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mercredi 25 juin 2014

Les joies des régions éloignées

Travailler en région développe la patience!

Pour y venir, comme pour en repartir, il faut s'habituer à l'imprévisible. Les avions ne volent pas toujours; un bateau ou un train en région n'a pas la fiabilité des moyens de transport en ville. Ici, un bris mécanique et il faut attendre les pièces de rechange dans quelques jours... Et avec les fériés!

Enfin bref, j'ai tout fini, fait du surtemps pour partir plus tôt et nous avons été tout de même immobilisé dans le temps par cet imprévu bris.

Parfois, le temps est long! Dans les boites en plus, il est infernal.

lundi 23 juin 2014

Inéquité dans les tâches d'enseignement: disposition négociée inconcevable...

Voilà un moment que je suis intrigué par une disposition  des conventions collectives.


Le nombre de périodes d'enseignement est défini comme une moyenne de périodes à enseigner (que je croyais de 24 périodes) et donc individuellement rien ne balise la limitation, ce qui est, à mon sens, incroyable. Comment argumenter au sujet de sa tâche quand une disposition de la convention collective aussi importante demeure aussi floue? On paie pas loin de 1000 dollars par année pour le syndicat qui laisse pourtant passer un flou aussi marquant pour une tâche d'enseignant.


Justement, on se plaint de plus en plus de l'alourdissement des tâches (encore), maintenant en terme d'heures d'enseignement. Je relève un extrait de l'article de La Presse d'aujourd'hui:


Pour respecter les règles du financement du Ministère, les enseignants au secondaire devraient enseigner en moyenne 24,6 périodes de 75 minutes par tranche de 9 jours. Or, la vaste majorité des enseignants ont 24 périodes à l'horaire. Comme il est impossible d'ajouter 0,6 période à chaque enseignant, les directions n'ont d'autre choix que d'ajouter 2, voire 4 périodes à une partie d'entre eux. Le nombre d'enseignants touchés varie d'une école à l'autre.

«On ne peut reprocher à la CSDM de respecter la convention collective, convient la présidente de l'Alliance, Catherine Renaud, mais il faut comprendre que ç'a un impact important.»

Peut-on m'expliquer comment on a pu arriver à cette entente négociée de faire enseigner 24,6 périodes dans un horaire de 36 périodes de 75 minutes dans 9 jours? D'où sort ce savant 0,6? Ça ne correspond à aucune association courante de cours dans un horaire de profs.

J'imaginais que ça venait peut-être de l'époque lointaine des 35 périodes des horaires 5 périodes X 7 jours = 35 périodes, mais non 24/35 donne plus 24,7/36 périodes.

On a des syndicats pour échapper à l'arbitraire... Au montant qu'ils pompent à même nos salaires, et ce individuellement, on ne devrait pas voir apparaitre ce genre de situations qui franchement peut, si on vous balance 4 périodes pour faire arriver les moyennes des tâches d'enseignement des enseignants, représenter un alourdissement assez important sans avoir un maudit mot à dire comme le convient la présidente de l'Alliance.

C'est un aveu consternant...

mercredi 18 juin 2014

Fin touchante

Il y a quelques années, quand j'ai repris l'enseignement, après 3 ans de pause, suite  à une mauvaise expérience et un besoin d'aller voir ailleurs si j'y étais, j'ai créé ce blogue pour réfléchir à mes difficultés comme enseignant sur le terrain. J'ai créé mon pseudo Livingston, au début divisé entre son Jo et son Livingston, cette pierre vivante qui roulait sa bosse dans le système éducatif. Divisé comme son ambivalence face à ce métier complexe, intense, frustrant par moment.

Prof ou goéland résumait cette interrogation sur un destin fait de tant d'épisodes, de changements de milieu qui semblait marquer mon cheminement depuis le début de cette carrière si mouvementée. Puis Prof et goéland, quand j'imagine j'ai senti que l'identification au rôle prenait forme. 

Si cette progression dans mon identité professionnelle faite de tant d'expériences, de succès et d'échecs avaient un sens, celle-ci prend forme maintenant dans sa dimension affective. 

L'an dernier, je quittais avec la mesure concrète de l'impact de mon enseignement.

Dans le milieu que je quitte aujourd'hui alors que j'aurais pu décider de rester, comme par une fatalité devenue banale dans mon histoire, je peux dire que je vis pour la première fois une sorte de déchirement. Je quitte un milieu avec lequel une relation tout à fait positive s'est construite en 6 mois avec une grande majorité des jeunes de cette école. 

Pour la première fois, je quitte avec le «motton»! Je sens très bien que mon départ émeut aussi les jeunes qui me le communiquent chacun à leur manière. Je vais m'ennuyer d'eux.

Je remplissais mon auto-évaluation d'enseignant hier, je peux dire maintenant, car je le sens,  que je suis prof. Avec une valise certes, mais prof!