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lundi 23 juin 2014

Inéquité dans les tâches d'enseignement: disposition négociée inconcevable...

Voilà un moment que je suis intrigué par une disposition  des conventions collectives.


Le nombre de périodes d'enseignement est défini comme une moyenne de périodes à enseigner (que je croyais de 24 périodes) et donc individuellement rien ne balise la limitation, ce qui est, à mon sens, incroyable. Comment argumenter au sujet de sa tâche quand une disposition de la convention collective aussi importante demeure aussi floue? On paie pas loin de 1000 dollars par année pour le syndicat qui laisse pourtant passer un flou aussi marquant pour une tâche d'enseignant.


Justement, on se plaint de plus en plus de l'alourdissement des tâches (encore), maintenant en terme d'heures d'enseignement. Je relève un extrait de l'article de La Presse d'aujourd'hui:


Pour respecter les règles du financement du Ministère, les enseignants au secondaire devraient enseigner en moyenne 24,6 périodes de 75 minutes par tranche de 9 jours. Or, la vaste majorité des enseignants ont 24 périodes à l'horaire. Comme il est impossible d'ajouter 0,6 période à chaque enseignant, les directions n'ont d'autre choix que d'ajouter 2, voire 4 périodes à une partie d'entre eux. Le nombre d'enseignants touchés varie d'une école à l'autre.

«On ne peut reprocher à la CSDM de respecter la convention collective, convient la présidente de l'Alliance, Catherine Renaud, mais il faut comprendre que ç'a un impact important.»

Peut-on m'expliquer comment on a pu arriver à cette entente négociée de faire enseigner 24,6 périodes dans un horaire de 36 périodes de 75 minutes dans 9 jours? D'où sort ce savant 0,6? Ça ne correspond à aucune association courante de cours dans un horaire de profs.

J'imaginais que ça venait peut-être de l'époque lointaine des 35 périodes des horaires 5 périodes X 7 jours = 35 périodes, mais non 24/35 donne plus 24,7/36 périodes.

On a des syndicats pour échapper à l'arbitraire... Au montant qu'ils pompent à même nos salaires, et ce individuellement, on ne devrait pas voir apparaitre ce genre de situations qui franchement peut, si on vous balance 4 périodes pour faire arriver les moyennes des tâches d'enseignement des enseignants, représenter un alourdissement assez important sans avoir un maudit mot à dire comme le convient la présidente de l'Alliance.

C'est un aveu consternant...

2 commentaires:

Le professeur masqué a dit…

Goéland;

« individuellement rien ne balise la limitation, »

Dans les faits, chaque enseignant peut être en présence/élève jusqu'à 28 périodes de 75 minutes par cycle de neuf jour, soit généralement 24 période d'enseignement et 4 périodes de récupération, de local de retenue, etc.

Ce sont généralement les enseignants ayant des matières avec un petit nombre de périodes qui sont les plus concernés: éducation physique, éthique, etc. Il est impossible de rajouter un groupe à six périodes à un prof de français.

Par ailleurs, la situation annoncée à la CSDM existe dans bien d'autres commissions scolaires.

Personnellement, parler d'équité en éducation, c'est de la f... Bien des situation peuvent soulever des questionnements. Par exemple, un enseignant de français quatrième secondaire peut affirmer travailler plus qu'un enseignant de première. Celui de quatrième a 4 groupes et des productions écrites de 450 à 500 mots; celui de première, trois groupes avec des productions de 250 mots. J'ai déjà eu 16 élèves de plus qu'un collègue avec le même nombre de groupes et la même tâche.

Mais oui, ce ,06 est assez curieux, bien qu'il ne change rien sur le fond. Une direction pourrait mettre 28 périodes d'enseignement à chaque enseignant si elle le pouvait.

Jonathan Livingston a dit…

Merci, pour la précision.

Et effectivement, si on peut comparer la charge dans une même matière, on ne le fait pas souvent entre les matières. Personnellement, j'ai toujours trouvé les charges de travail en maths que j'ai faites moins lourdes que celles en français. J'ai trouvé les sciences assez prenantes en terme de préparation.

On ne tient pas compte dans la charge non plus du nombre d'heures de préparation impliquées par une tâche. Quand on a, comme je l'ai fait ce printemps, chaque heure de la tâche à préparer, parce que je donnais 5 matières sur 4 niveaux, disons qu'il vaut mieux aimer le job et ne pas trop avoir d'autres exigences dans sa vie privée! Si on veut faire un bon boulot, bien sûr!

Dans des milieux extrêmes où il y a peu d'élèves dans un secondaire, j'ai fait du multi-niveau au secondaire jusqu'à 3 niveaux dans une même heure-cours. Pour faire quelque chose de significatif, on y met du temps. Moi, j'en venais à faire mes leçons appropriées au niveau sur portable pour me concentrer sur le questionnement des élèves en classe. Ça a fonctionné plutôt bien, mais c'était un temps fou de préparation. Évidemment, il n'y avait pas de dispositions prévoyant ce genre de situation.

Enfin, ce n'est pas simple de comparer les tâches, mais le milieu n'a même pas d'indicateurs permettant d'évaluer ce genre de disparité dans les tâches. Et personne ne semble s'intéresser à la question non plus.

Enfin, il faut être prof pour savoir que faire 3 périodes de 75 minutes de cours dans une journée se prend bien en restant en équilibre avec les autres tâches de la journée, alors qu'après 4 périodes de 75 minutes, le jus commence à se faire rare!