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samedi 3 mai 2014

Mise à l'essai de la dyade coopérative comme moyen d'augmenter l'efficacité

Voilà un moment que les jeunes me réclament un changement de place.

Voilà aussi un moment que j'ai l'impression qu'il est difficile de rejoindre tous les jeunes pendant les exercices et que je constate que certains jeunes ne font presque rien. Je pense surtout à mes premières secondaires.

Bon, j'ai été sensibilisé à la variable intéressante du travail en dyade, surtout à l'étape de la pratique guidée de la séquence de l'enseignement explicite qui va du «modeling» à la pratique autonome en passant par la pratique guidée. Mais bon, s'y adonner dans une école qui privilégie les pupitres espacés en rangée pour isoler les élèves les uns des autres demande qu'on se décide à le faire! Bref, y allant toujours avec l'approche du changement de mes pratiques par petits pas que j'ai appris dans mon cours sur l'enseignement efficace à la Téluq l'an dernier et qui continue de m'inspirer 1 an après l'avoir complété, j'ai commencé à préparer ce changement de perspective dans mes classes de maths.

Ma collègue qui partage mon local ne veut pas que je laisse les pupitres en regroupement de deux, bref il  faut compter sur le fait que je doive gérer une remise en ordre des pupitres au moins 6 fois par cycle X 2 si on compte le retour à la disposition en dyade à chaque fois.

Voilà aussi un moment que je prépare les élèves: je leur explique que les révisions arrivent et qu'ils seraient bons que je les regroupe en équipe de 2 pour qu'ils puissent s'entraider pour mieux réussir. Je leur ai expliqué que les bons élèves allaient en bénéficier autant que ceux qui ont plus de difficulté, car ils allaient devoir trouver des mots pour expliquer ce qu'ils comprennent à leur pair et que c'était un excellent exercice pour la mémoire et la compréhension. Je me donne en exemple, je suis devenu prof très probablement parce que j'ai passé une bonne partie de mes cours quand j'avais leur âge à donner un coup de main à d'autres élèves. J'ai insisté sur la valeur humaine de l'entraide, sur le fait que je n'arrive pas à aider tout le monde pendant un cours: là, quand je m'arrêterai pour expliquer, je vais le faire pour 2 élèves. Je vais multiplier par deux mon temps d'enseignement. La plupart sont fils d'ouvrier, je leur ai parlé de la valeur chère des ouvriers de s'entraider, de se donner des coups de main, etc.

Bref, les jeunes attendaient et même me réclamaient cette réorganisation. Je trouve que c'est très bien de faire désirer un changement par les jeunes!

 Bref, malgré que le boulot me sorte souvent vraiment des oreilles ces temps-ci, j'ai pris le temps nécessaire de faire des équipes cette semaine. Je commence à connaitre les élèves et je me suis donc lancé mercredi dans cette expérience.  

Constat: les élèves sont contents. À part un jeune, qui s'est retrouvé dans la seule équipe mixte et qui s'est mis à un peu me réclamer un changement, toutes les équipes se sont mises au travail dans un certain enthousiasme et, ma foi, déjà, après deux périodes, je constate des résultats assez incroyables. Par exemple, j'ai deux jeunes décrochés complètement qui m'ont rendu avec un niveau impeccable l'exercice sur les trois transformations géométriques à réaliser que j'ai demandé dans la dernière période de la semaine. J'ai questionné un d'eux sur ce qu'il avait fait et il a été capable de verbaliser les étapes qu'ils avaient suivies dans les deux transformations qu'ils avaient ratées lors du petit contrôle que j'ai fait faire en début de semaine. Franchement, ça, c'est un résultat quand on connait ce jeune un peu. Les deux élèves ont mentionné que leur confrère leur avait donné un coup de main.

Et pour les bureaux j'obtiens facilement la coopération des jeunes. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, un groupe a remis les bureaux en place sans que j'aie à leur demander alors que je n'avais que mentionné en début de cours qu'il faudrait le faire à la fin de la période. 

Il existe des moyens de faire plus facilement impact, pourquoi s'en priver?


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