Pages

vendredi 22 mai 2009

Journée pédalogique et Réunion de matantes...


Pour discuter de quoi?

Surtout de cette réforme, encore et toujours. D'abord, réajuster nos notes: nos 4 (compétence assurée) à 76% sont trop bas pour la région. Ailleurs, on a mis 80 %. Du coup, 3+ a été discuté longuement, exigences minimalement satisfaites à 69, 70 ou 71%? La problématique se situerait dans le fait que nos élèves se retrouveraient déclassés par rapport aux exigences pour les entrées au Cégep...

Je ne veux rien insinuer, mais bon, je note le tiers de gars présent soupirent, mais les femmes discutent à fond la chose... «Ouin, faudrait peut-être mettre acceptable au lieu de minimalement...»; «ouin, pis dire que 70% c'est répondre minimalement aux exigences, c'est un peu étrange, non?»; etc. Faut dire qu'il manquait le gars pour sauver la face des hommes, celui qui prend tout cela aussi au sérieux que ces dames, il était occupé ailleurs ce matin...

En fait, l'échelle proposée par une comité de femme avait l'allure suivante: 52 (2+); 62 (3); 69 (3+); 80 (4); 87 (4+); 94 (5); 100 (5+). Prenez la peine de regarder cette échelle de près, les barreaux ne sont pas équidistants... Je ne sais pas, mais en plus parait qu'on parle de s'aligner sur ce qui se fait ailleurs cette année, alors qu'on faisait l'échelle de l'an dernier proposée par le MELS équidistante (de 8% entre les degrés) avec le 4 à 76%.

Je ne veux pas faire de polémique, mais je crois qu'un homme a du mal à accepter ce manque de logique flagrant... En tout cas, personne ne va noter la chose... Mais on va discuter une grosse demi-heure où mettre ce 3+ étrange qui délimite le minimalement satisfaisant de nos exigences... Oui, il y avait des profs de maths et de sciences autour de cette table...

Et en fait, comme trop souvent, les gars assez désabusés, pour ne pas dire écoeurés de discuter des niaiseries se sont permis quelques commentaires: «Heu, de toute façon est-ce bien important de perdre du temps là-dessus, si de toute façon on attends de nouvelles directives du MELS, qui consulte en ce moment, pour bientôt?»; «Je note qu'entre 60 et 80, il y a trois classements (3, 3+ et 4), et entre 80 et 100 (4, 4+, 5, 5+), il y en a 4. 4 sortes de fort et seulement 3 pour répartir l'essentiel de la courbe normale...»; etc.

D'ailleurs, un homme ne parle pas longtemps, il discute autour de la tâche, les femmes sont dedans, dans les détails, et nos observations extérieures agacent.

On a survolé ainsi les compétences transversales qui finissent par être quelques commentaires sur les méthodes de travail d'un élève qu'un titulaire finit par pondre pour satisfaire aux exigences de l'idéologie en place. Aucune méthode, aucun enseignement particulier, aucune mesure faite, mais une sorte de portrait d'inspiration et d'observation professionnelles bien balisé, nous verrons, par des énoncés types. Autant d'encre pour arriver à cette mascarade... Ah oui, nous avons été inspecté par les MELseux, une modame qui connaissait son affaire, qui n'en laissait pas passer, pointilleuse, qui savait tout, combien de prof avait fait les formations du MELS, etc. La Modame est en vue probablement comme prochaine sous-ministre, a-t-on commenté autour de la table. Femme impressionnée, sarcasme masculin: «Big Brother s'est installé au MELS. Ça me décourage...» ; «Compétente, dictatrice plutôt oui!»

Je veux pas passer pour sexiste ou quoi que ce soit, mais c'est juste pour illustrer une réalité sous-jacente, vraiment là, mais la plupart du temps invisible. Les femmes font le déni de notre présence. Et essaient de contrôler nos débordements masculins et nous, on se cache comme des enfants à ruminer ce qu'on pense vraiment, parce que si on ouvre 5 secondes la trappe, la tempête va pogner... On le sait. Les matantes vont se fâcher...

Pour la plupart des gars, c'est assez simple:dites-nous ce que vous voulez qu'on fasse, on va le faire, mais venez pas nous demander de trouver cela intelligent et de discuter les détails de l'absurde en plus. On ferme nos yeules, de toute façon, les directrices et les femmes ne nous laissent pas parler longtemps: le plus souvent, elles te ramassent le début de ta phrase, te coupent et enchaînent comme si elles étaient sûres de ce que tu voulais dire et hop, au suivant!

Entre gars, on parle de l'évaluation de la tradition statistique qui n'a jamais cessé d'être la seule intelligente, malgré 10 ans d'entêtements à des échelles descriptives où l'on n'en est pas à une simagrée près... Et quel gaspillage de temps toutes ses discussions sur des prémisses complètement farfelues que jamais personne ne peut discuter puisque nous sommes sous le joug du diktat ministériel et que ces dames prennent tout cela au sérieux et ce majoritairement. En fait, c'est plus complexe que cela, car, par moment, elles admettent: oui le ministère ne consulte pas vraiment, il expose ce qui va se passer. Ouin, c'est le chaos depuis des années. Mais ce n'est pas grave, elles jouent le jeu de prendre tout cela au sérieux et elles ont même du fun...

Les femmes, en sortant de la salle, se féliciteront de la réunion. Je vous le jure.

Les gars se sont tous poussés muets.

Je ne dis pas le dixième de ce que je pense vraiment de tout ce que l'on nous fait penser et dire dans ce milieu... Je suis constamment confronté à des dames qui donnent une allure raisonnable à des trucs absurdes et je n'y peux rien...

Et d'un milieu à l'autre, l'histoire se répète...

1 commentaire:

L'engagé a dit…

Un petit signe d'encouragement, on n'est de plus en plus nombreux à faire ce constat...

Depuis que je vous ai lu, j'explique à mes collègues votre point de vue sur la réforme et sur l'inadéquation entre constructivisme et apprentissage chez les jeunes. Je commence à surprendre des conversations qui reprennent vos propos.

Ça fait du chemin,ça fermente. Bientôt il faudra tourner nos crayons des blogues vers journaux, quand les premiers réformés arriveront au Cégep et que le désastre sera patent, nous aurons alors beaucoup plus de crédibilité.