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mercredi 24 octobre 2012

La gestion de classe de Bob (pour vrai là!)

Bon, désolé pour les 8 visites dans ce canular qui n'en était pas un, mais simplement une intention.

Allons-y, j'ai rencontré Bob dans un colloque la semaine dernière. Mon premier colloque! Je n'étais pas resté assez longtemps quelque part pour pouvoir vivre cette expérience normalement réservée à la garde rapprochée de certaine direction d'école. Ici, pas de ce genre de simagrées réservées à la caste, non tout le monde y va. Bref, cette année, c'était celle du colloque, alors l'école s'est arrêtée et je me suis envolé avec des collègues pour un trois jours de ressourcement.

Vous vous doutez que j'étais quelque peu dubitatif et pourtant j'ai fortement apprécié 2 des trois conférenciers, et les 4 ateliers auxquels j'ai participé. Bon, un des conférenciers m'a tombé sur les nerfs avec sa PPLP et  sa tentative d'humour à mon sens raté sur fond de caricature manichéenne: le monde se divise en «bitches» fouteuses de merde, insupportables, tendance syndicat, avec de gros problèmes personnels qui ne comprennent pas ce que tous les autres comprendraient: du moment que t'es payé, ton devoir premier est d'être cool. Dans ce paradigme, la compétence est une variable négligeable en comparaison de ses talents d'humoriste au point où on se demande si le conférencier n'a pas des parts dans la compagnie de l'École de l'humour. Comme d'autres collègues l'ont dit, sur le fond, il y certainement du vrai, que le savoir-être y fait pour beaucoup dans notre intégration à une équipe, mais bon il n'y a pas que cela. Moi qui me sent patauger parfois au milieu d'un manque de compétence hilare, j'ai quelques réserves. La performance par le plaisir, bref, semble par moment une belle récupération de la droite genre Wal-Mart et de ses associés. Et son présentateur «réfléchit» parfois sur scène de manière complaisante dans son show fabriqué et mal joué qui a le culot de nous dire que la routine est quelque chose comme une plaie. Il n'a pas étudié l'économie, ce mec!

Mais bon, je ne vais pas m'apesantir sur le néant et revenir au bon moment, un des bons a été celui passé avec Bob.

Un atelier de 90 minutes que Bob aurait voulu plus longs.

Qui est Bob? Je mettrai le lien avec son site plus bas.

Moi, je ne le connaissais pas. C'est un prof de 28 ans d'expérience ou à peu près qui en a surement bavé dans son champ d'intervention en adaptation scolaire à ses débuts et qui est allé se chercher des outils qui marchent pour lui et qu'il vient nous proposer simplement et humblement.

Il a le tour de prendre le plancher avec sa présence athlétique et aussi de nous laisser des moments pour digérer ce qu'il vient de nous lancer.

D'entrée de jeu, Bob aime nous rappeler quelque chose comme une vérité profonde dont il faut certainement mesurer la portée comme éducateur: on est la seule personne qui a du contrôle sur notre vie. On peut juste se changer soi-même et c'est valable pour nous et pour nos élèves aussi. On est libre.

Bref, Bob présente surtout une approche qu'il a raffinée dans sa pratique dans un langage simple certainement né de son interaction avec les jeunes. Il s'agit de celle d'un psychiatre américain Glasser et Thérapie de la réalité qui a connu du succès dans le milieu carcéral et qu'il a  adapté au monde scolaire: la théorie du choix. Bob est «calé» dans cette approche.

Bon, sans entrer dans les détails, je trouvais que cette rencontre tombait à point, car je me posais des questions pour tenter d'aller rejoindre cette petite frange insaisissable de jeunes qui restaient hors de portée de mon influence. Comme j'ai dit dans l'entrée précédente de ce blogue, ça va très bien en ce moment, mais il y a toujours des zones du relationnel humain qui nous échappe, des jeunes que notre palette habituelle d'intervention ne semblent pas atteindre.

Comme le présentateur de la PPLP d'en haut, Bob parle d'attitude, qui donne de l'altitude plus que l'aptitude. Mais il en parle plus adroitement je dirais avec en bonus une panoplie de moyens concrets qu'il nous propose généreusement. Bref, il nous invite à moins de contrôle, et à un certain dialogue d'éducateur qui laisse le jeune libre tout en lui montrant constamment et, avec patience, les conséquences de ses choix.

Bref, Bob nous invite à développer des relations plus harmonieuses avec les jeunes et à collaborer, à partager ce qui marche pour nous avec les collègues.

En tous cas, je ne sais pas, cette rencontre m'a dynamisé et m'a amené à faire quelques petits changements dans mes habitudes d'interventions. En trois jours, je note déjà des gains, sans vraiment me casser la tête. Je me suis mis dans la tête de faire le contact direct avec tous mes élèves gratuitement, simplement, et de formuler mes demandes différemment à partir des quelques exemples que Bob a donné. J'ai changé mon focus un tout petit peu et  j'ai intégré à ce que je fais déjà quelques petits conseils. Je me suis vite rendu compte que mes journées sont encore meilleures.

Je vous invite donc à aller rencontrer Bob, sur son site où on peut trouver 9 vidéos pas trop longues qui auront certainement quelques bonnes idées pour vous.

J'ai dans ma poche la petite pierre qu'il nous a donnée pour se rappeler un peu de faire attention à nous et aussi j'imagine de son intervention dans nos vies pour nous influencer et nous aider à relever nos défis éducatifs. Cette ancrage (il doit avoir étudié la PNL, le Bob!) et un autre sur mon bureau me rappellent ma responsabilité dans l'histoire que je vis au jour le jour!

En allant chercher le lien, je me rends compte que j'avais déjà vu ce site et que je n'avais pas fouillé plus avant. Je n'étais peut-être pas mûr pour cette rencontre.

En tous cas, merci Bob!

3 commentaires:

Paristique a dit…

Je n'arrive pas a accéder au blog de bob.

Si tu as son adresse merci de la transmettre.

Jonathan Livingston a dit…

http://www.gestiondeclasse.ca/videos_references.htm

Merci, Paristique, vous êtes le premier à me signaler que mon lien ne fonctionnait pas! J'ai réparé la chose.

Et je parlais de Bob Cantin dans ce texte. Désolé pour les autres qui n'ont pas pu aller rencontrer ses propositions intéressantes.

En suivi de mon enthousiasme, même si j'y pense moins, je trouve que j'arrive à marquer des points intéressants encore plus dans le domaine de la relation pédagogique avec la mise en pratique de quelques-unes de ces suggestions!

Quand on prend conscience des habitudes qui nuisent, on prend le pas pour de meilleures.

Louise a dit…

Les sept habitudes nocives:

Évaluation des membres de l'équipe des enseignants de mon département, moi y compris:
CB, 6 sur 7: Échec
CP, 5 sur 7: Échec
MJMM, 5 sur 7: Échec
IV, 3 sur 7: Succès
LC, 3 sur 7: Succès
DD, 1 sur 7: Succès

Comment leur faire écouter ça subtilement?