Je lisais cet article ce matin qui affirme que « les enfants obtiendraient de meilleurs résultats scolaires en l’absence de cette pression académique qui accompagne souvent les évaluations».
Quand on lit le résumé de l'expérimentation qu'offre cet article, on se demande franchement ce qu'on veut insinuer.
«Le groupe de chercheurs a mené deux expérimentations. La première a
sollicité 111 élèves de sixième année qui devaient résoudre des
problèmes très difficiles (c'était des anagrammes). Aucun d’entre eux n’a réussi. Un chercheur
discutait ensuite de la difficulté de la tâche avec les enfants selon
deux perspectives différentes. Un groupe entendait que l’apprentissage
était difficile et que l’échec était normal. Les enfants de l’autre
groupe ont seulement été questionnés à propos de leur méthode de
résolution de problème. Tous les participants devaient ensuite passer un
test mesurant leur mémoire. Les étudiants du premier groupe ont obtenu
de meilleurs résultats que les autres.»
Je trouve curieux le protocole et me demande en quoi il nous apporte un éclairage sur nos pratiques. Car, si l'on passe des problèmes difficiles à des jeunes et qu'on peut affirmer qu'aucun n'a réussi, on ne va généralement pas repasser un test pour voir dans quel état se trouve leur mémoire de travail .
Quand on lit l'article plus en détail dans sa version anglaise, on trouve finalement que si on rassure les jeunes après une mauvaise performance, les jeunes démontrent une meilleure disposition à retenir. Si on les questionne sur leur manière de travailler, bref on les met en stress d'expliquer pourquoi ils n'ont pas réussi, on les perturbe.
Bref, rien de nouveau sous le soleil: l'émotion perturbe la mémoire de travail. Pour moi, c'est tout ce que cette jolie expérience démontre. Et c'est connu depuis longtemps. Mais on arrive à dire des imbécilités avec cela comme: Teachers and parents should emphasize children’s progress rather than focusing solely on grades and test scores.
Il est toujours intéressant de voir que des gens font des recherches et laissent entendre des choses implicites: comme les profs et les parents se concentrent seulement sur les résultats aux tests. Nous, les profs, on ne pense pas à parler du processus, à avertir nos jeunes que c'est difficile ou facile, ou faisable quand ils sont devant de nouveaux problèmes.
C'est évidemment ce genre d'études qui finit par faire dire à des gens qui écrivent des programmes qu'il ne faut pas mettre trop d'importance aux évaluations, que ça stresse les élèves.
Par expérience, à moins d'avoir des élèves absolument conquis à l'apprentissage de type scolaire, qui ne discutent pas pour faire un effort de travail, généralement on n'a pas trop le choix pour les tirer en avant de dire simplement que ça compte.
Car, il y a pire que la pression académique, il y a l'absence de pression.
Et pire encore, l'évaluation bidon ou bonbon: on n'évalue pas vraiment les enfants et ils passent tous.
Personnellement, je met l'emphase sur le travail qui mène à la réussite. Et bien sûr, en travaillant, on entre dans le processus pour aboutir un moment donné à une note. S'il n'existe pas une réalité qui sanctionne dans le parcours de l'élève qui apprend en groupe, généralement, enfin beaucoup d'entre eux vont détourner leur attention vers autre chose que l'apprentissage, le plus souvent travailler à vérifier leur niveau de popularité au sein du groupe ou se laisser divertir par celui qui travaille à cette tâche!
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