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mardi 25 octobre 2016

Karsenti récidive et Radio-Canada fait la promotion des tablettes en classe

Je ne sais pas ce qui pousse des journalistes à faire des topos si peu critiques et, en plus, un Patrice Lepage Roy (désolé pour le lapsus!), à inciter l'achat massif de tablettes pour les classes de nos écoles.  On ne base pas une politique sur un cas enthousiaste. On aurait pris du retard sur les autres système scolaire, qu'attend-on pour équiper toutes les classes de la province?

Il faudrait rappeler que cette technologie coute cher, très cher, que le matériel informatique s'use vite et est vite dépassé.

Les études pilotes où les intervenants des compagnies intéressées fournissent du support pour s'assurer leur part de marché vont toujours être positives. Quand les budgets sont débloqués et que l'argent coule à flot, le support vient vite à manquer...  L'improvisation devient délirante et on transfère le problème aux enseignants qui doivent composer avec ses défis et environnements pédagogiques auxquels ils n'ont pas été préparés.

Après bien, prend-on le temps d'écouter les critiques des gens qui en utilisent dans des classes. Non, on n'entend que du bon à la télé.

Je ne peux m'empêcher de penser que Thierry Karsenti, ce titulaire de la chaire des sciences du Canada sur les TIC, fait parti des vastes intérêts des compagnies informatiques de nous ensevelir dans leur environnement de consommation. Ses études descriptives qui sont en fait des enquêtes de satisfaction ne donnent pas  la même lecture que des études expérimentales. Quant à la sacro-sainte motivation des élèves qui semblent être l'argument champion de cette vente, ne pourrait-il pas simplement s'agir de l'effet de nouveauté de ces interventions pédagogiques spectaculaires. Les études ne font pas beaucoup état de la persistance de cet effet de motivation à long terme.

ET on oublie tellement vite: il y a un an, on pouvait lire  dans La Presse: "Les pays qui ont beaucoup investi dans le numérique n'ont pas enregistré d'amélioration notable des résultats en compréhension de l'écrit, mathématiques et sciences, souligne l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), qui a étudié pour la première fois les compétences numériques des élèves de quinze ans, à partir des données recueillies lors de l'édition 2012 de son enquête Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves)."

Une étude de l'OCDE était nettement moins enthousiaste que le reportage de Radio-Can d'hier soir...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Commentaire de Marie-J. (justement supprimé par mégarde avec une manipulation sur une si extraordinaire tablette. Jo)

Ce billet m’interpelle grandement. Certaines écoles secondaires ont fait des tablettes un argument promotionnel pour attirer de nouveaux élèves. Dans le contexte de l’entrée au secondaire de mes enfants en 2014, j’ai constaté que certaines écoles visitées proposent un «programme» iPad. Toutefois, lorsque je pose des questions concernant l'acquisition des compétences numériques, notamment sur les objectifs poursuivis et l'initiation aux applications bureautiques, et sur l'intégration de ce type d'outils dans les activités prévues, silence radio ou, au mieux, réponse floue basée sur l'enthousiasme délirant des enseignants et le potentiel de l'outil. À la même question posée à des enseignants, certains ont clairement indiqué qu'ils n'avaient pas prévu utiliser la tablette dans le cadre de leur cours, alors que d’autres l’utilisent en substitut de documents papier existants (surtout romans et cahiers d’exercices). Aucun n'avait pu identifier une activité essentielle qui nécessite absolument une tablette ou un avantage réel à son utilisation. Je connais au moins un cas où les tablettes, achetées par les parents, ont remplacé les ordinateurs de l'école et les laboratoires informatiques ont été fermés. Je me questionne également sur la légalité de certaines applications de surveillance imposées par les écoles sur des appareils payés par les parents, et sur la capacité de ces écoles à assurer la sécurité de leur réseau et des appareils qui s'y connectent. Si les laboratoires informatiques ont été fermés, reste-t-il quelqu'un de compétent pour gérer la sécurité et offrir un véritable soutien aux utilisateurs? Plusieurs questions sans réponse et une expérience personnelle très … hum…