mercredi 3 juin 2009
Pas de règles, pas de critères, pas d'autorité, la débandade moderne
Nous vivons dans un monde qui cherche à s'affranchir de nécessités millénaires. Nous pensons pouvoir vivre dans l'insouciance sans réfléchir comme des enfants dans un monde sans âge et sans mort, sans nécessité de se perpétuer, sans besoin de se battre, sans règle pour nous endurer comme si l'autre était pour tous un orgasme perpétuel, oubliant le «l'enfer, c'est les autres» de Sartre ou que la guerre a longtemps gouverné les hommes quand ils étaient en profond désaccord. Que, encore de nos jours, des hommes déshérités deviennent délinquants dans un système qui ne leur donnerait autrement aucune chance.
Nous entendons les différentes trahisons contre le système sans même nous en émouvoir. Une dame de l'Ontario à la tête d'un organisme de santé se paie la vie de luxe à elle et la paie à ses amis oubliant les règles pour réduire le favoritisme, le népotisme, l'abus du système. C'est à peine si nous en parlons. On pourrait entendre sans s'émouvoir un copain ou un collègue dire: «et si on était à sa place?» Ouin, et si nous étions à sa place? Normal de se servir, de profiter des autres...
Sans y penser, on ne se rend pas compte de la décadence de pareils attitudes tant elles apparaissent normales dans un monde où la vie est facile, trop facile...
Partout l'attitude de la décadence se manifeste, ce je-m'en-foutisme total et cet intérêt personnel sans aucune morale, sans aucun regard pour le bien collectif...
Et nos banquiers aussi ont revendiqué de n'avoir pas de règles...
Le système monétaire a connu un détournement de sa fonction sans précédent...
Les gouvernements n'en finissent plus de renflouer cet abus avec notre promesse de contribution à venir...
Et nos écoles? Reflet de société: règles fluctuantes, autorité sans pouvoir ou sans volonté, évaluations bidons, apparence d'éducation, absence de consistance... Nous sommes des fonctionnaires bien payés sans âme.
Et le monde deviendra violent sans qu'on ne sache trop pourquoi... et tout le monde sera surpris...
Dans une monde d'économie, nous en avons oublié ce qu'est au fond le sens de l'économie, l'exigence de l'économie qui est le contraire de l'insouciance. Nous parlons sans cesse de cette planète limitée en ressources sans changer notre façon de nous comporter....
Tout le monde a voulu retomber en enfance pour retrouver l'insouciance et devenir les enfants d'un système oubliant que des gens avaient donné leur vie et leur temps pour que ce système nous permette de vivre avec un certain confort. Tout le monde veut la liberté 55, mais avons-nous les moyens de nous payer des voyages sans fin pour un 3e âge favorisé?
Nous sommes-nous vraiment posé la question? Comment collectivement allions-nous nous donner un tel privilège qui jamais dans aucune civilisation passée n'avait existé?
Tout le monde a oublié que les révolutions et les grands déséquilibres arrivent dans ce genre de situations insolubles.
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1 commentaire:
Je réagis à votre billet pour vous signifier qu'encore une fois, il fait bon de réaliser que nous ne sommes pas seuls. Vous citez Sartre, je répondrai par Camus : « là où les uns voyaient de l'abstraction, d'autre voyaient la vérité ». Pour les Picher, Dubuc ou Martineau de cette modernité tout Orwellienne dont vous nous nous donnez quelques exemples, tout discours intellectuel un tant soit peu objectif est du verbiage.
La présidente directrice de la Fédération des chambres de commerce applaudissait récemment que le BAPE approuve le projet d'exploitation de la rivière Romaine. Elle taxait les détracteurs du projet « d'oiseaux de malheur». Lagacé, la nouvelle coqueluche en matière d'opinions corporatives, renchérissait d'ailleurs récemment en nous faisant remarquer que nous étions trop gourmands en électricité et qu'il fallait bien répondre à la demande.
Pour cette élite, toute analyse profonde (donc intellectuelle) est de trop, on a un problème? Voilà une solution qui crée de l'emploi : le projet de bétonnage de nos espaces verts avec développement économique en prime. Dieu que notre verbiage pourrait pourtant être utile, le béton n'a jamais rien résolu.
Où vais-je avec cette digression? Je donne simplement un exemple de ce que vous avanciez ici, quand vous expliquiez que le système d'éducation est sciemment rendu inefficace afin de mieux manipuler les masses.
Que des individus profitent de leur statut, de leur position pour s'approprier richesse et pouvoir, je ne m'en fais pas trop, il existe des solutions philosophiques pour s'en accommoder. Que cette engeance souille la planète au passage par contre, et qu'elle le fasse au nom d'un bien être « économique », et que par-dessus tout, qu'elle corrompe littéralement la jeunesse pour y parvenir (n'était-ce pas là l'objet de votre billet?), là je m'étrangle avec ma propre colère.
Que moutons, nous contemplions les loups nous ravager, saccager nos prairies, et que sans rien faire, alors que nous avons encore des livres, des universités, des journaux, nous nous contentons de nous taire ou de bêler, j'en meurs de honte.
Voilà pourquoi je vous exprime ma solidarité. L'enfer a beau être les autres, je l'oublie un peu quand je vous lis.
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