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dimanche 25 octobre 2009

Plagiat et ordis: le ridicule ne tue pas, une chance!

Plusieurs articles traitent du plagiat sur Cyberpresse à l'université. Ce n'est pas étonnant. Les cas détectés sont en hausse et enfin, quand on sonde sur le terrain, on se rend compte qu'on en pogne peu! Si les universités décident de bouger sur cette question, c'est que le phénomène doit commencer à devenir indécent! « Le malaise extrême, c'est de risquer d'octroyer des diplômes à des gens qui n'ont pas les compétences que l'on est supposé attester», affirme Dominique Chaussé de l'École Polytechnique de Montréal. Évidemment, avec tous les jeunes incapables d'écrire convenablement, faute d'avoir dû apprendre dans notre système permissif et non contraignant, la tentation doit être forte.

On commence à l'Université Laval à utiliser des logiciels antiplagiats. J'ai utilisé Google pour trouver rapidement des évidences de plagiat l'an dernier. Évidemment une phrase riche en vocabulaire tout à fait équilibrée dans un travail au secondaire, ça saute au yeux. Dans des travaux universitaires où dans l'ensemble, il y a forcément des talents nombreux en rédaction chez les jeunes adultes, la chose doit demander beaucoup de temps. Bon, chercher le plagiat sur le Net, ça prend du temps. Quand 20 passages semblent douteux, la veillée de correction risque d'être longue!

Bon, en lisant ces articles, je suis dérouté par la naïveté de certains comme l'U de M qui mise sur la prévention sous prétexte que les logiciels antiplagiats ne détecte pas les reformulations des idées. S'il n'y a pas de moyen pour le contrôle, désolé, mais l'humain est humain et on ne règlera pas le problème. Enfin, jusqu'à maintenant, j'avais toujours cru que la reformulation d'idée était acceptable. Évidemment, reformuler tout un travail pour maquiller sa tricherie est une possibilité... Mais bon, faut bien commencer quelque part...

Ensuite, que pensez de cette affirmation pour le moins intéressante:«Il y en a qui ne savent tout simplement pas qu'ils copient!» d'une certaine Madame Nicole Perreault de la Fédération des Cégeps. Pour la dame, c'est bien sûr la faute de l'éducation au primaire et au secondaire: «Les enfants ne sont pas sensibilisés à ça. Très tôt, à l'école, on demande aux enfants de faire un travail à partir d'Internet. Mais on ne leur explique pas comment citer leurs sources...»

Il faudrait expliquer à Modame Chose qu'un enfant a de la difficulté à formuler des phrases. S'il apprend à faire un copier-coller, c'est déjà une chose. Gérer un travail comme un adulte en maniant le concept de source et en citant dans les règles n'est simplement pas dans ses capacités. La reformulation se vit surtout au secondaire dans nos manuels et encore, je me demande si on est tout à fait équipé pour cela avant le passage difficile de la pensée opératoire (classement) concrète à la pensée formelle (abstraction, représentation complexe) qui jaillit dans le cerveau de nos jeunes en moyenne vers le milieu du secondaire dans de bonnes conditions. Ensuite, on ne peut pas trop exiger des élèves puisqu'il faut se prêter à la mascarade des SE du Ministère qui permet la tricherie et que personne ne redouble. Enfin, je me souviens avoir commencé à apprendre à citer mes sources quelque part dans un travail de recherche en 4e secondaire et m'y être mis au cégep plus régulièrement parce que c'était exigé. J'ai appris à le faire tout seul avec un simple livre... Mais bon, les jeunes d'aujourd'hui sont tellement plein d'excuses vraiment sérieuses qui méritent qu'on en tienne compte! Je fais de l'ironie là...

Le discours des universités et des cégeps est tout simplement ridicule. Mais sûrement, il ne faut pas décourager les élèves, même plagieurs dans un système où ils sont souvent la vache à lait des subventions... Pauvres profs qui doivent surveiller cette folie et remplir des formulaires. On va revenir aux examens à choix multiples et à questions ouvertes et surprises, on n'aura pas trop le choix. En même temps, l'apprentissage d'une certaine maîtrise de la rédaction longue n'était-il pas un des grands éléments de la formation universitaire? S'il y avait au moins une note positive à donner à mes formations universitaires, c'était sur ce plan.

Mais bon, depuis trop d'années, on essaye de nous faire croire que c'est au secondaire que ça s'apprend... On voit ce que ça donne: le plagiat généralisé...

2 commentaires:

Nicole Perreault a dit…

Je constate que je suis la seule personne à laisser un commentaire sur votre blogue. Enfin... Une lecture plus attentive de mes textes vous permettrait de voir que Madame Chose, comme vous dites (me surnommeriez-vous ainsi si j'étais en face de vous ?), estime que tous les ordres d'enseignement sont interpellés dans la cause du plagiat, y compris le primaire et le secondaire. Un élève qui n'a pas appris, dès son plus jeune âge, que les images ou les textes téléchargés d'Internet n'appartiennent pas à tout le monde, aura de sérieuses habitudes à changer plus tard. Entre la sensibilisation au droit d’auteur en demandant aux élèves de placer l’URL de la source, et la capacité à citer des sources comme on le fait dans l’enseignement supérieur, il y a une marge qui semble avoir été omise dans votre réflexion.

Jonathan Livingston a dit…

Ma réponse à votre commentaire est là: http://profougoeland.blogspot.com/2009/11/reponse-madame-chose.html