Bon, juste des petites observations. J'ai un peu parfois beaucoup de mal avec les plan d'intervention qui permettent tout et de plus en plus n'importe quoi aux élèves en difficulté.
En plus du tiers du temps, des correcteurs automatiques sur les ordis et des dictionnaires électroniques, ne voilà t'y pas qu'ils peuvent avoir leur texte d'avance pour préparer leur compréhension de texte.
Je vais voir le TS responsable des plans d'intervention, parce qu'une élève revendique son texte. Quand doit-on le donner? Ben, tu peux leur donner tout de suite. - Heu, comme ça... - Ben oui... - C'est que bon, si nos charmants privilégiés montrent le texte au copain, je ne sais pas, ça peut comme peut-être tsé brûler le matériel... - Ok, on va voir. Attend. Solution: appelle les parents, on mets le texte dans enveloppe cachetée à n'ouvrir qu'à la maison... -Hum, hum... Bon, le processus est sauf, j'imagine. J'ai quand même beaucoup de mal avec la petite dont le chum est dans la même classe...
Bref, bonjour les évaluations bien sérieuses.
En passant, je pense à cette évaluation du MELS qui donne un chapitre des Catilinaires d'une charmante et spéciale auteure de chez nous à lire avec un pré-questionnaire pour préparer la compréhension de texte du MELS. Fabuleux, pourquoi ne pas leur donner l'examen à faire à la maison tout de suite? On s'emmerderait moins...
Bon, il y a la petite aussi qui me revendique son 1/3 de temps pour un contrôle sur un roman fait jeudi. Comme elle va le faire dans l'isolement (autre mesure particulière), je la perds de vue, car j'ai comme d'autres chats à fouetter. Je réalise cette semaine qu'elle n'avait pas fini... Alors je me dis bon je lui laisse faire les questions de la dernière page qu'elle n'a pas rempli, mais le reste quand même, pourquoi aurait-elle le droit de lire les questions, de les travailler avec son bouquin un weekend et d'ensuite venir boucher les trous...? Bref, elle me fait une scène; je lui explique, intransigeant.
Terminé, ben non, le TS débarque en plein cours, me faire le discours des plans et des droits, des t'aurait dû... (ouin j'aurais dû emmener mon détecteur de connards, j'aurais pu fermer la porte à double tour...). Autre emmerde, j'ai pas le reste de la copie avec moi. Je lui exprime mon point. Où est la limite, un moment donné à l'aide? ET je finis par lui dire, j'ai un cours à donner et je vais aller lui chercher le reste de la copie, et il fera bien ce qu'il veut avec, mais bon je ne suis pas d'accord par principe avec ce qu'il veut laisser faire. J'étais fâché, sans compter que merde mon cours attend, un dernier cours de l'année avant l'examen de fin d'année avec un groupe que j'ai pas trop la chance de voir cette semaine en plus...
On revient: le TS a réfléchi, il prend mon avis: je permets à la petite de répondre à la question vacante et de corriger des fautes mais pas de changer des réponses déjà données.
Le pire dans tout ça, c'est que je devrais toujours prévoir tout un truc que je ne peux pas gérer et qui se passe sur un autre étage chez un ts. Je le sais t'y moi si elle va avoir besoin de temps pour finir, on ne peut pas s'occuper de lui faire faire tout de suite son temps supplémentaire si elle en a besoin. Sinon, c'est viciée comme évaluation...
Bon, voilà c'est dit, je les emmerde ces emmerdeurs avec leurs mesures spéciales gérés par des gens qui ne sont pas profs, qui n'ont aucune conscience de ce qu'est d'avoir le souci de la rigueur dans l'évaluation, de ce qu'est la réalité de brûler un matériel au plan de l'intégrité de l'évaluation, qui croit qu'un jeune de 15 ans va choisir l'honnêteté avant la fidélité aux amis.
L'éducation devient vraiment n'importe quoi.
Quand l'évaluation n'aura aucun sens tellement elle sera pervertie, l'enjeu d'apprentissage n'existera plus vraiment et l'école deviendra vraiment un endroit où l'on fait du temps comme en prison parce que peu importe ce qu'on y fait, on sort avec un diplôme de merde ou merdique.
6 commentaires:
Vraiment n'importe quoi!
Je vous souhaite un enfant dyslexique, tiens. Juste pour comprendre un peu plus de quoi il s'agit. D'autant plus que ce n'est pas vous souhaiter la peste, ce sont des enfants merveilleux. Il y a eu des batailles et de la sensibilisation pour enfin les obtenir ces mesures spéciales qui vous dérangent tant et sans lesquelles il est tout à fait impossible à ces jeunes intelligents (il faut être intelligent pour être dyslexique, c'est une des caractéristiques du handicap)et créateurs d'obtenir un diplôme d'études secondaires et de devenir un apport pour la société. Dommage que cette sensibilisation n'ait pas été faite auprès de tous les professeurs.
Femme libre, détrompez-vous, je suis très bien sensibilisé aux difficultés d'apprentissage, j'ai travaillé trois ans dans une école spécialisée au commencement de ma pratique d'enseignement, et je comprends très bien la fonction des facilitateurs et a priori je n'ai rien contre. Cependant, gérer des facilitateurs quand on a des conditions pour le faire, ratios réduits, et les gérer dans le contexte de l'enseignement au secondaire régulier sont deux choses différentes. Le boulot d'un prof d'il y a vingt ans étaient le même qu'aujourd'hui, seulement aujourd'hui il faut gérer un tas de trucs en surplus.
On a toujours le même volume d'élèves et de correction. La gestion de classe et des cas spéciaux mangent une partie de plus en plus appréciable de notre temps qui n'est pas infini. Combien de fois la gestion de cas spéciaux vient rogner sur le temps de préparation de nos cours, là ici c'était un exemple ou même en classe pendant le cours, on venait voler du temps de groupe pour des peccadilles particulières.
Enfin, si on observait pas une dégradation du savoir-vivre des jeunes, qui encore là complique notre boulot, si on ne nous prenait pas pour des hommes (femmes) à tout faire (psy, ortho, ts et j'en passe), on aurait peut-être plus rarement des mouvements d'humeur. Et moins de collègues en burn out.
Mais le point le plus important Madame, c'est qu'on ne nous demande pas notre avis sur les facilitateurs mis en place, on arrive avec des droits inaliénables auxquels il faut se soumettre. La plupart des facilitateurs mis en place sont tout à fait discutables, on ne sait absolument pas qui les mets en place au MELS... et la liste des facilitateurs commence à être longue… Pourquoi donner un texte à l'avance, qui peut mettre en péril la validité de l'évaluation, si un seul jeune évente le contenu de l'examen? Pourquoi donner au jeune le droit de travailler son texte avec un adulte à la maison, bref de se le faire décortiquer, expliquer, analyser par un adulte...? J'évalue quoi là? la capacité du jeune vraiment ou son habileté à se faire aider?
Quand j'ai travaillé en milieu adapté, nos jeunes avaient droit à un temps illimité le jour de l'examen. Bref, ils faisaient leur travail seul, il avait la journée pour faire leur compréhension de texte, là où les autres n'avaient que 3h... On leur grossissait le texte. Au préalable, toute une stratégie école avait travaillé avec eux des stratégies et méthodes à employer pour réussir. On ne leur tenait pas le crayon quoi!
S'il faut qu'à chaque évaluation en classe régulière, je donne un tiers de temps de plus à certains élèves, que je prévienne d’avance le TS, qu'ils sortent de la classe, je compte au moins sur le fait qu'on s'occupe de vérifier ailleurs que le jeune termine son travail, qu'on ne le fasse pas terminer un examen 5 jours plus tard... Mais non, le TS aussi n’a pas que cela à faire…
Sans compter qu'à chaque fois il faut que je prévienne le TS d’avance (bonjour les évaluations surprises) et que j'aille chercher la copie des cas spéciaux après... Tant qu'on fonctionne avec 1 ou 2 cas par classe, ça va toujours... Avec la tendance à l'intégration, l'accumulation de ses petits détails peut devenir tout un délire à gérer.
Voyez-vous Madame, malgré ma sensibilisation, je reste convaincu qu'il est assez stupide que tout un système fasse croire à un jeune qu'il réussit en lecture quand il a une dyslexie, si c'est bien ce qu'il a en passant, parce que aujourd'hui, je vois passer des cas où j'ai de grands doutes parfois... (et c'est parce que j'ai côtoyé des jeunes qui avaient de vraies difficultés d'apprentissage)... Je me demande sérieusement si notre obsession à faire faire un secondaire 5 à contenu intellectuel n’a pas à être sérieusement remis en question… On manque de gens de métier partout, bien payés. La plupart des dyslexiques que j’ai rencontré avaient des aptitudes sociales et bien souvent des talents manuels à développer… Pourquoi les faire attendre dans une comédie d’éducation intellectuelle alors qu’ils sont en aĝe d’apprendre un métier? Pourquoi notre système n’investit-ils pas dans le développement de place en formation professionnelle et ne donne-t-il pas la chance à des jeunes de s’orienter vers des objectifs sensés pour eux?
Il est déjà un peu délirant d'orienter des jeunes dyslexiques si la difficulté ne peut être corrigée (ce qui est en partie possible chez de jeunes dyslexiques) dans le travail intellectuel et de les y maintenir en traficotant le processus d'évaluation. Il est odieux que ce traficotage viennent en plus mettre en péril le sérieux de l'évaluation des autres enfants. Finalement, il est assez indécent que le MELS tendent à transformer toutes les évaluations en mesures spéciales en fondant ses évaluations sur un texte lu pendant une semaine, avec possibilité pour les élèves d'obtenir l'aide d'un adulte pour comprendre et analyser le texte à lire, c'est ce qui s'est produit cette année...
L'évaluation a été et reste un axe important de motivation des apprentissages et du travail en général. On se mobilise, on se concentre, on fait de son mieux pour quelque chose qui sera montré, évalué... Dénaturer l'évaluation en lui faisant perdre toute crédibilité, en permettant la falsification ou la fausse représentation n'aide en rien la valeur éducative dans à nos sociétés. Le développement de compétences dans ce contexte sera bien davantage un développement d’incompétence…
Je comprends votre frustration devant les difficultés à gérer une évaluation juste pour tous. Cependant, il n'est pas pertinent de confiner tous les dyslexiques à un emploi manuel ne demandant pas de diplôme secondaire. Il en a trop souvent été ainsi. Or, la dyslexie est un handicap comme un autre qui peut être contourné avec des mesures spéciales et les adaptations sont absolument nécessaires pour le succès de ces éléves. Encore faut-il y croire. Les dyslexiques, qui ont un cerveau différent, ont énormément à apporter à la société car leur créativité leur permet de trouver des solutions originales aux problèmes. On a tout intérêt à leur permettre une scolarisation maximale et à la favoriser.
Chaque cas de dyslexie est particulier et faire des généralisation comme nous faisons ici est inadéquat. Si certains peuvent dépasser au moyen de quelques facilitateurs respectables leurs difficultés et désirer poursuivre une scolarisation, je n'ai rien contre.
Vous semblez croire que tous les dyslexiques ont des personnalités exceptionnelles... En un sens, toute personne a des talents... Les élèves en difficultés développent souvent un talent relationnel très fort, mais ce n'est pas le cas de tous...
Par ailleurs, pour avoir pratiqué la menuiserie et avoir un frère surdoué à l'école qui est devenu contrateur en construction, je sais pertinamment que les métiers manuels ont aussi besoin de gens capables de penser et de solutionner des problèmes techniques... Il faut en plus savoir développer la relation avec la clientèle et gérer des hommes au travail... Il n'y a pas que des métier de bras, mais tout un art et une science dans bien des métiers manuels. Sans compter que les qualités entrepreneuriales peuvent très bien y prospérer...
L'important, plus que la réussite scolaire, est bien pour un jeune de trouver sa voie en pouvant explorer différentes possibilités... Malheureusement, depuis trop d'année les métiers sont dévalorisés, alors qu'on peut y gagner fort bien sa vie. Et je vois trop de jeunes qui s'embêtent sur un banc d'école.
Car, en définitive, il serait assez pathétique de vouloir faire de quelqu'un qui chante faux par absence d'oreille un chanteur à succès...
Femme libre: le vraiment n'importe quoi ne visait pas les enfants, mais toute la gestion des évaluations qui s'apparente à une comédie ridicule.
Chez nous, après de longues discussions auxquelles j'ai pris part, les élèves dyslexiques ont droit à plus de temps. Sauf qu'on les parque à la médiathèque dans un milieu bruyant. Ou encore, on les fait sortir de classe pour les diriger ailleurs pendant l'épreuve.
Quand j'ai fait remarquer le manque de cohérence de la chose, la responsable m'a dit qu'elle ne comprenait pas pourquoi ces enfants avaient plus de temps alors qu'ils quittaient toujours rapidement... Grrr.. Son travail est peut-être de se demander pourquoi ils quittent de la sorte au lieu de les blâmer.
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