Pages

mercredi 6 février 2013

Chronique d'un hiver enneigé et mouvementé...

L'an dernier, janvier sur la fin avait pris des airs de drame dans ma contrée nordique. Mon double s'était fait accuser de mettre la main aux fesses d'une jeune fille. Des  mois de tracas auxquels j'ai survécu assez sereinement au final.

Cette année encore, nos jeunes parmi les plus jeunes étaient turbulents! On doit les rassoir pour tenter de leur faire faire de l'école. Et ce n'est pas sans heurt, mais bon cette année, on fait déjà partie des meubles dans un endroit où le roulement de personnel est banal et c'est plus facile.

Avec le temps, j'ai pris de l'expérience aussi, je règle les incidents moins à coup de rapports qui ne mènent nulle part, et plus à coup d'humour sportif qui s'approche du burlesque ou du «slapstick»(pour les fins connaisseurs du cinéma muet! Essentiellement une technique du reflet hyperbolique du comportement et celle qui consiste à exagérer la réception d'une attaque: un hurlement qui me renverse littéralement par exemple, dont l'effet de surprise dédramatise bien des tensions) et en jouant sur nos petites ficelles minces de dissuasion (les suspensions du jeu à forte dépendance de nos pauses et du parasco, le très populaire tennis de table. Faut dire que la relation avec les jeunes cette année est bien meilleure. Bon, je vais peut-être mettre en place un petit système de renforcement positif aussi, ma conjointe obtient bien du succès avec le sien.

Bref, un secondaire 1en folie en janvier, de la routine. Ça commence à se tasser.

Ce qui en était moins: la sommation verbale de mettre nos chiens à la porte des appartements des profs dans la première semaine du retour des fêtes, le licenciement d'un prof, qui avait creusé sa tombe lui-même, il faut le dire, et que toute l'équipe avait tenté d'aider en essayant de remblayer son trou de temps en temps par de patients conseils. Mais il avait la tête dure!

Puis la démission d'une autre, une semaine plus tard. C'était dans l'air.

Puis, on a eu l'affichage des salaires de profs au village, ces couteux personnages venus d'ailleurs. Des rumeurs diverses: on manquerait de conscience professionnelle de penser quitter nos postes pour de simples chiens. Les gens d'ici ont un rapport différent avec les canins qui n'entrent pas souvent dans les maisons. Un chien dehors au bout d'une laisse à -50, c'est normal par ici, mais ils n'ont pas un vieux Beagle, comme celui de notre voisine évidemment. Enfin, l'autre rumeur disait que ce pourrait être un prétexte pour nous faire décoller, car les coffres sont un peu vides en ce moment et qu'on coute trop cher. Faut dire qu'il y a zéro garanti d'emploi par ici... On est sur un qui-vive vivifiant comme le froid hivernal!

Bref, bien des distractions et sujets de conversation pour meubler l'ennui de l'hiver dans un petit village où les distractions par grands froids sont rares!

On a pensé aller voir ailleurs si on y était, moi et la douce, mais bon, l'équipe ici est assez unie, c'est assez rare et le lien avec les jeunes en développement certain.On a fini par régler pour les chiens. Le marché des enseignants n'offrent pas vraiment de candidats. Ça doit faire réfléchir si la rumeur avait quelque fondement. On est d'une race spéciale, ceux qui, comme moi, vont vivre dans des villes que l'on avait connues dans notre cours de géographie du Canada en secondaire 3 de naguère. En fait, chose qui me renverse toujours un peu, quand je parle du village où je déploie mes ailes, pas grand monde se souvient du fer à 1 cent la tonne d'un autre temps!

Et puis, j'ai maintenant des skis de fond. Ici, c'est le nirvana pour ce genre de sport!

J'ai une liseuse depuis les fêtes qui me fait avaler à grandes cuillères des sagas.  J'ai découvert Robin Hobb dont les narrations au passé simple à la première personne me séduisent. Quelques longueurs à l'occasion, mais de grands moments inspirés. C'est évidemment une traduction. Des histoires de jeunes qui reçoivent des enseignements de magie dans des univers inventés plein d'intrigues politiques. De la trempe des Herbert, Tolkien et bien d'autres.

A part cela, j'ai aussi mes Tics portables qui m'occupent bien. Mes petits cours sur vidéos qui utilisent le logiciel de mon TBI revitalisent un peu mes contenus et concentrent l'attention de mes jeunes sur le message mieux qu'une présentation en chair et en os. En multiniveau de deuxième cycle, ce développement prend beaucoup de sens.

Et je suis redevenu étudiant (heille, une carte étudiante!) hier pour me rendre plus efficace en m'appuyant sur des données «probantes» de la recherche en éducation. Enfin, une formation plus soutenue dans ce filon qu'on boude à la formation des maîtres de nos chères universités et au MELS.

Tiens, vous saviez que l'impact d'une formation d'un jour est à peu près nulle selon les études qui se sont intéressés à cette question. On en avait tous le sentiment, mais la science nous le confirme depuis un moment.  Ça ne ralentit pas le MELS de produire des catalogues de formateurs de tout poil! Vous avez l'impression qu'on vous fait perdre votre temps. Et bien, votre impression a maintenant un fondement!


Enfin, l'hiver nous grignote encore ce  matin une matinée, hier toute la journée, bref, une semaine torpillée! L'hiver tranquillement me fout en l'air ma planif, y a pire!

Vous vous ennuyez? Moi pas! 

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Si je m'ennuyais, c'est chose du passé maintenant. Vous lire est très divertissant.
Merci
Paola ;)

Jonathan Livingston a dit…

Merci!

Voilà trois fois que je veux laisser un commentaire et ça ne s'enregistre pas!

Blogger me fait toute sorte de simagrées. Hier, je voulais modifier un texte et mon curseur partait à la course...

Enfin, bref, pour ceux qui ont peur de s'ennuyer en région, il faut souligner que, dans les patelins où tous se connaissent, les histoires loufoques ne manquent pas. On se retient de les raconter, de ce temps-ci, je me lâche.