De passage à Montréal, j'ai couru les librairies. D'abord pour un livre, puis finalement j'en ai acheté des quantités. Je suis tombé sur plusieurs critiques de l'école moderne et de cette réforme. Et aussi j'ai vu la quantité de bouquins assez importante de livres de pédagogies orientées par la réforme. Les structures de cette réforme produisent une littérature abondante. J'en ai pris un ou deux au hasard, mais disons que l'exercice de les examiner à fond me semble pour le moment prématuré.
Le projet qui m'est venu est de revoir un peu l'histoire et les fondements de l'éducation et pour le moment, c'est dans les critiques de la pédagogie actuelle qu'on rencontre vraiment l'étendue des débats que l'éducation a suscité dans les dernières décennies.
La pédagogie progressive a connu un élan, à ce qui me semble, avec les écrits d'un certain Dewey. Déjà, dans les années 40 aux États-Unis, on vantait la pédagogie active par projets qu'on rencontre dans notre réforme actuelle comme le montre une vidéo qu'a trouvé Missmath.
Le rapport Parent faisait déjà la promotion de ces nouvelles approches. La réforme des années 2000, bref n'est pas que le prolongement, avec beaucoup plus de muscles, de la pédagogie centrée sur l'enfant que le rapport Parent en 1963 souhaitait voir s'établir dans nos écoles modernes.
Au Québec, enfin, nous avons été influencé par un certain Glaserfeld et son constructivisme radical qui affirme des choses assez surprenantes. Dans le monde de Glaserfeld, il n'y a plus de savoirs objectifs à transmettre, car il y a une infinité de façons de se représenter le réel et de se le construire dans une interaction avec les autres. L'école doit permettre aux jeunes d'apprendre à construire des représentations du monde fidèles à leur expérience. Bref, il n'y a plus de représentations jugées plus valables ou plus vraies du monde. Il y aurait même plusieurs façons de construire sa conception des nombres, des langues, etc.
Le problème évidemment, et il n'est pas mince, est aussi que nos représentations construites peuvent être clairement fausses, ou incohérentes, bref, invalides...
Je doute qu'un enfant ait encore ce qu'il faut intellectuellement pour avoir autre chose que des représentations assez parcellaires et peu coordonnées de son expérience.
Selon les écrits de Glaserfeld, la qualité des représentations construites est assez secondaire. C'est le processus qui prime.
Je découvre enfin que je m'en fais beaucoup avec cette réforme. Dans le fond que mes élèves écrivent bien n'est pas l'important. C'est qu'il découvre par eux-mêmes comment écrire! Et si ce n'est pas parfait ce n'est pas important, ce qui comte, c'est qu'ils écrivent même s'ils demeurent illisibles et incapable de maîtriser la phrase. Je dois même arrêter de m'en faire avec mon problème d'inattention orthographique sur ce blogue. Je suis un co-apprenant, non? Je pourrais même leur offrir ma propre conception de l'écriture, sans trop m'en faire avec la norme. Tiens, je vais leur montrer un dialecte de mon cru. Enfin, si cela les intéresse bien sûr...
On va discuter de tout cela. Et peut-être même décider ensemble que l'écriture avec une certaine maîtrise n'est pas si importante que cela finalement. Je vais arrêter de m'en faire avec cette grammaire à la noix de Madame Chartrand qui est si compliqué... Le SMS est beaucoup plus en vigueur dans leur réalité... Je vais co-apprendre... Enfin, puisque de toute façon l'école m'impose de laisser des petits cons négocier une socio-construction radicale, pourquoi ne pas les laisser faire? Ils vont bien prendre les choses en main, d'ailleurs ils savent toujours mieux que moi comment on devrait enseigner... Avec leur walkman sur les oreilles, c'est plutôt cool...
Bon, je vais m'acheter quand même des bouchons pour les oreilles et peut-être même un équipement de hochey ou de footballeur au cas où leur socio-construction deviendrait agressive...
1 commentaire:
Un walkman ? Monsieur le Goéland, vous êtes tellement dépassé ! Par contre, je prendrais bien aussi une paire de bouchons.
Hi!hi!hi!
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