Line Beauchamp et sa gang ont trouvé l'astuce pour noyer le poisson et tout le beau monde se laisse bourrer avec leur belle diversion.
Pelleter le problème de l'intégration des élèves en difficulté au privé et dans les écoles de douance! Wow! fascinant cette inventivité! Pour une fois, je suis assez d'accord avec la Bombardier qui s'offusquait en fin de semaine, est-ce la seule?
Le premier commentaire en file de son article est assez explicite en ce qui concerne l'idéologie derrière la justification de la démolition des classes homogénéisées en fonction des besoins et du nivellement par le bas: l'école reproduirait les classes sociales en créant par l'évaluation scolaire une acceptation de l'ordre social. En ce qui me concerne, l'alternative encourage le crétinisme global, la décadence et le renforcement des positions d'une classe «hyperfavorisée», mais bon on ne semble pas trop s'en soucier chez ces idéalistes à courte vue.
Le pire, c'est que les syndicats emboîtent le pas à pareille connerie.
On mêle tout. Encore une fois.
De toute façon, cette histoire a toujours été une histoire de gros sous et d'une loi qu'on a modifiée en 1989 pour imposer à l'école et à tous ceux qui y voyait le lieu normal pour recevoir une instruction, une vision des «éducs» rose bonbon.
Depuis, nous sommes tous cadenassés dans une vision tordue qui laisse peu de place à l'efficacité de l'instruction au milieu des objectifs d'éducation dont on a fait passer les responsabilités des parents aux enseignants. Depuis, le plus beau métier du monde est devenu un simulacre et un enfer chaotique au quotidien, malgré ce que les jovialistes angéliques en diront. D'année en année, la situation se déglingue complètement dans la non-éducation ou la déséducation collective. Parce que l'éducation ne se fait pas sans une présence persistante et significative et l'instruction n'a aucune chance sans un minimum de préalables éducatifs.
Pour les dirigeants issus des classes favorisées, il est clair que la facture de l'éducation et celle de l'intégration des handicapés des classes populaires étaient faramineuses et permettaient moins de détourner au profit de leurs affaires les sommes colossales que le peuple consent à verser en impôts divers. Alors, on a tout mis ensemble! En plus, le peuple dans ces conditions ne sera plus instruit. Ce qui permet d'instaurer un chaos social propice aux grandes manipulations, de finalement tuer par suffocation les forces qui résistent aux pouvoirs de la grande clique.
Je me rappelle juste que j'ai pu faire des études et m'instruire à une époque qui permettait encore aux élèves issus de milieux moins nantis avec une certaine motivation de faire leur chemin dans le système pour se développer et migrer socialement. Malgré les grandes gueules qui vocifèrent contre les syndicats, cette école accessible à tous a vu le jour dans la suite de 50 ans de syndicalisation qui a permis à une classe défavorisée majoritaire de se tailler une place assez confortable dans une nouvelle classe moyenne. Aujourd'hui, qui peut se rappeler dans le bruit de la «déséducation» collective que les salaires ont été multipliés pratiquement par 10 des années 50 aux années 80.
Mais, pour ces nantis, ce ne sera pas suffisant, maintenant les classes moyennes consentent à se saigner pour l'éducation de leurs enfants en les plaçant au privé.
Bientôt, les gens perdront leur motivation, parce qu'on va réussir à mettre le même bordel dans le réseau privé et ils redeviendront de bons consommateurs pour acheter la story of stoff et faire tourner l'économie qui en a bien besoin.
Et les nantis, qui en ont les moyens, auront leur école privée non subventionnée, passerelle en plus.
L'ignorance, c'est la liberté, scandait Big Brother. On s'en approche toujours un peu plus.
2 commentaires:
C'est en plein ça que je me suis dit: Wow! Peu familier avec le dossier mais quand même surpris d'y voir le privé mentionné.
Premier réflexe était de croire qu'on voulais encore pénaliser ceux qui réussissent. Votre commentaire n'est pas étranger à cette idée. Mais si tel est le cas (nivellement), on est encore devant la même idéologie décrite dans l'excellent article sur kiosquemedia et qui nous montre la génèse de la récente réforme
J'ai bien peur que ce soit fini pour les services sociaux(SS). Au MEQ, c'est ainsi depuis que c'est le MELS, où l'éducation n'est qu'un volet d'un organisme qui traite aussi de loisir et de sport.
Non, pas fini au sens stricte mais ce ne seront plus les SS d'antan. Des services privés et adéquats pour ceux qui paient puis des SS à prix modique pour le reste, tout le reste, sans discrimination ni évaluation.
Ainsi, si ces idées sont celles d'un petit groupe de gauche, ça explique la complicité des syndicats. Quand à la droite, le privé, pas besoin d'intervenir quand ses adversaires naturels lui sont aussi utiles dans la tâche d'abrutir le peuple!
Paul C.
Moi, je trouvais franchement nulle de voir les syndicats embarquer dans cette parade stupide. Parce qu'on gueule depuis des années que le privé est trop financé et le public pas assez, on prend la première mesure qui va embêter le privé. Ahhh! c'est tellement connard... On va pelleter du EHDAA dans le privé... sans blague.
Cibole, ce mouvement des gens d'envoyer leur enfant au privé pour sortir leurs enfants de la lenteur des groupes hétérogènes devraient nous interpeler autrement. Il est temps de revoir l'utopie et cette loi stupide.
Comment ne pas savoir qu'une classe est toujours en quelque sorte tirée vers le bas par ses maillons les plus faibles?
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