de communication dans l'école (communément appelé «électrovox» dans le milieu). Enfin, un conflit légendaire entre la compagnie qui a fait l'installation et notre organisation aurait fait qu'il était impossible d'avoir une solution au problème... Devant cette impasse, j'ai pris un vieux portable, j'ai téléchargé un logiciel gratuit de sonneries, j'ai programmé les cloches, j'ai ajouté une cloche trente secondes avant chacune de nos cloches pour avertir la secrétaire de venir activer manuellement  l'électrovox comme si elle faisait un message vocal et de mettre le combiné devant le petit ordinateur portable au moment où il jouait la cloche. J'avais mis une musique du film Indiana Jones qui a marqué pendant une semaine les esprits!

Bon, ce mécanisme comportait un facteur humain et disons qu'il a tenu environ une semaine, puis le facteur humain a décidé que ça ne le concernait plus et tranquillement mon système de cloche s'est mis à agoniser et nous, nous sommes remis à tenir nos horloges à l'heure et à tenir fermement nos élèves en classe jusqu'à la fin de nos cours.

Ce passage a certainement laissé des traces, car il y a deux semaines, un beau matin après plus d'un an, la cloche de l'école, la vraie, s'est remise à sonner... avec 5 bonnes minutes de retard. Il semble qu'un technicien spécialisé soit passé arranger le système finalement. 

Pendant une semaine, nous avons continué nos habitudes et la cloche en retard de 5 minutes étaient devenue une sorte de deuxième cloche pour marquer une limite aux retards des élèves. Notre technicien était malade ou je ne sais, tout le monde était persuadé que ce décalage serait corrigé. La bonne nouvelle était que nous avions une cloche. Patience!

Et  ben non! Le temps ici n'est pas si simple. Quand je suis allé voir le fameux personnage de la technique revenu vaquer à ses occupations dans notre école, il m'a dit que l'horloge de la cloche avait été réglée sur l'heure de Radio-Canada.  J'ai eu beau argumenter que tout le monde était 5 minutes en avance sur son heure de Radio-Canada, rien à faire. Devant la fermeture complète de la discussion pour ne pas parler du personnage, je suis allé trouvé la «direct» par intérim parce que notre «direct» est longuement absent en ce moment. Je lui ai exposé le burlesque de la situation. Elle était au courant de l'impasse temporelle. Notre personnage de la technique est légendaire aussi ici, pas juste l'heure!

Déterminée, elle semble avoir tenté de faire la démonstration du temps à notre technicien, car quelques heures plus tard, elle est passée dans les classes nous dire que, dès l'après-midi qui allait suivre, nous commencerions à suivre les cloches de l'école. Elle m'a affirmé qu'elle avait vérifié avec Technos, notre dieu des machines, et l'heure de Radio-Canada était bien 5 minutes en retard! Et nous, tous, au village, n'avions pas la bonne heure. Je me suis mis à réfléchir et, peu à peu, à comprendre pourquoi nos jeunes étaient en retard systématiquement le matin! 

Mais j'ai eu un reflux de bon sens et lui ai dit que je ne comprenais pas comment son ordi pouvait afficher des pages de radio-canada 5 minutes en retard car, dans ma classe, elle s'affiche bien à l'heure de mon ordi et de l'horloge que je tiens à une certaine heure dans ma classe. Et nous sommes allés ensemble de mon portable sur le site de Radio-Canada qui affiche l'heure au moment où on télécharge sa page. L'heure de Radio-Can dans ma classe concordait avec mon heure 5 minutes en avance sur la cloche de l'école. 

Comme dans un problème de mathématiques, avec une question du genre: qui a la bonne heure dans ce débat, je me suis mis à lui expliquer: « Si à 10h15, mon heure, j'entre le site de Radio-Can à 10h15 et que toi, au même moment dans ton bureau, tu entres  sur le même site et voit 10h10, l'heure de Technos, tu dois avoir, pour une raison inexplicable, un délai de retard sur la page affichée.  Car mon heure est nécessairement celle qui est valide, puisque l'horloge ne recule pas à Radio-Can. On s'est demandé si le fait que je sois sur le réseau wifi et elle, directement connectée sur le serveur de l'école pouvait expliquer ce décalage étrange du temps. Ou bien, par un concours de circonstance incroyable, au moment où elle et Technos consultaient le site de Radio-Can, le temps s'était arrêté 5 minutes à Montréal ou il y avait eu une quasi-panne de serveur qui avait affiché la même page pendant quelques minutes! Heureusement, mes élèves étaient au travail parce qu'on a mis quelques minutes à se convaincre de ce raisonnement!

Toujours est-il que les discussions étant difficiles avec Technos, on a décidé tout de même de suivre la nouvelle heure dans l'après-midi au retour du diner ce jour-là. 

Bref, en après-midi nous vivions un moment attendu avec une attention toute particulière, presque solennelle. Nous avons réglé la cloche de la grande salle d'accueil 5 minutes plus tôt. Tout le monde était aux aguets pour noter la nouvelle heure et régler son horloge en classe sur la nouvelle heure. A 13h15, nous devions mettre nos horloges à 13h10 au son du timbre! 

Aussi incroyable que cela puisse paraitre cette cloche tant attendue m'a pas sonné! Technos devait être dans le coup et, si c'est le cas, la rumeur qui veut qu'il ne veut pas changer l'heure parce qu'il ne sait pas comment me parait improbable.  Mais connaissant le tempérament de grand seigneur du personnage, il est plus plausible qu'il s'agissait pour le dieu de marquer à tous sa toute-puissance. Toujours est-il que nous avons mis nos horloges à l'heure de la cloche à la pause suivante où la cloche a repris sa cadence normale.

Plusieurs ont noté que Radio-Canada avait encore pris presque 2 minutes de retards sur l'ancien délai de 5 minutes, mais bon, au secondaire, voyant les avantages de suivre une cloche, même avec 7 minutes de retard sur l'heure de convention, nous nous sommes tous solidairement adaptés à cette situation rocambolesque. Certains ont fait remarqué qu'il y aurait certainement une diminution des retards en classe le matin et le midi. 

Et toute la semaine, nous nous sommes habitués à arriver le matin à l'école beaucoup plus en avance. Avec ce 7  minutes de décalage entre nos horloges de maison, et celles de l'école, nous avions tout d'un coup un bonus inattendu, nous avions du temps. Tous les matins, je remerciais intérieurement Technos qui devaient avoir un lien de parenté avec Chronos, de faire descendre mon stress et de me laisser du temps pour jaser avec les collègues en déchaussant nos bottes, détendus!

Bref, je recommande aux gens pressés de reculer leur montre de quelques minutes, c'est thérapeutique.

Mais bon, oui encore un mais,  hier je surveillais les jeunes, c'était ma journée de surveillance, et, pour une fois, j'étais sur les talons des jeunes au départ pour aller diner quand j'ai remarqué que l'autobus étaient là qui attendait, ce qui est inhabituel, car elle ramasse d'abord les élèves du côté primaire et tarde toujours un peu. Connaissant notre chauffeur, toujours prompt à repartir aussi vite qu'il arrive, je me suis lancé à sa rencontre lui dire de patienter un peu, nous venions de sortir des classes. On a parlé donc un peu cloche et délai du temps et que probablement le côté primaire ne nous avait pas suivi et que donc il fallait attendre un peu nos jeunes qui suivaient cette cloche en retard. Je me suis rendu compte à ce moment que les temps nouveaux n’accommodaient pas tout le monde. D'ailleurs, l'ami conducteur chialait à propos de cette aberration. 

J'ai appris aussi par la suite que nos jeunes profs à tempérament du primaire (pour ne pas dire les choses autrement) avait refusé de suivre la nouvelle heure. C'était inadmissible de nous faire travailler 5 minutes de plus!  


Ces derniers temps, je remarque un fossé générationnel qui se creuse entre les nouveaux profs et les plus vieux, dont moi qui finis par faire tranquillement partie des vieux. Nous, les vieux, avons comme un certain sens des responsabilités que les plus jeunes ne semblent pas comprendre de la même manière. Au secondaire, nous étions plusieurs consternés d'apprendre cette défection du primaire. Enfin, je suis tellement concentré à créer, repiquer des examens et à préparer mes élèves aux évaluations qui viennent que je n'ai pas remarqué la discorde du temps qui se jouait dans l'école cette semaine à d'autres niveaux. Puisque nous avons des enseignants, dit spécialistes qui œuvrent des deux côtés (primaire et secondaire) qui ne sont plus synchronisés, les heurts entre enseignants  se sont multipliés. On a même une enseignante, excédée par les interventions intérimaires, qui a déclaré se mettre en maladie jusqu'au retour de la vraie direction... Du côté des vieux, on est vraiment estomaqués par ces enfantillages, mais bon au primaire, c'est toujours la discorde, semble-t-il,  même après le départ des 2 «chialeux» du début de l'année, d'autres semblent prendre la relève... 

Avec la critique adressée au primaire de n'avoir pas majoritairement fait classe vraiment ce vendredi il y a une semaine, mais des activités récompenses, dans une semaine où nous avions eu une journée et deux avant-midis de fermeture d'école en raison du temps, avec un conflit homérique autour d'un partage de cuisine entre les deux ordres, primaire et secondaire, qui a tourné au vinaigre, avec aussi ce sentiment vécu apparemment par certains de façon intense qu'on avait bafoué leurs droits inaliénables en leur enlevant lundi dernier une journée pédagogique pour reprendre du temps de classe avec les jeunes, la question du temps et des cloches a semblé mener nos jeunes enseignantes à certaines extrémités de leurs nerfs.


Bref, lundi Zeus revient, il faudra peut-être qu'ils nous aident tous à remettre nos pendules à l'heure!

mercredi 6 février 2013

Chronique d'un hiver enneigé et mouvementé...

L'an dernier, janvier sur la fin avait pris des airs de drame dans ma contrée nordique. Mon double s'était fait accuser de mettre la main aux fesses d'une jeune fille. Des  mois de tracas auxquels j'ai survécu assez sereinement au final.

Cette année encore, nos jeunes parmi les plus jeunes étaient turbulents! On doit les rassoir pour tenter de leur faire faire de l'école. Et ce n'est pas sans heurt, mais bon cette année, on fait déjà partie des meubles dans un endroit où le roulement de personnel est banal et c'est plus facile.

Avec le temps, j'ai pris de l'expérience aussi, je règle les incidents moins à coup de rapports qui ne mènent nulle part, et plus à coup d'humour sportif qui s'approche du burlesque ou du «slapstick»(pour les fins connaisseurs du cinéma muet! Essentiellement une technique du reflet hyperbolique du comportement et celle qui consiste à exagérer la réception d'une attaque: un hurlement qui me renverse littéralement par exemple, dont l'effet de surprise dédramatise bien des tensions) et en jouant sur nos petites ficelles minces de dissuasion (les suspensions du jeu à forte dépendance de nos pauses et du parasco, le très populaire tennis de table. Faut dire que la relation avec les jeunes cette année est bien meilleure. Bon, je vais peut-être mettre en place un petit système de renforcement positif aussi, ma conjointe obtient bien du succès avec le sien.

Bref, un secondaire 1en folie en janvier, de la routine. Ça commence à se tasser.

Ce qui en était moins: la sommation verbale de mettre nos chiens à la porte des appartements des profs dans la première semaine du retour des fêtes, le licenciement d'un prof, qui avait creusé sa tombe lui-même, il faut le dire, et que toute l'équipe avait tenté d'aider en essayant de remblayer son trou de temps en temps par de patients conseils. Mais il avait la tête dure!

Puis la démission d'une autre, une semaine plus tard. C'était dans l'air.

Puis, on a eu l'affichage des salaires de profs au village, ces couteux personnages venus d'ailleurs. Des rumeurs diverses: on manquerait de conscience professionnelle de penser quitter nos postes pour de simples chiens. Les gens d'ici ont un rapport différent avec les canins qui n'entrent pas souvent dans les maisons. Un chien dehors au bout d'une laisse à -50, c'est normal par ici, mais ils n'ont pas un vieux Beagle, comme celui de notre voisine évidemment. Enfin, l'autre rumeur disait que ce pourrait être un prétexte pour nous faire décoller, car les coffres sont un peu vides en ce moment et qu'on coute trop cher. Faut dire qu'il y a zéro garanti d'emploi par ici... On est sur un qui-vive vivifiant comme le froid hivernal!

Bref, bien des distractions et sujets de conversation pour meubler l'ennui de l'hiver dans un petit village où les distractions par grands froids sont rares!

On a pensé aller voir ailleurs si on y était, moi et la douce, mais bon, l'équipe ici est assez unie, c'est assez rare et le lien avec les jeunes en développement certain.On a fini par régler pour les chiens. Le marché des enseignants n'offrent pas vraiment de candidats. Ça doit faire réfléchir si la rumeur avait quelque fondement. On est d'une race spéciale, ceux qui, comme moi, vont vivre dans des villes que l'on avait connues dans notre cours de géographie du Canada en secondaire 3 de naguère. En fait, chose qui me renverse toujours un peu, quand je parle du village où je déploie mes ailes, pas grand monde se souvient du fer à 1 cent la tonne d'un autre temps!

Et puis, j'ai maintenant des skis de fond. Ici, c'est le nirvana pour ce genre de sport!

J'ai une liseuse depuis les fêtes qui me fait avaler à grandes cuillères des sagas.  J'ai découvert Robin Hobb dont les narrations au passé simple à la première personne me séduisent. Quelques longueurs à l'occasion, mais de grands moments inspirés. C'est évidemment une traduction. Des histoires de jeunes qui reçoivent des enseignements de magie dans des univers inventés plein d'intrigues politiques. De la trempe des Herbert, Tolkien et bien d'autres.

A part cela, j'ai aussi mes Tics portables qui m'occupent bien. Mes petits cours sur vidéos qui utilisent le logiciel de mon TBI revitalisent un peu mes contenus et concentrent l'attention de mes jeunes sur le message mieux qu'une présentation en chair et en os. En multiniveau de deuxième cycle, ce développement prend beaucoup de sens.

Et je suis redevenu étudiant (heille, une carte étudiante!) hier pour me rendre plus efficace en m'appuyant sur des données «probantes» de la recherche en éducation. Enfin, une formation plus soutenue dans ce filon qu'on boude à la formation des maîtres de nos chères universités et au MELS.

Tiens, vous saviez que l'impact d'une formation d'un jour est à peu près nulle selon les études qui se sont intéressés à cette question. On en avait tous le sentiment, mais la science nous le confirme depuis un moment.  Ça ne ralentit pas le MELS de produire des catalogues de formateurs de tout poil! Vous avez l'impression qu'on vous fait perdre votre temps. Et bien, votre impression a maintenant un fondement!


Enfin, l'hiver nous grignote encore ce  matin une matinée, hier toute la journée, bref, une semaine torpillée! L'hiver tranquillement me fout en l'air ma planif, y a pire!

Vous vous ennuyez? Moi pas! 

mardi 5 février 2013

Privatisation! OU Pour ces mots qui disent!


Moi aussi?

Ben non!

Je n'ai pas de menaces immédiates et, franchement, je m'en balance. Indépendant! Enfin, presque. Comme une indétermination. Comme le Québec finalement. Branleux! Je pendrais une sabbatique après 4-5 ans de constance, je ne comprends pas comment on peut être prof sans interruption! C'est tellement...! Pour respirer seul un moment donné...

Non, je voulais parler d'Un autre prof qui se privatise, on aimerait savoir, je saurai peut-être puisque que je me suis mis à  nu pour continuer de la lire. Non, que je sois un fan inconsidéré, mais bon elle fait partie d'une certaine famille en ces temps de virtualisation. Ne pas me dévoiler aurait été comme de perdre ce pot virtuel qui s'ignore, Prof solitaire, ce «lucky» pot! Original, entouré de matantes du primaire., plein de BD dans la tête... Voilà 5 ans que je suis ces gens, mes collègues anonymes qui s'expriment. Avec inconstance, j'avoue. Mais tout de même, ils font partie de ma vie, de ces vies nouvelles que le Net nous a tricotées.

Et  oui, j'existe avec un nom sans rapport avec mon pseudo, je ne m'appelle pas Jonathan. Jonathan pour des raisons littéraires, même pas bonnes! C'est le Messie que j'ai aimé chez Bach qui a débordé... Et je ne suis pas, bizarrement,  prof de français pour la forme, mais pour le fond... Ces mots qui disent... C'est bien de vous lire, comme de vous entendre, dans ces mots qui disent...