vendredi 14 octobre 2011
Enfin! Un journaliste saisit le grand drame de l'éducation au Québec
J'ai laissé un commentaire sur Gestion et gouvernance scolaire que je reproduis ici concernant un billet paru dans une chronique du Journal de Montréal, Marasme en éducation II de Christian Dufour. Je mets quelques passages:
«Le système d'éducation ayant pris des allures de garderie, les employeurs en sont réduits à prendre la relève pour les choses élémentaires qu'on n'apprend plus à l'école: «Des employés du ministère des Transports ont dû suivre des formations visant à parfaire leurs connaissances de la langue française. Pour certains, la qualité du français écrit est tellement déficiente que les rapports d'inspection sont incompréhensibles.»
[...]
«Tout d'abord, on a tendance à relever les exigences en matière de diplômes pour tous les emplois. Cela ne correspond pas toujours - loin de là - à des déficiences constatées sur le terrain. Le but visé est moins la compétence réelle que la compétence théorique mesurée par les diplômes.
Cela permet de prétendre qu'on est excellent puisqu'on s'est aligné sur les normes internationales les plus élevées. Le problème, c'est qu'on se préoccupe de moins en moins de ce que valent les diplômes en question, de ce qui est réellement enseigné et exigé.
C'est ainsi qu'on a appris qu'il y avait carrément des élèves qui avaient échoué, à qui on donnait des diplômes simplement parce qu'ils étaient inscrits au cours !
Selon Égide Royer, de la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université Laval, le ministère de l'Éducation a ainsi diplômé plus de 8 000 étudiants depuis 2008. «Plusieurs de ces élèves savent à peine lire et écrire.» Ils sont pourtant inclus dans les impressionnants taux de diplomation du ministère.»
Mon commentaire:
«Bingo!
Enfin quelqu'un dans les médias qui nomme le grand drame en éducation au Québec.
Voilà longtemps que je le répète: nos programmes sont trop ambitieux sur papier et on perd notre temps à faire atteindre des objectifs inaccessibles pour l'âge des enfants et des adolescents dans la plupart des programmes au lieu de leur faire travailler les savoirs de base avec consistance. Nos évaluations sont conséquemment incohérentes et on nous a donné toute latitude à ce sujet avec les évaluations « professionnelles» de la réforme et les notes bilans. Et le Mels en tête fait pire que ces enseignants spécialistes de matière plus «pros» en évaluation puisque, selon les résultats publiés en automne 2010, les taux globaux de réussites passent d'autour de 60% en 5e année et 2e secondaire à 79% en sec.5, alors que les notes du critère de l'orthographe se maintiennent désespérément autour de 50 %. Bref, les correcteurs du Mels (des jeunes universitaires à contrat probablement rémunérés à la pièce) forcent la note de l'examen final de français sur les critères de la qualité du texte pour éviter de justifier les élèves recalés devant des comités.
Si nous étions plus fermes sur des objectifs plus accessibles, nos jeunes auraient au moins une formation de base capable de répondre au besoin des emplois d'aujourd'hui ou les bases pour poursuivre leurs études sans toujours devoir s'inscrire à des cours de rattrapage.
Il faudra sortir un jour de l'éducation «tape-à-l'oeil» et ce n'est pas en tapant sur les acteurs comme CAQuette les poules mal informées, mais en revoyant globalement les directives et la stratégie globale qui, pour le moment, nous empêchent d'enseigner l'essentiel.»
Et j'ajoute:
Et je reprends tout à fait les propos de l'introduction de Monsieur Dufour: «... il [faut] recommencer à y enseigner [dans nos écoles] correctement ces choses dont les enfants auront besoin toute leur vie: lire, écrire, compter.»
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