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jeudi 28 mars 2013

Les jeunes de la réforme meilleurs en sciences? Euh, c'est une blague?

Je ne sais pas, mais parfois, pour ne pas se couvrir de ridicule, il vaudrait mieux se taire.

Alors, on lira dans Le Soleil ceci: «Les élèves de la réforme sont significativement meilleurs en science, mais l'évolution reste modeste», affirme Patrice Potvin, un des auteurs de l'étude.

 Et le charmant monsieur nous explique ou a expliqué au journaliste: «Pour en arriver à ce constat, les chercheurs ont soumis deux groupes d'élèves de cinquième secondaire à un exercice sur ordinateur, afin d'évaluer leurs compétences en sciences. Le premier groupe était composé de 468 élèves qui n'ont pas été exposés à la réforme, alors que les 382 autres ont baigné dans le renouveau pédagogique depuis leur début du primaire.» (C'est moi qui souligne dans les deux citations et les autre aussi! ;-P .   Et le gras aussi c'est moi! Je ne suis pas gros!)

Un peu plus loin, mais.... «Ces résultats sont toutefois en contradiction avec des tests internationaux, qui montrent plutôt que les élèves de la réforme obtiennent de moins bons résultats scolaires.»

Réponse de l'apôtre du renouveau:
 
Rien de bien surprenant, selon M. Potvin, puisque les tests internationaux sont des examens plus «traditionnels», basés sur l'évaluation des connaissances, alors que la réforme mise sur le développement des compétences chez les élèves. 

«Il faut faire très attention de ne pas comparer des pommes avec des oranges», lance-t-il. 

M. Potvin défend sa méthodologie, qui est basée sur l'évaluation des compétences (et un seul exercice sur ordinateur, ne l'oublions pas!). «Si on a un champion de ski de fond qui veut faire du ski alpin, on ne peut pas évaluer ses performances avec ses chronos de skieur de fond, illustre-t-il. Il y a encore des skis, de la neige, on veut aller le plus vite possible mais la nature de la performance attendue n'est pas la même. C'est la même chose pour les élèves. On a décidé, avec la réforme, qu'on voulait désormais des skieurs alpins» alors il faut les évaluer en conséquence, conclut-il.

Bon, après toute cette poutine, je pose quand même la question  au journaliste sans mémoire qui fait l'article et, à l'autre qui défend sa méthodologie, pourquoi vous ne dites pas aussi à tout un chacun d'écrire dans Google.ca: examen de sciences mels pour voir ce que font nos charmants élèves plein de renouveau aux examens de sciences réforme du MELS. 2e entrée, au moment où j'écris ce texte. Un texte du même Soleil datant du 8 septembre dernier:


«Échecs aux examens de sciences: programme trop chargé, selon les enseignants»

«Le Soleil rapportait vendredi que seulement 48 % des élèves de quatrième secondaire ont réussi l'examen ministériel du cours Applications technologiques et scientifiques, l'un des deux cours de sciences obligatoires pour l'obtention du diplôme d'études secondaires.»

 

Euh? L'évolution reste modeste?  Pppppp....pfou!

Hou! hou! hou!

Hi! hi! hi! hi! hi!hi!hi! Hou! hou! hou! Ha! ha!ha!ha!ha!ha!ha! Hiiiiii!

 

5 commentaires:

Le professeur masqué a dit…

Honnêtement, du grand n'importe quoi.

Anonyme a dit…

J'ai entendu dire entre les branches que les gens du MELS sont en beau fusil actuellement face à cette remise en question de la réforme... Il n'est pas surprenant de les voir défendre aussi intensément cette dernière. Ils tentent sans doute de sauver leur peau (et ne pensent pas aux jeunes qui ont été écorchés par le «renouveau»).

Jonathan Livingston a dit…

Le MELS devrait chercher à améliorer la qualité des apprentissages de jeunes et développer en partenariat avec les intervenants pertinents le meilleur programme pour tous. Mais depuis 12 ans, il s'accroche à une idée.

C'est dommage, parce que dans les avancées de la compréhension de ce qui fonctionne en apprentissage, il me semble bien qu'on voie émerger des équipes qui présentent des données probantes de recherche qui pourraient vraiment bonifier notre impact sur la jeunesse.

Je suis un cours à la TÉLUQ en ce moment sur l'enseignement efficace offert par une équipe crédible en ce domaine. On y découvre des nuances intéressantes et des suggestions pour revitaliser son enseignement. C'est un bon endroit pour remettre en question ses pratiques et incorporer des stratégies d'enseignement, qui ont fait leur preuve, dans son propre répertoire d'intervention. http://edu6510-a.teluq.ca/accueil/mot-de-bienvenue/

J'y apprends à voir mes erreurs et mes forces et à en développer de nouvelles. Comme enseignant, on cherche quelque part à être le plus utile possible pour les jeunes qu'on aide à se développer.

Quand nous mettons en doute l'approche actuelle du MELS, ce n'est pas pour lui mettre des bâtons dans les roues, mais bien parce que nous sentons que quelque chose ne va pas dans les approches et orientations actuelles. Nous questionnons pour que nous devenions meilleurs collectivement à développer les compétences de nos jeunes.

Je me dis que le MELS devrait être dirigé par des gens de ce genre pour que l'école évolue vraiment avec notre connaissance moderne de l'apprentissage au lieu de suivre une mode.

L'enseignement est un art délicat qu'il conviendrait d'appuyer sur des données tangibles et non sur des impressions ou des souhaits.

Anonyme a dit…

Je suis aussi intéressé par cette «nouvelle» approche qu'est l'enseignement explicite ( quoiqu'il me semble qu'elle se base sur le principe simple de «passer du simple au plus complexe»). J'aimerais tellement connaître l'opinion d'un chercher comme Steve Bissonnette au sujet de la faillite de la réforme et sur ce que doit être fait pour revenir à un enseignement plus sensé (ce n'est pas seulement le type d'enseignement qui est déficient mais aussi l'évaluation par compétences qui doit être absolument repensée). IL faut garder espoir...

Jonathan Livingston a dit…

Anonyme: Il n'y a qu'à consulter son site Enseignement efficace
(http://enseignementefficace.blogspot.ca/)

Comme il le montre dans sa deuxième entrée ces temps-ci, il avait prédit l'échec de la réforme en 2002 dans un article publié dans Vie Pédagogique.