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lundi 5 avril 2010

Gestion de classe et autorité: 2 lectures

 Je crois que la question de l'autorité en classe ou de la discipline est une préoccupation dans la profession. Café pédagogique propose deux ouvrages et des entrevues avec leurs auteurs. Les deux semblent d'accord pour parler de la nécessité d'exercer encore de nos jours l'autorité pour installer dans la classe un cadre sécurisant permettant l'apprentissage. Bref, avoir des règles claires, se déterminer à sanctionner, travailler aussi au niveau de la relation affective, mais aussi faire un travail sur soi comme professionnel semble toujours un B-a-Ba nécessaire même en ces temps où personne ne semble savoir clairement ce que l'école devrait enseigner.

Extraits:

«Il y aussi l'aspect politique. Dans une société démocratique l'autorité scolaire peut-elle être autre chose que démocratique ?

Oui et non. Et d'abord, non. La relation prof-élève est asymétrique. L'adulte n'est pas l'enfant. Le prof n'est pas l'élève. Mais pour que l'autorité puisse fonctionner, il faut en même temps faire vivre une dimension symétrique dans la relation. De fait, la façon d'exercer l'autorité est sujette à questionnements, à conflits, à échanges de paroles. Pour le professeur, il s’agit d’entendre a minima ce que disent les élèves, de s’accorder sur certains arrangements et modes de fonctionnement, mais sans perdre de vue que certains éléments sont non négociables. C'est ce que je montre en rappelant dans une fiche en fin de livre, les trois lois fondatrices de toute vie sociale que l'enseignant doit poser. L'autorité repose sur cette tension entre l'asymétrie et la symétrie entre prof et élève. » (La crise de l'autorité, c'est la crise de l'autorité autoritariste – Bruno Robbes)


« Les difficultés actuelles viennent nous rappeler l’importance de l’autorité dans l’éducation des enfants et la nécessité d’un cadre structuré pour permettre aux enseignants d’accomplir leur travail. Depuis les années 70, l’idée d’autorité est essentiellement chargée de connotations négatives. Elle évoque pour beaucoup de personnes l’abus de pouvoir, la contrainte, l’obligation, l’interdit. Il est évident que l’autoritarisme à l’ancienne a été et est toujours destructeur pour la personnalité, mais le manque d’autorité a de graves conséquences lui aussi. Nous en avons maintenant la preuve. L’atteinte des objectifs scolaires et éducatifs n’est possible que s’il règne un climat de travail positif et sécurisant dans les classes. C’est la tâche des enseignants, soutenus par leur direction, de le garantir en assumant d’exercer une relation d’autorité. Il ne s’agit pas de revenir à un autoritarisme dépassé, mais d’apprendre à poser, avec bienveillance et détermination, une nouvelle forme de relation d’autorité qui repose sur l’harmonieux équilibre de plusieurs composantes.» (Jean-Claude Richoz : La sanction est une nécessité éducative)

Bonnes lectures!

http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/Pages/2010/111_Autorite.aspx#a2

1 commentaire:

Françoise Appy a dit…

Après lecture des deux entretiens sur le Café pédagogique, j’ai choisi d’acheter l’ouvrage de Jean-Claude Richoz. Allez savoir pourquoi …

En tout cas, pour le peu que je viens d’en lire, il y développe des points de vue très intéressants, notamment dans son analyse (ex les carences éducatives précoces dont tous les enseignants constatent les effets quotidiennement) et des pistes claires, susceptibles d’aider les jeunes (et les moins jeunes) enseignants, si mal préparés à cet aspect du métier.