Un texte a fait jaser cette semaine. Il s'agit d'un billet publié dans La Presse de Stéphane Lévesque, Le diplôme d'études secondaires n'est plus, enseignant de français à la CS des Affluents (parait-il) qui s'est fait dire en réunion qu'on allait assouplir les règles de passage entre le 2e et 3e secondaire.
Monsieur Lévesque en profite pour relancer le débat, mais il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Selon ce que j'ai compris du système de sanction des études ou du régime pédagogique, les directions d'école sont assez libres de choisir les règles qu'elles appliquent pour faire passer leurs jeunes d'un niveau à l'autre dans les trois premiers niveaux du secondaire. Le non-redoublement de la première secondaire n'est plus aussi systématique qu'au début de la réforme. On a permis à des directions de faire des redoublements à ce niveau pour des dossiers bien documentés si c'est dans l'intérêt du jeune. Les enseignants sont toujours surpris de voir des jeunes qui auraient dû redoubler se retrouver l'année suivante dans le niveau suivant. Les directions peuvent faire ce qu'elles veulent pour des motifs administratifs, c'est ainsi et depuis fort longtemps.
Je croyais qu'on appliquait toujours la bonne vieille règle d'avoir réussi au moins 2 matières de base pour passer d'un niveau à un autre. Il semble que ce soit un nombre d'unités qui guide les décisions de certaines directions.
De toute façon, il y a bien longtemps qu'on doit composer avec des jeunes à qui on exige moins. C'est décourageant parfois de constater le manque de connaissances préalables des jeunes dans nos classes.
Je note ici que les défenseurs de la réforme sont toujours aussi prompts aux attaques ad hominem.
Et dans un autre commentaire trouvé ici, je note exactement ce que je pense de la réalité et y observe: malgré la réforme, les enseignants continuent d'en faire à leur tête.
Dans le domaine des maths-sciences où je vais intervenir prochainement, je note que, malgré la réforme, on continue de travailler sensiblement de la même façon: passer beaucoup de temps à fixer les connaissances mathématiques indispensables à la résolution de problèmes. On ne perd pas trop de temps avec les activités de découvertes. Bref, l'enseignant que je vais remplacer a une stratégie d'enseignement efficace et on s'entend super bien!
Ça explique peut-être pourquoi nos jeunes font toujours aussi bonne figure aux tests Pisa.
Mais le problème que nous vivons en éducation est toujours de devoir vivre avec un discours idéologique déconnecté du savoir tangible en éducation et de devoir quasiment se cacher pour faire un bon boulot dans les classes.
2 commentaires:
M. le Goéland: vous avez effectivement raison quant à cette mesure. Elle existe depuis un bout. Elle sera simplement nouvelle à la CSA.
Vous avez aussi raison quant aux attaques ad hominem de certains.
Disons également que certains supportent mal la critique qu'ils ne s'empêchent pourtant pas de faire subir aux autres. Ainsi, on a décidé de ne pas publier ce commentaire sur ce blogue. C'est un droit que j'accepte. Avec un très grand sourire.
Voici donc ce commentaire adressé à l'auteur de ce blogue, commentaire où je déverse mon «fiel» avec un «ton désagréable».
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Je ne ris pas de constater que vous attaquez l'individu et non les idées. Ce comportement est facile et mesquin, quant à moi. Vous remettez en question à plusieurs reprises les compétences de M. Lévesque, que vous ne connaissez pas, sans jamais vraiment répondre à ce qu'il avance ou expliquer le bien-fondé de la mesure proposée. Vous vous en tirez finalement avec un pirouette en affirmant: «On évalue différemment la qualité.» Or, cette phrase ne veut rien dire. Elle fait partie des sophismes qu'on entend souvent chez certains en éducation.
Vous parlez d'«égalité des chances». Or, je croyais que, derrière cette phrase, on parlait de fournir à chaque élève des moyens, des services et des façons d'atteindre des buts précis. Je ne croyais pas qu'il s'agissait d'abaisser de 28 à 18 le nombre de crédits réussis pour passer de la deuxième à la troisième secondaire. Une réduction que vous ne mentionnez même pas dans votre texte.
Par ailleurs, puisque vous doutez des capacités de M. Lévesque à oeuvrer avec des compétences, s'il y a des enseignants qui connaissent bien l'approche par compétence, c'est bien les enseignants de français auquel appartient celui-ci.
Vous qui affirmez être lassé de voir les gens dénigrer le système d'éducation au Québec et le cynisme à son égard auriez pu noter que cette mesure, qui ne concerne ici dans les propos de M. Lévesque, que la commission scolaire des Affluents, a déjà été adoptée ailleurs au Québec. Vous auriez pu répondre autrement que par le dénigrement et le cynisme.
En terminant, et je vous cite: «A priori, je n’ai pas de recherche sérieuse sur le socio-constructivisme à vous proposer. Mais vu que vous n’en avez certainement pas qui démontrent le contraire, je ne me casserai pas la tête pour fouiller les métaanalyses universitaires sur le sujet.» Appelons cela poliment de la paresse intellectuelle. Pour une personne qui s'intéresse à l'innovation en éducation, je vous invite, entre autres, à lire les écrits de Steve Bissonnette, de l'Université de Sherbrooke. Normand Baillargeon aborde aussi cette question.
Mais pour vous paraphrasez, je vois bien venir; peu importe ce que je vous soumettrez...
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M. Papineau: je ne sais pas si M.Girard daignera lire un texte publié sur un blogue de volatil, mais bon j'aime bien voir vos bons arguments.
Malheureusement, les partisans de ce genre sont assez imperméables à ce que nous révèlent les recherches en efficacité de l'enseignement.
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