Depuis deux jours, je remplis des formulaires et je suis allé mener à deux CS mes tonnes de copies de diplômes et bulletins que les écologiques commissions scolaires demandent souvent avant même de nous offrir un boulot! Quand je mets dans la pile mon DES et, pire, le relevé de note du ministère du secondaire, j'ai du mal à ne pas rire...
Bon, pour un habitué des petits contrats, rien de bien surprenant. Pour approcher la recherche d'emploi en éducation, j'ai un peu d'expérience dans le chapeau. Imaginez, le téléphone a déjà sonné pour une entrevue et un besoin indéfini. A Mourial, je me doutais bien que trouver de quoi m'occuper d'ici la fin de l'année scolaire ne poserait pas un gros problème. Reste à voir les conditions qu'on m'offre... j'ai un peu peur, je dois l'admettre!
Rapidement, les faits ont confirmé. Une secrétaire: «Comment se fait-il que vous n'avez pas un emploi ailleurs?» Euh, j'étais en voyage et je n'en ai pas cherché encore... et , je n'ai plus de dettes, je peux me contenter de la moitié d'un salaire de prof pour vivre une année avec 6 mois de vacances, question de choix, au lieu d'y aller pour la débandade des investissements...et une santé précaire. Je ne lui ai pas tout dit... En plus, les bouches-trous ont la cote! J'ai peut-être été un peu prétentieux quand j'ai dit que je ne voulais pas faire de suppléances à la journée, juste des remplacements. «Faut commencer par le bas de l'échelle», m'a dit la pimpante secrétaire... Je ne suis contenté de lui dire que j'avais un Brevet et que je laisse aux jeunes la suppléance.
Du nouveau: les formulaires électroniques et la présence bruyante de déclaration de notre statut de minorité que je n'ai pas, sinon celle de mâle caucasien de la minorité francophone d'Amérique du nord, «sectariste et vivant de la détestation de l'autre» (selon Power Co, Desmarais, GEF, Sarcozy, le projet Nebraska, Gaz Prom et autre affairistes de la planète) qui impose, tel un nazisme immoral, une loi sur l'affichage qui empêche qu'un jour un boulevard Tachereau n'affiche qu'en chinois comme je l'ai vu à Vancouver récemment (On appelle cela évidemment de l'intégration!). On dirait que les commissions scolaires, ici à Montréal, sont dans une urgence d'intégrer de l'immigrant. Imaginez, dans une CS du coin, le truc fait deux pages remplies de discours «politicaly correct» pour nous demander notre appartenance à une race sans nous offenser et aussi si nous nous considérons handicapés selon une définition qui faisait bien une page écrite en petit que j'avoue n'avoir pas pris la peine de lire à fond... (la bureaucratie est endormante). Moi au jeu des minorités, je ne suis rien... Je coche non partout... On nous demande pas pour la minorité à laquelle j'appartiens... La seule qui probablement vient juste de découvrir, et encore, que nous nous enlisons dans une fabuleuse crise économique... Pépin, la bulle!
Personnellement, j'en ai un peu marre des discriminations positives et des droits des minorités sur les majorités, mais bon il est inadéquat d'avoir ce genre d'émotions et l'étiquette de raciste est l'outil de propagande qui rend ce sujet indiscutable dans notre société comme le communisme, le fachisme, l'ont déjà fait et, comme ailleurs, le négationnisme ostracit de la communauté. Comme le disait Yvon à TLMEP dimanche, je dois avoir mon extrême-droite-en -moi un peu active de revenir à Montréal, chez nous bref, me noyer dans le multiculturalisme... Chez moi, c'est un peu partout maintenant... Je n'ai pas de thèses, pas de solutions à proposer, je ressens un drôle de malaise que j'essaie de nommer... Hier, à la SAAQ sur Henri-Bourrassa, nous n'étions pas vraiment au Québec... La minorité visible était blanche. Mais bon, Montréal continue son évolution, je l'oubliais, simplement.
Mais bon, le plus surprenant, mais ce n'est peut-être qu'une prise de conscience, c'est qu'on m'a fait signé une carte de membre syndicale dans le kit d'admission à une CS avant même qu'on m'offre un job. Et il n'était comme pas trop question que je ne signe pas... Quand la liberté syndicale est devenue une formalité administrative, ça regarde mal...
Bon, en terminant, je ne sais pas si vous remarquez les bonzes de la philosophie de l'emploi. On en voit partout avec leurs petits livres de réussite pour nous aider à garder notre job dans la crise... Je remarque juste que l'on nous encourage davantage à être productif pour notre patron, plein d'énergie pour l'entreprise, à ne pas critiquer, à parler de la pluie et du beau temps avec les collègues, bref, à être toujours plus une machine heureuse de son sort... (D'après l'écoute de Denis Lévesque, hier soir). Mon copain, ingénieur, s'est fait remercié il y a quelques jours. On va répartir son travail avec ceux qui restent qui étaient déjà suroccupés... Il n'y a pas de syndicats là, car il n'y a plus vraiment de syndicat de toute façon... Il y a le «management». Le management, c'est la philosophie de l'esclavage dans le cadre néo-libéral de survie de l'entreprise... Hé oui, l'esclavage, c'est la liberté...
Pourtant la lutte de classe existe toujours. Voici d'ailleurs ce que déclarait un fameux investisseur Warren Buffett en 2006 : « Oui, il y existe bien une lutte des classes mais c’est ma propre classe, celle des riches, qui la mène et nous sommes en train de l’emporter ».
Évidemment, j'ai une très mauvaise attitude face à tout ceci... Je magasine un psy!
2 commentaires:
Liberté et syndicalisme égale oxymoron.
Évidemment, le syndicat en apparence nous enlève de la liberté, mais bon l'important est de savoir si l'on obtiendrait les mêmes conditions de travail si on était seul à négocier avec le patron...
Un syndicat est la force du nombre et un rapport de force à la table des négociations.
Je suis présentement dans une école privée où le syndicat (plutôt amateur) local négocie seul avec l'employeur... Ici, nous n'obtenons pas la parité avec le public...
Bref, comme je l'ai écrit ailleurs, le syndicat et son coût est probablement un mal nécessaire. Pour le reste, c'est à nous d'en exiger pour notre argent...
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