Je suis en relâche depuis les infos d'hier! L'école est toujours sans eau, on n'a même pas encore repérer la fuite. Fascinant, tout ça et libérateur! Ah, un repos bien mérité, je m'évite ce 4 périodes qui était censé m'occuper aujourd'hui.
Me voilà libre un peu "de mon temps, faire un café, fumer..., la chose à faire en ce cas-là, n'est pas prescrite par la loi, ni par les tables de la foi!" Bon, je vais tout de même me contenter de clopes! J'ai passé l'âge pour autre chose et mon battement d'ailes s'en ressentirait.
Bloguer
Je me remets au blogue. J'avais bien tenté d'en commencer un peu avant mon retour dans la corrida de l'enseignement, mais bon j'ai perdu le code. Mon vieux blogue à peine amorcé est déjà orphelin. Et puis, je dois être nul, mais c'est tellement galère, google ne me donne pas le moyen de rentrer sur ce vieux blogue, parce qu'il m'envoie sur l'adresse, que je n'arrive pas à accéder, le nécessaire pour réintroduire un mot de passe. Oui, mais je ne peux pas l'accéder! J'ai oublié le mot de passe...
De toute façon, ce n'est pas bien grave. L'outil blogue est un lieu d'échange et d'expression. Je ne sais pas si je serai visité. Moi, il m'offre un lieu de réflexion, de retrait, de délire, de relâchement, contrepoint salutaire à ma fonction un tantinet essoufflante et crispante que j'occupe. Pendant mon immersion, je me suis contenté d'aller lire la blogosphère enseignante où j'ai intervenu à quelques reprises.
Bref, ce matin je reste à la chaleur de mon poêle à bois, devant le spectacle superbe de la rivière Gatineau tout blanche de son couvert de neige et de glace, et oui j'ai cette chance pour 650$/mois à deux (être troubadour permet de dénicher des "spots" intéressants à l'occasion), et j'écris de mon bureau.
Quelques impressions d'un prof qui fait son retour
Après trois ans d'absence, reprendre le collier ne s'est pas fait sans heurt évidemment. Les conditions ne se sont pas améliorées. 26 périodes semblent être devenus la norme en enseignement du français sur deux niveaux d'enseignement. 2 journées de 4 périodes, c'est lourd.
A l'école où je travaille, il y a une spécificité que je trouve intéressante, on y fait 3 périodes en avant-midi, on commence très tôt: 8h. Pour mon côté lève-tôt, c'est parfait. Ensuite, ben la lancinante après-midi, qui ne finit plus, n'existe pas dans cette école. Du coup, un 4 périodes me semble passer un peu mieux. Bon, ça reste 4 périodes sur le plancher.
Je suis fumeur, aller s'en griller une à l'orée de la rue est aussi un petit changement. Mais bon, je sens ce petit moment, volé à la logique, salutaire. Sinon, je ne ferais même pas de coupures. J'ai fait mon long burn out 6 mois après avoir arrêté de fumer!Bon, reprendre en français pour moi était un défi. Je ne l'avais pas enseigné depuis 2002.
Ma dernière phase où j'ai enseigné dans le sillage de mon divorce, je m'étais fais prof de maths. J'y respirais davantage: la correction y était moins lourde, il m'a semblé; la préparation aussi, puisque j'ai l'esprit mathématique assez aiguisé, je me repose sur ma capacité pour l'enseigner.
En français, la tâche me demande un certain effort. Si c'était à recommencer, je ferais probablement mes maths et, pour tout le monde, je serais un prof de math. Là, je suis pour tout le monde un prof de français et, dans mon for intérieur, je me sens plutôt prof de maths.J'ai aussi bien plus d'expérience en enseignement des maths, c'est à peine si j'avais 2-3 mois d'expérience en enseignement du français au régulier avant de reprendre cette année.
Et oui, Livingston, je suis un drôle d'oiseaux.
J'ai enseigné 3 ans aux élèves en difficulté dans une école spéciale et j'y enseignais le français, les maths et les sciences. Puis j'ai fait une année de suppléance surtout en français, un peu de maths, et un long contrat en école alternative (enseignement modulaire du français de 3 et de 4), puis j'ai passé un an et demi à enseigner les maths.... avant d'aller voir ailleurs si j'y étais... en menuiserie, en décors de spectacle et en pèlerinage globe-trotté! Je me suis même essayé à être thérapeute un jour, j'ai un bac en psycho, mais mon mariage a explosé et je n'ai pas persisté dans cette voie un peu monacale, je dirais....
Retour à la folie
Or donc, retour en français, on manque de profs pour cette folie. Car, à l'évidence, enseigner le français de nos jours est une folie presque furieuse! Je ne me suis pas obstiné à rester prof de maths, j'ai pris ce que la vie m'offrait.
Folie, il va falloir s'expliquer, Jo!
Ben, par où commencer? Par quel "boutte" prendre la question.
Commençons par l'évidence. J'enseigne en 1 et en 4, aux deux niveaux, les méthodes achetées par la commission scolaire sont inapplicables: désolé, mais la série Rendez-vous de sec. 1 est une merde, ensuite Répertoire en 4, est tout aussi merdique. Ainsi, je dois passer un temps fou à adapter et inventer du matériel potable...
Des méthodes compliquées, surchargées, hors d'atteinte pour les jeunes du régulier que je côtoie. Dans Rendez-vous, peut-être encore la section sur les monstres pour le récit d'aventure, mais bon quand on regarde les questions à répondre, c'est d'un compliqué inouï.
Cette méthode, qui est réforme en passant, passe son temps à questionner les jeunes sur des faits de langue complexes, sans vraiment offrir de la construction de connaissances progressives. Puis, on pose une ou deux questions où le jeune doit inférer. Pour finir, on lui demande de réagir au texte. Les questions de repérage ont été éliminées. Trop bébé pour des secondaires un! Bon, c'est le programme qui voudrait cela, parait-il! On se met le doigt dans l’œil.
Imaginez, j'entre en classe avec l'examen de lecture pour des jeunes de 12 ans, je ne pose pas de questions, j'arrive. Il y a 10 pages à lire, comprenant 7 extraits, avec une série de questions portant sur tous ces textes dont certaines sur 2 ou trois textes. Les profs de l'école ont même retiré plusieurs questions de l'instrument fourni par cette méthode. On laisse les jeunes mariner 5 périodes dans ce truc de fou. J'ai une élève qui avait les capacités pour faire l'examen, deux autres s'en sont sortis un peu. Le reste de la classe s'est planté à fond dans le truc.
On y martèle des questions sur les GN, les expansions du GN, les Gadj, les Gprép., des GCFP, des subordonnées relatives, la reprise d'information en demandant quels sont les GN qui reprennent l'idée du GN suivant, etc. On demande de repérer des organisateurs textuels.
Je ne sais pas, c'est de la folie. Mes jeunes ne sont pas mieux que les élèves en difficulté avec qui je travaillais il y a 10 ans. La terminologie, c'est pas leur force. Les Gmachins, il n'y pige rien. Évidemment, qu'il n'y pige rien.
L'enseignement de la grammaire est tellement rendu superficiel.
Il manque de la force que crée la répétition scandée d'un processus d'apprentissage sérieux. Là, je n'ai aucune pitié : les ravages du programme de 95 sont palpables en sec. 1, mais aussi en sec.4. Les jeunes n'ont aucune prise sur le langage, ils ne savent pas identifier grand chose dans une phrase. De nombreux jeunes ne mettent même pas de majuscules et de points dans une longue suite de phrases.
Voilà où mène une méthode visant à faire repérer des groupes mouvants sans une articulation sérieuse sur le plan analytique. Tout est amalgamé, agglutiné...
Wow, Livingston, tu es bien sérieux ce matin.
Ouin, je parle d'un truc compliqué et en fait, capital dans mon quotidien...
Bon, autre donnée intéressante, il n'y a pas de cahiers de grammaire pour nos jeunes. L'école a décidé de ne pas en faire acheter pour recueillir des sous pour les photocopies. Bref, on galère à préparer, gérer du papier.
Si vous voulez mon avis, on enseigne de moins en moins la grammaire.
Et pour ce que cela donne avec cette grammaire de logiciens universitaires. Je comprends bien qu'on se lance dans les journaux de bord, oui écrire, écrire, cela permet de s'améliorer, euf, puis-je faire une observation: écrire n'importe comment améliore l'art du n'importe comment. Enfin, les profs qui s'entêtent à être en relation avec leurs 120 élèves en leur écrivant devraient aller tout de suite demander un billet au médecin pour dépression... Bon, la mode est aussi de donner des phrases mal orthographiées et de demander aux élèves de les corriger. On fait de la dictée aussi, des journaux de scripteurs où le jeune est censé noter ses difficultés, des listes de trucs à vérifier, des méthodes en 10 étapes pour se corriger en situation d'écriture présentes dans l'agenda de l'élève.
Panoplie d'outils tout aussi inefficaces les uns que les autres pour la simple et bonne raison que c'est long, fastidieux, ancré sur aucune connaissance solide.
On aura beau faire lire et relire et corriger et recorriger des fautes sans exercer les jeunes à analyser et voir les constituants de la phrase, on se met le doigt dans l’œil.
A part ceux pour qui les langues sont une disposition naturelle, ces méthodes n’ont aucun impact notable. Ce qui est remarquable, c'est que cette méthode de correction dans l’agenda des élèves reposent sur la bonne vieille grammaire: sujet-verbe-complément du Précis de grammaire sur laquelle on plaque le vocabulaire inutile de la nouvelle grammaire.
Observation critique d'une méthode de correction de texte nouvelle grammaire
Prenons-là pour voir.
Première partie: orthographe d=usage (sic).
1- Identifie les mots dont tu es incertain de l'orthographe en mettant un point d'interrogation (?).
Un jeune qui doute est une espèce en voie de disparition. Surtout que le doute amène quelque chose de difficile à faire en 2.
2- A l'aide du dictionnaire, vérifie l'orthographe de ces mots.
Moins je doute, moins c'est long. Et en passant nombreux ne savent pas leur alphabet dans l'ordre ou que le dictionnaire est classé en ordre alphabétique...
Deuxième partie: orthographe grammaticale
1- Encercle la Majuscule et le point de chaque phrase.
Bon, je n'aurais pas classé la ponctuation dans l'orthographe grammaticale, mais l'intention est noble... Mais bon, la majuscule symbole de la domination est en voie d'extinction aussi... Vive la liberté, Livingston! Le point doit trop évoquer la mort, la fin, la séparation, l'isolement, que sais-je? Ce qui est tendance, c'est la virgule, qui relie, qui poursuit, qui n'arrête rien... Proust aurait aimé notre époque!
2- Souligne les verbes conjugués.
Tiens moi je ferais faire ça avant le no 1, histoire de s'interroger sur les endroits propices où couper un peu ses phrases. En passant, remarquons ici que la nouvelle grammaire qui demande dans un premier temps de séparer un Gsujet d'un prédicat ou groupe verbal qui met dans le même sac verbes et compléments, adverbes et autres satellites verbaux hormis le sujet, n'aide en rien dans toutes ses élucubrations syntaxiques à faire une chose fondamentale: identifier un verbe conjugué.
3- Encercle le noyau O du GNS. (sic)
Bon, on voit le truc: le noyau du GNS. On entraîne à voir le GNS, puis si on a le temps, on cherche un noyau dans la pomme... Pourquoi faire simple.... Vous voyez le gain... Oui, oui, les sujets multiples sont mieux identifiés à la condition qu'on trouve les noyaux! Pépin, pépin! La bulle!
En passant, on ne s'accorde toujours pas pour dire si un pronom est un GNS ou un GS. Le noyau d'un GNS est normalement un nom, mais dans un pronom, il est difficile de trouver un nom (sauf si on enlève le pro! Arrête Jo! tu sapes l'esprit d'équipe avec tes commentaires! Ah Livingston, je rigole, ma directrice m'a servi cela à peine 5 jours après être arrivé, pourtant je ne suis pas à faire une critique tous les 5 secondes, mais bon il m'arrive de partager des observations).
4- Identifie la personne grammaticale (1re, 2e, 3e du singulier ou 1er (sic), 2e, 3e du pluriel)
La parenthèse me semble superflue, mais à notre époque où l'analyse grammaticale n'est plus une activité pratiquée, puisque passéiste, le seul endroit où l'on parle des personnes est quand nous faisons de la conjugaison. Puisque aussi, il est rare de demander par les personnes des questions de conjugaison du genre : quel est la 3e personne du pluriel du verbe aimer au conditionnel présent, ben il est nécessaire de faire cette parenthèse et en fait, elle n'aide pas plus beaucoup de nos jeunes à qui on doit rappeler ce qu'est la personne d'un verbe.
5- Fais une flèche du sujet donneur au verbe receveur et accorde le verbe receveur.
On remarque la promotion du noyau du GNS en sujet donneur. ET du noyau de GV ou prédicat en verbe receveur. Le "et" est souligné, transition indispensable, et puis ce stupéfiant « accorde le verbe receveur ». Receveur était-il vraiment nécessaire? Je me suis mangé des dons de sujet en plein poire, monsieur! Précisons : ma copine est française, je sais, j'ai des expressions françaises, je trouve que de se mettre dans un esprit français aide un peu à la critique. Mais bon, regardez bien ce qui suit:
6- Surligne tous les noms, y compris ceux du GNS (couleur au choix: orange, vert ou mauve)
Qui n'aimait pas trop la couleur rouge ou jaunnnnne, rouge ou jaunnnnne!
Fascinant dirait Spock.
Après avoir passé tout notre temps à trouver des GN, à montrer des expansions de GN qui sont des GN, des Gprep, des sub. rel. (même pas groupe!), voilà qu'il faut surligner des noms, qui ne sont plus des noyaux de GNS, mais de simples et délicats petits noms! Et choisis la couleur de ton choix: orange, vert ou mauve. Évidemment, ces couleurs doivent avoir été étudiées pour leurs propriétés qui favorisent l'identification d'un nom! Vous avez remarqué cette précision: y compris ceux du GNS. Fabuleux!
7- Identifie le genre (f. ou m.) et le nombre (s. ou p.) du nom donneur.
Remarquons ce nom est vraiment un joyeux luron: il est tour à tour, noyau du GNS, sujet donneur, nom, et enfin nom donneur. "Monsieur, il est de groupe A, B, AB ou O, + ou -!"
- Livinston, arrête!
Bon, je parierais que le mot genre et le mot nombre sont insuffisamment utilisés de nos jours: d'où les parenthèses. Quand il arrive de croiser des jeunes qui vous demandent ce qu'est un nom, on reste un peu stupéfait par l'inefficacité de nos méthodes. Cela arrive, je certifie!
8- Relie les noms donneurs aux receveurs d'accord en encerclant la terminaison et vérifie l'accord de ces receveurs:
Les déterminants;
Les adjectifs;
Les participes passés; (sic, je le dis mettre un point de nos jours…)
Bon, tout cela est d'une éloquence! Je ne savais pas que le déterminant était un receveur d'accords. Je croyais qu'il fallait accorder en genre et en nombre les adjectifs. Dans le temps, un article se rapportait au nom, aujourd'hui il le précise. Enfin, si on me demandait mon opinion grammaticale je dirais que le déterminant détermine le nom, comme on le dit de nos jours d'ailleurs. On le disait à des niveaux avancés avant. Mais bon, il est du club des receveurs. Si le jeune a oublié son s au nom, va-t-il l'enlever à son "des" ou son "les" placé devant?!
On voit ici aussi que le mot terminaison normalement réservé au verbe est étiré pour les besoins de la cause au domaine des noms donneurs, noyaux de GNS, sujets donneurs parfois. Admirons ce donateur d'accord! Ce donneur universel!
Suis:
Exemple d'une phrase grammaticale à corriger:
Les personnes les plus déterminé réussirons avec fierté leurs année scolaire. (sic, ici les fautes sont voulues par le maître de la méthode, personne ne signe le truc en passant)
Oui il faudra beaucoup de détermination pour utiliser cette méthode et la faire utiliser par les élèves dans leur correction de texte.
Voilà la folie de l'enseignement du français, enfin une partie de cette folie.
Je ré-enseigne à mes jeunes l'analyse grammaticale. Je redécouvre la force consolidante de cette activité depuis quelques semaines: on classe nos mots, on parle de personne, de genre, de nombre, de fonctions, et j'ai ajouté sur la suggestion de prof masqué dans un de ces commentaires la place des mots dans la phrase.
J'utilise ses phrases en schtroumpf qui montrent que le français a une organisation qui se passe de la sémantique. Je répète constamment qu’un sujet est normalement avant le verbe, qu’un complément vient normalement après le verbe.
Je fais distinguer les questions qui permettent d’identifier les CD et les CI. Je montre les prépositions, les fais apprendre par cœur, fais revoir les pronoms aussi, remplir des tableaux.
En analyse, on montre l'accord des choses en l'écrivant un en dessous de l'autre. J'aborde mes analyses sous un angle thématique: le sujet, le complément direct, le complément indirect et on ne cesse pas de tout revoir en même temps.
Je vais parler des attributs du sujet. Je parle des particularités des pronoms compléments qui en français ont leur place entre le sujet et le verbe. On démêle des confusions chaque jours, Avenir est-il un verbe? Etc.
Je fais les liens avec la Nouvelle grammaire sans insister: un complément indirect oui, c'est une groupe prépositionnel, mais c'est plus ou moins utile d'en parler, pose comme il faut ta question et tu vas trouver ton C.I. C'est tout ce que tu as à savoir.
ET je vais aborder les règles du participe passé avec ce savoir solide en eux. Pas avec un tas de trucs sans fondement.
Et croyez-le ou non? Bien qu'ils aient tous chialé au début, je commence à voir la flamme dans les yeux de certains qui se disent: " bon sang, je comprends!". Oui, il y en a aussi quelques-uns qui ne suivent pas, d'autres qui font encore plein d'erreurs, mais voilà je leur enseigne la structure de leur langue, on la répète dans un langage simple, on avance dans le terrain de la grammaire pas à pas, en conquérant chaque notion.
C'est comme ça que j'ai appris et je me sentirais un faussaire de ne pas enseigner ce qui a fait de moi un scripteur qui a une certaine maîtrise de la langue.
Quand je leur dirai: souligne tes verbes, coupe tes phrases trop longues, surveille les accords sujet-verbe, les accords avec le nom, les participes passés. Ils vont balayer leur texte en reconnaissant sans l'ombre d'un doute les natures et les fonctions des mots qu'ils écrivent.
Ils pourront comme moi aller consulter une grammaire et ne pas être dépaysés devant cet univers structuré pour répondre à leurs questions. En ce moment, les jeunes ne comprennent le langage d'aucune grammaire. Ils sont dépendants de nos listes de trucs. Si on ne leur en fournit pas, ils n'ont rien à quoi se raccrocher.
Voilà la folie de l'enseignement du français en 2008 au Québec.
Comment enseigner l'utilisation du bon pronom relatif dans certaines constructions de phrase sans avoir des bases en analyse grammaticale et sans avoir appris à reconnaître des propositions en analyse logique? Oui, ceux qui viennent de milieux où la syntaxe est meilleure à l'oral s'en sortiront, mais les autres immergés dans notre seul joual ne pourront pas vraiment apprendre à construire des phrases correctes.
On montre en Grammaire nouvelle à identifier des subordonnées, mais jamais on ne le montre sérieusement comme la discipline de l'analyse logique le faisait et encore là, on commet des débordements terminologiques absurdes.
Une Yallatolah de la Nouvelle grammaire m'a fait remarquer que le nouveau programme a proscrit les mots proposition et principale pour les remplacer par les termes lumineux de phrase syntaxique (qu'on traduit en bout de phrase pour les jeunes, je vous jure) et en bout de phrase enchâssant. Désolé, quand va -ton mettre fin à ce niaisage de gens savants? Nos jeunes méritent mieux que cette farce grotesque...
- Livingston?
- Quoi Jo?
- Tu t'énerves.
- Un peu oui! Mais se battre contre des moulins à vent, c'est dure pour la santé! et les nerfs!
- Oui, je sais, mais bon, va te reposer un peu.
- Ben non, faut que j'utilise ma méthode en dix points pour m'auto-corriger.
- Tu vas te coucher tard!
- Je vais sauter des étapes, t'inquiète!
3 commentaires:
Si je vais dans l'Outaouais, il faut absolument se payer une bière. Il y a bien des constats que je partage dans ce billet!
Il me fera plaisir de trinquer, prof masqué. Il y a un livre à écrire aussi sur tout ce chapitre de l'enseignement du français. Car si évidemment les examens du MELS sont des passoires, en resserrant les critères, on ne règle pas la question de la problématique en amont: comment outiller le jeune dans sa compétence de correction de la langue. Remettre l'activité d'analyse grammaticale traditionnelle au coeur des apprentissages des faits de langue est l'hypothèse que je soumets. Mais aussi tout un tas d'autres activités nécessaires que les projets font reléguer aux oubliettes...
Mets-en!
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