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samedi 15 mars 2008

La France prend le taureau par les cornes et nous... on regarde l'autruche!

Je me suis amusé cet après-midi à regarder un peu ce qui se passe du côté de la France. Je suis tombé sur le discours de Sarcozy du 15 février sur la réforme de l'enseignement au primaire.

En gros, Sarcozy et son ministre de l'Éducation Xavier Darcos constate que l'école primaire est le noeud de la guerre. Un élève qui sort du primaire sans les acquis du primaire est en route pour l'échec. En ce moment, on dit que 15 % en France en sortent avec des difficultés sévères et 25 % avec une réussite légère.

Bref, on va intervenir sur le cadre, l'organisation et le programme. Ainsi, on va garder 2 heures par semaine pour aider les élèves en difficulté en petits groupes, on va aussi recentrer les programmes sur la langue (vocabulaire, lecture, écriture, grammaire dépouillée du charabia moderne) et le calcul. On va remettre en valeur le développement de la mémoire comme outil d'apprentissage.On va aussi réintrodure le cours de morale et réinstaller la figure d'autorité de l'enseignant qui est le transmetteur du savoir. Bref, on remballe la pédagogie centrée sur l'élève, ce que le Président de la République croit absurde. L'élève n'a pas à s'éduquer, n'a pas cette responsabilité, c'est au maître d'école d'encadrer, de prendre en charge l'instruction. On va enfin faire des évaluations sérieuses et évaluer le travail des enseignants sur leur résultat. Ce qu'il y a de frappant, c'est l'implication personnelle du Président. Il se fixe un objectif d'ici 5 ans. Il invite tout le monde à s'impliquer, à se rassembler autour du projet, il veut que tous puissent comprendre ce qu'il veut faire. Il veut écrire des programmes lisibles, dépouillés des jargons techniques inutiles.

Pendant ce temps, nous en éducation, nous avons une ministre qui fait des relations publiques, qu'on ne voit pas souvent, qui n'a pas trop l'air de savoir où elle va. Et le train de la réforme continue d'avancer. Aucun représentant ne vient expliquer à la population, par exemple, les nouveaux programmes de maths qui s'installent. On n' a jamais autant été submergé par des papiers ministériels remplis de jargons insipides en plus d'être incompréhensibles. L'éducation est devenue un gros truc obscur et ésotérique, on peut bien avoir peur que le ciel nous tombe sur la tête! La tête dans neige, on aura l'air d'une belle autruche de Sibérie. Jo, y a des autruches en Sibérie? ! - Non, Livingston, elles ont migré par ici depuis des lustres!

Personne n'évalue sérieusement ce train. Les élèves sortant du primaire montrent des signes inquiétants et personne ne parle trop fort de ce qu'on entend dans les salles d'enseignants... de ce que l'on constate le soir en corrigeant...

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