Je ne sais pas, mais c'est temps-ci je suis fasciné par mon quotidien. Tout, vraiment tout me réussit. C'est à peine croyable, quand je repense à tout ce parcours d'obstacles qu'a été l'apprentissage de ce métier.
Bientôt un mois que je suis là et pas une once d'agressivité n'est venue me rencontrer dans cette école. J'ai eu une impatience et ce n'est pas pour un jeune, mais pour une collègue qui, un jour, avec son pattern Je-sais-tout et son habitude de reprendre les autres et celle, détestable, de ponctuer son écoute de l'autre avec un «Pas besoin de me dire ça, je le sais.»
Non, j'ai même accumulé ici en moins d'un mois un capital de popularité. Hier, j'ai sorti ma raquette de ping-pong pour la première fois et j'ai eu droit à un soulèvement de foule qui a fait grand bruit! J'avais un fan-club en délire.
J'avais une suppléance en Éthique et culture religieuse en secondaire un après et j'entrais là avec quelques craintes et le tout s'est passé comme sur des roulettes. J'ai perdu une bonne demi-heure à parler d'autres choses: un sujet qui s'est spontanément présenté comme un besoin d'informations des jeunes auxquels j'ai répondu et puis, j'ai tourné la période vers le travail à faire et les élèves m'ont rendu pratiquement tout le travail à compléter avant la fin du cours. Je ne suis pas dans une école privée ni dans des classes de doués, mais bien dans une école pour tous avec environ un groupe par niveau.
Puis, je devais aller faire une période avec ces jeunes en cheminement continu. Ils m'attendaient!
Ils me connaissaient alors que je les croisais comme ça sans même leur parler. Mais eux me connaissaient déjà par mon nom pour la plupart et étaient contents que je sois là. Il y en avait un que j'ai trouvé «ruff» aux premiers abords dans sa manière de parler. Je n'ai jamais vu un gars autant travailler dans une période après que je lui ai offert mon aide pour commencer son exercice. Il m'a rappelé plusieurs fois.
Un autre à qui je venais d'expliquer mon approche, de dévoiler le secret de mon succès avec les élèves a répondu immédiatement même s'il n'avait rien fait de la période à mon offre de l'aider à en faire un peu avec lui.
J'ai vu pratiquement tous les élèves de l'école et toujours ce formidable accueil de leur part.
Le secret est assez simple: l'approche incitative. C'est moi qui ai donné le nom à ma nouvelle manie de pédagogue.
Je ne chicane pratiquement jamais. Je prends beaucoup de temps à chaque rencontre avec les jeunes pour prendre les présences, pour leur poser des questions et jouer avec les noms pour les apprendre. Je fais toujours un plan de classe doucement quand j'entre en suppléance. J'ai gagné les secondaires 5 un jour comme ça: on a tellement ri ce jour-là.
Je suis probablement aussi meilleur pour donner des consignes qu'avant.
Puis, je circule dans la classe et j'applique un principe simple. J'incite à se mettre au travail doucement les jeunes qui sont perdus ou déconcentrés. Je m'approche d'eux et je regarde ça avec eux. Je suis 100% disponible aux jeunes pendant mes périodes. Quand je vois qu'ils sont turbulents, je les approche et les mets au travail au lieu de parler de comportement ou d'attitudes ou de lever le ton. Je pratique l'intervention à 1 mètre de l'élève comme on dit dans les études sérieuses qu'elle est la plus efficace.
J'ai appris cela chez les autochtones chez qui le disciplinaire est inapplicable !
Bref, je touche du bois!
2 commentaires:
C'est rigolo, hein! Tu es la même personne qu'il y a un an, deux ans...
Qu,est-ce qui aurait changé, tu crois? :p
Ben comme je l'explique ici et ailleurs, je suis moins frontal et tout de même le milieu est plus cadré!
Le milieu y fait! Néanmoins, je note que les jeunes profs arrivent à se chamailler pas mal avec les jeunes. L'expérience, ça compte.
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