On commence à parler d'un colloque qui a lieu chez Missmath,
Je réponds à un intervenant...
je poserai peut-être ce texte au colloque, mais bon je n'ai pas le temps ce matin!
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Pour Emmanuel,
Je ne doute pas que peu importe le courant pédagogique, la qualité de la relation pédagogique soit importante.
Oui, autour de nous partout, il est difficile de faire des échanges avec les collègues, car il y a de tout. Même de nombreux connards... Malgré mon discours, qui demandent franchement qu'on retourne voir ce que la tradition scolaire disqualifiée d'entrée de jeu par les néo-pédagogues pouvaient avoir de sensé pour avoir perduré dans le temps, je ne suis pas un adepte des vieilles méthodes parce qu'on ne m'a même pas laissé le choix, on a foutu les vieux manuels au poubelle... et disqualifiés avec des formules creuses mais efficaces tout ce qui touchait une pédagogie plus classique. J'en ai marre de me faire traiter de dinosaures, je n'ai pas l'esprit de secte et je ne cherche pas de gourous, voilà tout... Je peux penser par moi-même sans suivre une mode le nez dans le c...
Je ne défends pas aucun courant, je suis un chercheur insatisfait de notre performance qui observe ses recettes inefficaces et ses gadgets trop distrayants pour forger un esprit consistant et qui endure des outils didactiques faits pour les talents naturels. Je suis constamment en train d'adapter du matériel déconnecté si ce n'est pas d'en produire pour tenter de faire raisonnablement mon boulot en tenant compte des élèves. Je rame contre une tendance lourde chez ses derniers à n'être plus capable d'un minimum d'attention et une attitude inquiétante, prodigue à fuir devant la tâche.
J'ai appris tout de même à me méfier des élèves qui disent que leurs profs qui nous ont précédés ne faisaient rien ou que c'est à cause d'eux qu'ils n'ont pas compris. C'est peut-être parce que je fais souvent aussi ma cuisine avec les autres... et que je me rends compte que beaucoup de collègues mettent aussi du sens dans ce qu'ils font...
Après le bon show de fractions plein de sens qui met sur les genoux d'une journée comme on nous demandent de le faire, vous referez beaucoup d'autres opérations de fractions pour consolider tout cela? Avec vos programmes surchargés, vous y arriverez? Régulièrement, patiemment, vos élèves vont-ils vous suivre ou encore réclamer un bon show à vous mettre sur les genoux sur un autre sujet? parce que les fractions au bout d'un moment, ça gave... C'est de cette exigence que je cause qui élude le travail nécessaire aux acquisitions durables...
Pour moi, le bon show n'a d'effet que temporaire. L'année suivante, un autre prof fera un autre bon show et les élèves diront qu'ils n'ont jamais rien compris avant. (C'est bien de mettre les gens sur un piédestal...) Ils auront simplement oublié... Comme j'oublie des films vus il y a quelques années parce que j'en consomme tellement. A part la vague impression de déjà vu, il me faut entrer parfois une heure, des fois deux avant de me convaincre que je l'ai déjà vu... Celui que j'ai vu 14 fois n'a aucune chance de sombrer de la sorte dans l'abîme de l'oubli...
J'impute principalement cet oubli assez systématique à notre éparpillement pédagogique,à notre démission de faire faire la consolidation des acquis et à ces méthodes nouvelles qui font jongler dans des contextes surchargés d'informations.
Devenir intelligent dans la réalité complexe passent par le développement préalables de différentes grilles, de réseaux de connaissances qu'on usera pour voir et discerner dans la masse d'information. Aucune grille n'est parfaite, mais sans elles, je ne me construis pas, car je reste dans le néant.
On m'a fait apprendre par cœur des noms de pays un jour, dessiner des cartes, et mis devant le défi de régurgiter sans faute tout cela. Oui, le monde a changé. Mais cette base m'a permis plus tard et tout le long de mon âge adulte de greffer dans une toile intérieure tout ce que j'ai appris par la suite sur les relations internationales, la politique, les enjeux stratégiques, le caractère des peuples.
On m'a fait aussi apprendre des histoires pleines de dates à retenir et d'événements qui pour l'enfant n'avait pas encore de sens, j'ai dessiné des lignes du temps. Je ne pourrais pas recracher toutes ces dates par cœur, mais il m'en est resté quelque chose, un point de référence intérieur, une représentation qui m'a toujours fait faire des liens entre ce que je voyais au cinéma ou dans un bouquin et d'autres événements généraux que j'avais appris lors de mes études. Même adulte avant de mettre du sens dans bien des concepts, il faut en apprendre l'histoire. Je retiens de ma formation universitaire en psycho surtout les cartes qu'elle m'a données, voilà 20 ans que je continue de comprendre la psychologie du monde, de mettre ensemble des choses que je ne pourrais mettre en relation aussi facilement sans ces cartes, ces représentations de la réalité... Mes cartes évoluent...
Pourquoi, aujourd'hui, aurait-on la prétention de faire tout comprendre et de donner le sens des choses aux jeunes? Veut-on les endoctriner? Au lieu de leur donner des bases?
Pour moi, il est clair qu'une cassette ou un cd avant de donner son potentiel a besoin au préalable d'être formaté, d'apprendre les données de base... Un humain a la beauté de pouvoir retravailler sa vision des choses, de revoir son formatage...
Sans cette formation, l'intelligence aura du mal à s'en libérer sans se perdre dans l'oubli...
Ici, au Québec, on tente de faire des historiens avec des enfants, mais ont-ils en eux une carte bien précise des événements qui pourra servir à raccrocher en eux tout ce qu'ils liront par la suite? Parfois, j'en doute et je me dis que c'est précisément pourquoi ils ne retiennent plus rien ou si peu. On les surgave de sens. Ils n'ont pas eu de cartes à mémoriser, qu'ils ont faites et refaites pour se construire une structure intérieure.
Une maison sans fondations...
Quand vous me parlez de frapper les élèves en évoquant le passé pour le disqualifié comme je l'ai 100 fois vu, quand vous me parler de formatage indignant, je crois que vous êtes atteints de la cécité générale qui atteint mes contemporains quand il s'agit de comprendre à quoi sert finalement une formation de base. D'abord à avoir des outils solides et des cartes références pour entrer dans la vie complexe. On aura toute la vie pour comprendre par soi-même ensuite.
Un prof qui explique ce qu'il a compris à des enfants, trop souvent, en entrant dans le complexe se satisfait plus lui-même qu'il ne nourrit le besoin réel d'un humain en construction.
En enseignement, on a certes besoin d'ouvreurs d'esprit, on a surtout besoin aussi d'esprit rigoureux qui forgent, qui tiennent une constance, qui permettent de fixer des cartes et des outils pour la vie. Quand ces deux styles d'enseignements complémentaires cesseront de se lapider les uns les autres et comprendront l'apport de chacun, on cessera de vouloir imposer peut-être une voie unique.
Si on n'avais pas dévalorisé la fermeté pédagogique d'antan qui nous habitent encore plus qu'on ne se l'imagine, on ne serait pas en train de s'escrimer sur des réformes inefficaces qu'on nous impose et dont l'efficacité nous laisse chaque jour un peu plus perplexe.
19 commentaires:
Je ne sais pas si c'est ce soir que je vais être très clair, mais bon, nous verrons.
J'ai l'impression que tu... hum... vous avez été choqué par l'aspect "show" et l'expression finir sur les genoux.
Personnellement, je ne pense pas que tout le monde doit faire comme moi. J'ai eu quelques bons profs, qui m'ont passionné, accroché... et ils ne donnaient pas des shows.
Moi même, je suis un peu réservé... mais il est vrai que je m'ouvre, peu à peu, en me sentant plus à l'aise dans mes classes. De là à parler de show...
Ce qui me gène, dans votre manière d'aborder les choses, c'est le fait de ne pas vouloir prendre en compte la diversité des enfants. Il faudrait que tout le monde en passe par une certaine méthode, cette méthode éprouvée par nos ancêtres.
Pour certaines personnes, ça marche : il y a même un type d'élèves qui a besoin de se sentir rassuré par des méthodes, des trucs, rabachés, bien clairs, etc...
Mais il y en a d'autres. Et ces autres peuvent bien faire, autrement.
Comme je le disais, mes élèves sont en très grande difficulté, pour un fort pourcentage d'entre eux.
Rabâcher, pour eux, ça ne fonctionne pas, parce qu'ils ont intégré déjà ine chose : le fait d'être nuls, de ne rien comprendre... et c'est ça qu'on leur rabâche depuis des années, alors qu'ils n'ont que onze ou douze ans.
J'ai enseigné pendant des années en continuant toujours les mêmes méthodes... ce qui est en fait très discriminant.
Maintenant, j'essaye de procéder différemment : j'ai un éventail d'élèves, très hétérogène, allant de nombreux illettrés à des enfants très brillants. Je tente de donner aux uns le sens et les méthodes pour avancer, mais je n'abandonne pas les autres : mon but, le but du show, ce n'est pas de tout résoudre. C'est simplement de montrer que les notions apprises ne sont pas simplement des choses déconnectées les unes des autres (comme la division et la fraction, par exemple)... et puis aussi montrer aux autres que ne pas comprendre n'est pas une fatalité. Et ces notions ne sont pas si complexes qu'elles ne puissent pas être appréhendées par le plus grand nombre.
Ensuite, il me faut consolider, éclaircir, mettre en place des méthodes, des techniques éprouvées.
Mes analphabètes ne passeront pas le bac... je n'ai pas de solution miracle. Mais je dois leur apprendre quelque chose, et j'essaie de le faire du mieux que je peux, j'essaie de leur donner le goût de la recherche, le goût de la découverte.
Je me base sur mon expérience : je suis atypique, je n'aimais pas l'école classique. Mais je sais que j'avais tout de même le droit d'apprendre, et je sais que j'aurais pu apprendre mieux.
Je ne suis pas pour les réformes. Je ne suis pas contre. Je suis généralement assez critique, et j'aime me faire ma propre idée. On me propose ceci, je prends. On me propose cela, je laisse.
Mais j'ai l'intime conviction qu'en critiquant systématiquement toute nouveauté, on adopte une position contradictoire avec l'esprit scientifique que nous devons développer. Et d'ailleurs, en jetant tout ce qui a été fait par le passé, on fait une erreur du même type.
Je ne sais toujours rien de cette réforme québécoise... mais je suis bien certain que tout ce qu'elle contient n'est pas à jeter.
Evidemment, je ne connais pas les motivations politiciennes qu'elle sous-tend.
Je crois qu'il faut réfléchir, critiquer, amender, proposer, évoluer... en récupérant éventuellement de vieilles méthodes trop vite jetées aux ordures.
Les bases de l'éducation actuelle ont été mises en place il y a si longtemps qu'il faudra nécessairement les adapter à notre temps, un jour ou l'autre.
Le tout est de savoir si nous voulons nous approprier cette évolution, ou la laisser au mains de politiciens peu scrupuleux désirant aboutir en fait à des buts ne concernant pas vraiment l'éducation.
Chloé = la fille d'Emmanuel.
Ce qui est étonnant, c'est qu'une grande partie de ton discours, j'aurais pu le tenir moi-même.
Le droit d'être différent, le droit de ne pas être classifié (pourquoi est-ce que je suis mis dans une case : toi dans celle des dinosaures, moi dans celle des pédagogo).
Le fait d'être un chercheur, qui essaye de faire au mieux, en réfléchissant...
Tu me colles dans une case, pourtant...
Mais moi, les réformes, qu'elles soient française ou québécoise, je ne les connais pas : je me base essentiellement sur mon expérience.
Par exemple, j'ai eu un échange assez vif et critique avec mes supérieurs à propos de l'évaluation par compétences, je ne gobe pas tout, je ne suis pas un béni oui oui. Mais je n'aime pas la manière d'évaluer que je pratique actuellement. Je ne connais pas la solution.
Et pour finir, je travaille beaucoup en utilisant des cartes mentales.
Désolé, tout ça est un peu décousu, mais je suis au lit avec de la fièvre.
Simples questions qui n'a pas eu de réponse sur le blog de missmaths et qui est encore affirmé ici sans justification.
Quelles sont les compétence à évaluer??? Celles qui dit que dès que l'élèves à fait un brin de raisonnement même faux voire du bluff, on lui donne quelque point sous prétexte qu'il sait réfléchir par lui même même si son raisonnement est totalement absurde?
Qu'est-ce qu'une compétence mathématique, en fait?
Je suis pour ma part contre l'évaluation tout court car le simple fait d'évaluer que ce soit actuelle ou par "compétences", cela engendre un cadre rigoureux d'évaluation pour juger les gens par rapport à des attentes précis. Je suis pour mettre carrément des question ouverte et non guider en devoir avec des question du type "montrer que ceci est vraie" et ainsi, on évalue la réflexion et la logique pour la première ainsi que l'acquisition réelle du cours (et non des formules à recrache tout le temps) et pour la deuxième cela permet de savoir s'il comprenne ce qu'est une démonstration et la notion d'hypothèse par exemple.
En tout cas Emmanuel, lorsque je lis le premier de tes commentaire, je vois le film "Entre les murs". Et le pire c'est que ce film reçoit une palme en plus! La société qui est capable de mettre une palme à ce genre de film et prônant le fait qu'il montre une soi-disant réalité avec un prof bidon qui fait copain-copain avec ses élèves pour pouvoir avoir la paie, je trouve cela un peu caricaturale voire même affligent (je parle du film pas de tes réflexions Emmanuel qui sont pertinentes car ouverte au débat ce qui est rare de nos jours).
Bonjour Chloé,
Merci, pour votre intervention et la générosité de livrer vos expériences, je reviens avec une réponse pour demain. Je tenterai de vous expliquer le cadre dans lequel s'insère ma lutte. Je vous comprends très bien, je travaille et ai travaillé en enseignement adapté plus qu'à mon tour!
Je parle cependant du parcours général qui est ici sacrifié dans une idéologie qui ne tient pas compte des données de base de l'apprentissage et des objectifs sensés d'une scolarisation pour tous.
J'essaie de déconstruire les endoctrinements devenus des évidences par lavage de cerveau collectif d'idées creuses et sans nuances.
Pour qu'enfin le débat et le bon sens reprennent le dessus, car franchement on est dans la mouise ici!
Blag'cuicui,
Je ne crois pas que vous m'avez lu, ni compris, mais bon, je fais mon gros possible.
J'avance l'idée qu'avant de savoir utiliser la logique et de réfléchir, il faut construire l'appareil intellectuel qui le permettra et ça, désolé, ça demande de l'enseignement bien pensé, bien évalué, pour marquer sa valeur ou on va ramer devant des jeunes qui font que dalle... à les supplier de remplir une page...
Faire faire est en tout cas le seul moyen sur de les voir faire par eux-mêmes un jour. La non-évaluation systématique ici a créé une telle fainéance qui,m pour moi, constitue une perte de temps incommensurable à un âge où le jeune est pourtant si réceptif à suivre un adulte pour apprendre tout. Tout ce qui est de son âge bien entendu... Réflexion, abstraction, pensée formelle, stupide et vaine avant l'âge d'au moins 12 ans... En bas, elle est l'illusion d'un adulte qui a du talent pour faire dire des choses brillantes à des enfants...
Relire Piaget et de la bonne façon...
Enfin, réalisez chers français que vous êtes dans un décalage culturelle complet ici, je vis avec une Française pour en savoir quelque chose...
Bon, je reviendrais avec du temps un peu plus tard pour d'autres commentaires.
Désolé Jonathan Livingston, je t'ai très bien compris et d'autant plus que je suis plutôt d'accord avec tes idées c'estp our cela que je ne répondais qu'à Emmanuel en fait.
Avec mes excuses si vous avez cru que je vous répondais. Je continuais en fait le débat que vous reformalisiez ici via une réponse à Emmanuel tout simplement.
Rebonjour Blag'cuicui, j'ai bien remarqué nos affinités et Chloé n'est pas non plus un élément à combattre. Je ne fais pas cette discussion ni toute celles que j'entreprends pour avoir raison, mais pour faire avancer la raison de tous... Mes adversaires ne sont pas en France, mais bien confortables dans des positions dans l'appareil d'état. Mais bon, ce ne sont pas ses planqués que je cherche à faire avancer, mais tous les autres sur le terrain pris dans les tentacules de l'idéologie en place au point de ne plus pouvoir penser sensément leur propre expérience. J'essaie donc d'opposer une pensée à celle dominante et de rediscuter de l'indiscutable dans le paradigme imposé ici.
Bon j'ai accroché sur le principe d'être contre l'évaluation. Pour moi, ici on nous la rend tellement factice qu'on y a perdu l'essentiel du bâton et de la carotte gratuite qu'on avait avant cette réforme, celle de jouer des points et des évaluations pour tirer vers l'avant les élèves. Là, quand on essaie de faire un petit contrôle pour les mobiliser un peu, ils ne nous croient même plus tellement qu'ils savent que dans notre nouvelle philosophie d'éducation, ça n'a pas vraiment de poids... Alors qu'on manque d'argent pour l'éducation, on est tellement à court d'idée qu'on pense payer les jeunes pour rester à l'école! Si on ne les avait pas rendu indifférent à l'émulation et au désir d'avoir un score valable à montrer.
En plus, sans évaluation, dans des groupes, régulières et constantes, comment peut-on garder sensément un contact avec l'effet de notre enseignement au quotidien? Tout ceux qui aiment se la couler douce ou se mettre la tête dans le sable sont en général assez cool avec cette réforme... pour ceux qui ont à cœur leur job, c'est assez déconcertant d'avoir l'impression de travailler pour rien alors que ces leviers ont déjà existé et prouvé leur efficacité.
On n'a pas la culture du bac en France avec cette épreuve assez corsée, dans un temps très courts dans plusieurs matières synthèses du Lycée qui en a recalé plus d'un qui déterminent dans une performance un avenir. Les boîtes à bac ici, on connait pas! Nom ici, on a des épreuves passoires de fin de secondaire bien aérée dans des sessions d'examens que des élèves assez médiocres réussissent tout de même.
Bref, les esquintés de l'évaluation ici n'ont rien de comparable que ce qui se vit en France.
La rigueur française n'a absolument pas son équivalent ici.
Bon, pour commencer, les commentaires au nom de Chloé sont aussi les miens. C'est seulement que ma fille était connectée, et non moi.
Pour ce qui est de l'évaluation, je n'ai pas de recette, mais simplement je constate une chose : celle que je pratique actuellement est bidon, en particulier parce qu'elle ne rend pas compte de la diversité des démarches. Parmi les enfants illettrés, il n'y a pas que des illettrés par stupidité, mais aussi des accidentés de la vie (mon épouse n'a pas étudié plus loin que la sixième, et elle m'en remontre chaque jour, dans de passionnantes discussions... mais elle ne saurait pas résoudre le moindre problème que je pose au collège, parce qu'elle n'a pas de bagage pour simplement comprendre l'énoncé)
Pas d'évaluation... hmm... j'ai des doutes... je vois bien, en sport par exemple, que le résultat, la récompense sont de puissants moteurs, ce serait dommage de les négliger.
Un nombre entre 0 et 20 pour résumer un trimestre, c'est aberrant.
Je crois que que le fait que les profs se plaignent souvent de leurs corrections de copies, c'est un signe que ce système n'est pas adapté.
Je crois aussi au plaisir comme moteur, plaisir d'apprendre et aussi plaisir d'enseigner.
Si je fais cours avec des pieds de plomb, mes élèves le sentent... et la qualité de mon enseignement s'en ressent.
Lorsque je fais ce que vous appelez un "show" (en réalité c'est loin d'être ça mais si je pouvais, je le ferais, sans sacrifier le fond pour la forme), je prends plaisir à faire ce que je fais.
Un message passe, je le sens.
Pour finir, je tiens à préciser que je ne copine pas avec mes élèves, que c'est une conduite que je réprouve : dans mon établissement, c'est un des moyens de défense des profs débordés (il y a ça, il y a aussi la violence, verbale ou physique, que je côtoie et que je trouve abominable)
Je pense être réputé pour être dur et juste.
Il y a des limites, et je les fais respecter (j'ai pris des coups, pas plus tard que l'an dernier, mais je ne change pas de cap).
Mais je ne me laisse pas imposer les règles par les autres, par un soit disant bon sens. J'applique celles qui sont en accord avec mes valeurs.
Et, monsieur le Goéland, je crois que nous nous sommes compris et qu'en ne nous mettant plus mutuellement dans des cases toutes faites, nous pourrons progresser...
(Johnatan Livingston, il vole dans son coin, il suit son propre chemin, c'est ça ? C'est encore une chose que je pourrais prendre pour moi... mais il ne faut pas oublier, en défendant sa liberté, de respecter aussi celle des autres)
Une dernière chose : le bac... le problème, c'est qu'il a perdu de son sens. Le bac ne représente plus grand chose, du fait qu'il ne donne quasiment rien. C'est devenu une sorte de passage initiatique. Mais le passage est tout de même formateur.
Je vous promet, je ne cherche pas à vous embrouiller, mais cette fois j'apparais sous un autre nom encore.
Donc : Emmanuel = Chloé = Gugu
désolé.
Je rejoins Emmanuel sur son commentaire sur le bac Jonathan. Ta vision est flouté et celui-ci est aussi perméable je pense que votre passage en fin de secondaire. Et nous c'est un amendement ministérielle qui nous l'oblige presque 80% d'une génération doit avoir le bac (d'où les chiffre de réussite d'environ 85% chaque année au bac).
Sinon, je répète la question qu'est-ce qu'on appelle compétence en mathématiques? En effet, votre exemple est sur une évaluation de la vie avec comme exemple votre femme mais il y en a d'autre bien entendu. ET là, je vous rejoint tout à fait pour ma part que le but serait d'évaluer l'aptitude à vivre en société à la fin mais cela ne fait pas partie de notre travail en fait. Je le déplore qu'aujourd'hui on confond enseignement et éducation en quelque sorte et ceci de plus en plus. Si vous connaissez peut-être, regarder GTO en faisant abstraction du côté décalé un peu trash de ce manga mais en regardant le fond, c'est exactement cela que fait Onizuka lorsqu'il enseigne, il fait de l'éducation et non plus de l'enseignement. C4est génial je trouve car il enseigne la plus belle chose qui est la vie après tout. Mais est-ce le rôle de l'enseignement nationale de faire celà? Je ne le pense pas en tout cas, je ne suis pas pour qu'il n'y ait que cela en fait. Car nous avons un devoir en tant que professeur de mathématiques de transmettre un savoir mathématiques et donc d'évaluer se savoir et non la vie qui ne s'évalue pas pour ma part d'ailleurs.
Le mieux serait de noté à l'anglaise avec des lettres après tout pourquoi pas jusqu'en collège. Mais au-delà, il faut bien faire la différence entre les gens pour savoir à qui nous allons pouvoir donner les rennes du savoirs ou non dans l 'avenir c'est un but de l'humanité et non personnelle ou sociale ("tout le monde doit réussir" oui c'est bien mais est-ce réalisable concrètement et sans se voiler la face? C'est à dire sans dénaturer le contenu en quelque sorte, je ne suis pas convaincu, tout le monde ne peut pas faire maçon comme tout le monde ne peut pas faire chercheur au CNRS après tout c'est un fait après tout).
Voici un lien qui montre les compétences disciplinaires en maths:
http://www.classomption.qc.ca/jeanphilippegauthier/InformationsParents/Carton%20-%20Comp%C3%A9tences%20disciplinaires%20en%20math%C3%A9matique.doc
Googlez: compétence disciplinaire mathématiques et vous aurez sûrement d'autres précisions.
Personnellement, je trouve tout cela bien jolie, mais l'intelligence mathématiques à l'oeuvre a besoin d'un peu moins de bruit pour se déployer...
Je n'ai pas eu à travailler avec ses simagrées, puisque je suis prof de français de formation et j'y suis retourné au lieu de me casser la tête à évaluer la démarche ou les gribouillis des jeunes pour les faire entrer dans ces trois compétences.
J'ai l'impression, mais ce n'est qu'une impression, je ne suis pas mathématicien, mais un ancien élève habile qui a pu en montrer, qu'on perd le cœur des mathématiques et on donne de bons maux de tête à bien des profs d'ici...
A vous de vous faire une idée...
Est-ce moi ou les critères de compétences soulevés dans le texte que vous mettez en lien sont exactement ce qu'évalue la méthode d'évaluation chiffrée actuelle?????
En effet, nous avons des exercice qui ont pour but de comprendre un texte pour le modéliser via des équation (proba, géométrie, analyse, ...) de même que nous avons des mise en place de raisonnement par hypothèse et déduction via des règle du jeu mathématiques et j'en passe.
En gros, on est en train de nous dire que l'évaluation par compétence n'est autre qu'un changement de mot pour désigner la mêem chose??? Et en plus cela ne me choc pas vu que justement en mathématiques il n'y a pas d'autre chose à évaluer que la capacité à comprendre et utiliser des mathématiques après tout c'est à dire des démarches, des raisonnements et des utilisations de cours (intuition, réflexion et mémorisation !).
Si cela amuse les hautes sphères de redéfinir l'évaluation avec des grilles de ce type là qui sont stricto census les mêmes qu'actuellement (à quelque gazouillis près) qu'ils s'amusent.
Au moins ca confirme le fait qu'en mathématiques l'évaluation par compétence n'est autre que l'évaluation actuelle mais déguisé pour appâter les étudiants avec un enrobage mielleux.
"Écouter une mélodie de temps en temps pour le plaisir des oreilles et se rappeler que les gammes serviront à quelque chose" Voilà l'idée de l'enseignement après tout (faire de la théorie tout en faisant des gammes pour que les choses s'apprennent avec un but mathématiques précis (je ne dirait pas concret pour éviter les dérives du terme dans la tête des gens)).
Non, ici, on a depuis quelques années une évaluation critériée, appelée échelle de compétence du genre:
5- L'élève atteint au-delà des attentes ... (la compétence en question est décrite à la suite)
4- L'élève montre la compétence.
3- L'élève atteint minimalement
2- L'élève ne montre pas suffisamment la compétence
1- L'élève est dans le champ complètement!
Bon, je la présente d'après ce que j'ai vu en français les dernières années pour donner l'idée. On a aussi des nuances plus fines: 5+, 4+, etc.
Googlez donc «échelles de compétence en mathématiques», vous verrez bien. Tout ça est assez public, je crois.
On a commencé au début à présenter ce jargon mathématique aux parents dans des bulletins descriptifs. Puis, devant l'incompréhension général, on a fait un tour de passe passe assez ridicule: on traduit ces niveaux dans des notes en pourcentages dont les bornes varient d'une école à l'autre puisque le ministère ne fait qu'une suggestion. Par exemple, 5= 92%, 4= 76%, 3= 60%, etc. J'ai vu l'an dernier, même des situations d'échelle qui ne respectaient pas des principes élémentaires d'échelle, les bornes n'étaient pas équidistantes! C'est du tout et du n'importe quoi!
Bref, on ne fait plus de calcul de notes classiques de différents contrôles, d'examens synthèses, devoirs, travaux, etc. On pose un jugement en fonction de «traces» (c'est le jargon). Bon, de nombreux profs continuent de faire comme avant dans des fichiers excel (puisque les logiciels pour entrer les notes ne nous le permettent plus, puisque c'est contraire à l'esprit de l'évaluation critériée prônée) et font entrer leurs notes dans le nouveau système.
Oui, grosso modo, rien de très nouveau sous le soleil. N'empêche que l'on applique ce genre de logique du primaire au secondaire. Perso, je trouve que les objectifs de résolution de problèmes et de communication de la démarche devraient être poursuivis plus au moment où le jeune commence à avoir la capacité de gérer tout cela au-delà de 14 ans quoi... Un temps, pour chaque chose.
Aujourd'hui, on montre des démarches de résolution de problèmes dès le primaire pour entrer dans ces beaux modèles, et les jeunes ne maîtrisent pas encore leurs tables en fin primaire.
Enfin, le jugement en fonction de «traces» (des évaluations diverses, observations, etc.) est des plus subjectif. Bref, on peut même aller jusqu'à soutenir qu'un élève qui a montré une fois dans une situation particulière la compétence, même s'il ne la montre pas la plupart du temps ou ne la montre pas souvent a atteint minimalement la compétence. Les interprétations de cette tambouille sont d'une diversité inconcevable.
Ce genre d'évaluation élude pour moi la diversité des contenus mathématiques à maîtriser, des connaissances mathématiques qu'on doit faire développer: priorités d'opération, fractions, pourcentage, calculs polynomial (4 opérations), distributivité, résolution d'équation, calcul de l'aire, des périmètres, des volumes, etc. qui sont en soi les unités de travail les plus nombreuses qui font l'objet de nos leçons à développer pour en arriver à des démarches réussies de résolution de problème un jour. Nos évaluations ne mettent pas suffisamment l'accent sur ces connaissances mathématiques...
Les nouvelles évaluations en maths que j'ai vues passer, demandent de coordonner beaucoup de choses dans des situations problèmes. Elles n'évaluent pas finement chacune des connaissances mathématiques enseignées, mais seulement la capacité de les coordonner en situation de problèmes.
J'ai surveillé un examen de fin d'année de facture ministérielle l'an dernier que des jeunes de 13-14 ans devaient faire l'an dernier: tout tournait autour d'une situation où l'on devait calculer toutes les dépenses dans le détail d'un événement sportif pour déterminer le prix des billets des spectateurs pour rentabiliser le projet en fonction de données diverses.
Je ne sais pas, je trouve tout cela assez utilitariste comme conception des mathématiques. Enfin, c'est le job d'adultes comptables. Même ses comptables n'auraient pas eu à relever le défi de lever des difficultés mathématiques qu'on s'était ingénié à saupoudrer ici et là dans les données. On m'a dit qu'une seule erreur de calculs dans les innombrables calculs à y faire qui avaient bien entendu parfois un impact peu dérisoire sur le résultat, pouvait descendre passablement un jeune dans les échelles d'évaluation selon une prof. C'était son interprétation peut-être!
Dans mon temps, une petite erreur de calcul, c'était un 96% pareille! Aujourd'hui, on peut se retrouver à 76% avec une erreur de distraction dans le troupeau avec les autres en connaissant pourtant à fond toutes les connaissances mathématiques enseignées...
Autres temps, autres mœurs, j'imagine, mais bon quand je pense à ses élèves en difficulté qui ont déjà du mal à ses âges à maîtriser les nombreuses connaissances mathématiques, je doute franchement que la maîtrise de ce genre de situation problème soit franchement répandu et on les fera passer tout de même sur la foi de traces parcellaires qui témoignent d'un germe minimal de compétence.
Les évaluations d'autrefois qui fouillaient l'acquisition des différentes connaissances, qui faisaient l'essentiel des évaluations en terme de poids relatifs (un bon 80%, je dirais), avec des sections de mise en situation et de résolution de problèmes pour le reste discriminaient davantage en plus de donner un portrait global plus affiné de l'élève.
Ce genre d'instrument validait et représentait davantage le patient travail de construction des connaissances mathématiques et leurs utilisations... Notre labeur avec nos élèves...
L'évaluation des compétences comme on la fait par ici peut cacher beaucoup d'incompétence à mon avis...
Ah oui, comme vous l'avez peut-être remarqué, il y a une importance relative des 3 compétences.
C'est que une fois chaque évaluation critériée faite et transformée dans un pourcentage pour plaire au parent des 3 compétences disciplinaires, on fabrique une note globale en tenant compte de ces poids relatifs qui doivent varier selon les niveaux un peu, mais bon, je n'ai pas étudié la question.
Bref, on a un chiffre comme avant pour faire un résumé de l'élève... La façon de s'y prendre est un peu tordu... vous ne trouvez pas!
Digne des Shadocks: pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué... Et dites-vous chaque année, il y a des ajustements... De belles réunions à alimenter...
Aux adultes, cette année, je n'ai pas ces problèmes, la réforme ne nous a pas encore rejoint encore! J'espère qu'ils auront eu le temps de se fixer un peu...
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