Pourtant, je suis de mon temps, je farfouille dans des logiciels assez souvent depuis presque 25 ans depuis mon VIC20 pour jouer aux échecs et qui m'a au passage appris des rudiments de programmation qui ne s'appliqueraient plus trop aujourd'hui, bien qu'Excel m'y fait penser...
Et je venais de tomber, dans la matinée, pendant mes recherche, sur un site intéressant FGA Montérégie où j'avais aperçu l'univers Moodle qu'on semble mettre à profit dans un enseignement FGA, que j'imagine à distance, enfin, je n'ai pas fini d'explorer leur site en partie protégé par des mots de passe.
Qu'est-ce que Moodle? Ben un environnement informatique ou virtuel commun, comme un forum ou un blogue, où un prof met à la disposition des élèves ses ressources, les activités, les projets, les lectures à faire, les notes, bref, c'est comme une classe virtuelle, j'en ai l'impression. En jasant avec la collègue qui suit ses cours à l'Université de Sherbrooke, je me suis rendu compte qu'elle connaissait Moodle parce qu'un de ces cours l'utilise et elle m'a fait voir certaines possibilités. Ainsi, dans ce lieu de rencontre pédagogique, on peut notamment voir les travaux des autres participants après avoir déposé le sien pour l'évaluation et pas avant! Comme par hasard, tous ces gens en maîtrise se sont mis au Powerpoint pour présenter les concepts du programme de formation avec ses compétences transversales comme s'il présentait à des élèves de bac première année! Je ne vous dis pas ce que je pense de tout cela!Je ne sais pas si une idée fausse peut apparaître plus vraie parce qu'on a passé des heures à la rendre intelligible. C'est une question qui me vient...
Bon, j'ai une conception très fragmentaire encore des possibilités pédagogiques de l'environnement Moodle, c'est assez nouveau, même si certains semblent très avancés dans cette voie d'exploration de ces possibilités pédagogiques. Comme si nous ne vivions pas sur la même planète.
N'empêche que, quand j'en ai parlé à ma conjointe qui suit aussi en ce moment une formation à distance, sa réaction m'a interpelé: «Je n'aurais pas nécessairement envie que les autres voient mon travail»... Il est clair que toute cette exposition est assez particulière. Mais bon, en classe, parfois on montre aux autres ce qu'on a fait, ou le prof lit un travail en exemple, etc. Dans ce concept à distance, avec le lieu commun, il y a cependant toutefois une donnée fort différente: les participants ne se sont jamais vu, ne se connaissent pas, n'ont qu'une relation virtuelle. Donc pauvre...
Pour revenir à ce message de Missmath, disons que je découvre en arrière-plan un ange Gael qui finalement fait dans l'enseignement de l'informatique et qui initie les jeunes à tous ces nouveaux gadgets informatiques. Disons que je ne connais pas l'école où il enseigne (ses élèves ont l'air poli en M'Sieur S.V.P?), mais bon je sais en tout cas qu'il n'enseigne pas des matières de base: français et maths comme je l'ai toujours fait.
Et franchement, je sens des décalages importants: oui en info, y toujours un nouveau truc logiciel à s'approprier. Et avec leurs connaissances, on peut les mettre à profit dans un projet... C'est même en tentant un projet que souvent on entre dans la connaissance d'un logiciel alors qu'effectivement une démonstration point par point des fonctionnalités est tout à fait improductive. Oui on peut sûrement montrer un peu à apprendre à utiliser par soi-même des logiciels. Je fais cela tout seul depuis des lustres. Notre génération a appris sur le tas l'informatique... Je suis même un peu fatigué des fois de cette galère de changements perpétuels...
La maîtrise approximative d'un logiciel permet quand même de tirer profit de l'outil sans nécessairement en exploiter tous les ressorts. L'an passé, j'ai apprivoisé comme ça à peu près et en expérimentant avec plein de logiciels. J'ai ainsi fait du montage vidéo et fait quelques projets personnels. Je suis moins tarte en montage. Je suis loin de connaître beaucoup les ressorts de Powerpoint, mais bon je sais très bien que j'aurais besoin de me donner un projet de présentation pour m'attaquer à cette bête et finalement apprendre à mieux l'utiliser et peut-être même éventuellement l'incorporer à mon travail plus souvent.
Ce n'est juste pas mon truc tant que cela... J'aime écrire, c'est mon médium, pas faire des présentations orales «flashantes» et en classe, s'il fallait que je pense à tout mettre en powerpoint pour monter mes leçons, je me demande quand je dormirais. En plus, je ne vois même pas ce que cela donnerait de plus. Pour un monde contre les présentations magistrales, qui déclare la chose morte, une powerpoint n'est-il pourtant pas l'apothéose du magistral? Ma craie est beaucoup plus interactive et s'ajuste à la demande sans préparation en plus... Mais bon, je dois être fainéant...
Bref, dans ce genre d'univers des logiciels, évidemment apprendre, selon le bréviaire des réformistes, a plus de sens que dans ma matière: le français. Ou dans les maths, ma deuxième matière de base. En effet, comment s'approprier un logiciel sans l'essayer? Et cela me ramène à ce problème: pourquoi tous devons-nous nous mouler à ces paradigmes issus de l'informatique américaine visiblement exhibitionniste, avec ces twitters, ses blogues, ses moodles, ses waves, ses interactivités tonitruantes?
J'ai un rythme un peu différent, je me cogne à des cailloux souvent, je suis moi-même assez caillou, ma mère est une Lapierre!
J'aime réfléchir, écrire, comprendre, discuter, et je m'isole pour arriver à élaborer une pensée, je nuance souvent, je n'aime pas les communications, les slogans, les phrases et les shows qui empêchent trop de penser plus loin que le bout de son nez.
Par exemple, je ne peux pas ne pas tiquer devant une phrase comme:
"Peut-être faut il (sic) aujourd’hui abandonner l’idée selon laquelle « Il faut du temps pour apprendre » pour laisser place à « J’apprends tout le temps »" (rencontré chez le fameux ange). Ça me fait l'effet d'un slogan, d'une coquille vide, en plus d'être clairement absurde. Quand je lis ce type, je le trouve sans réflexion, c'est un répercuteur d'idées qu'il ne réfléchit pas. Il est dans le vent, à la mode, sans une once de réflexion. C'est un twitt! Twitter...!
Non, on n'apprend pas tout le temps: on dort, on divague, on rêve, on déconne, on bûche, on est fatigué, parfois saturé, on se cabre, on laisse reposer, on peut aussi réfléchir, remettre les choses en perspective, je passe aussi beaucoup de temps à enseigner! A montrer et oui au passage, j'apprends des choses, mais pas tout le temps, je m'adapte, mais aussi plus doucement, je m'accommode, je m'ajuste et souvent je discerte!
Mais bon, je lis sur le site du twitter qui ne veut pas de flux privé, dans un truc sur la gestion de temps, qu'il a trop de cours, qu'il se demande comment les occuper ces jeunes parfois...
Dans mes matières, ce n'est pas le problème...
2 commentaires:
Houhouhouhou !
Il y a de jolies choses dans ce billet que je ne peux m'empêcher de commenter.
D'abord, Gaël est un professeur de bureautique (d'où certainement son engouement pour les "gadgets") dans une école au centre de la France. Il tient en effet un discours très pro-Glaserfeld (je dirais même trop), mais il n'en est pas intégriste ! Enfin, je ne le connais qu'en le croisant ici ou là sur la toile.
Parlons plutôt de Moodle que lui je connais bien. Très bien même. D'abord, Moodle est une plate-forme qui donne effectivement accès à un cours donné sur Internet, mais qui n'est pas forcément publique. Par exemple, pour avoir accès aux cours que j'y ai crées, il faut d'abord pouvoir se connecter au serveur de mon Cégep, puis, pour mes cours, il faut avoir la clé d'accès que seule mes étudiants et moi connaissons. De plus, les travaux remis par mes élèves (devoirs, examens, journaux) sont privés, c'est-à-dire que les autres élèves de la classe n'y ont pas accès. Voilà. Pour le reste, à toi de voir. Je trouve à Moodle de nombreux avantages personnels, le plus grand étant de pouvoir passer un maximum de temps à la maison tout en étant extrêmement disponible à mes étudiants... trop même et c'est là l'inconvénient majeur. Maintenant, je ne vois pas l'utilité de Moodle au primaire... et j'oserai le dire, ni même au secondaire. Moodle n'a de sens que si les étudiants ont tous un accès internet soit à la maison ou à l'école. Je ne pense pas que nos écoles secondaires soient encore équipées de laboratoire informatique où les étudiants ont libre accès.
Maintenant, je suis tout à fait d'accord que l'utilisation de gadgets est à la fois chronophage sans pour autant être efficace. Souvent, il n'y a que le prof qui trouve ça cool ! La craie est très souvent la plus efficace des TICE. Et je m'évanouis dès qu'un prof pense utiliser les TICE quand il présente des Power Point. Quand je passe devant les classes de mes collègues à 8 heures le matin et que j'y vois les lumières fermées et des diapositives remplis de texte, je me dis que les étudiants sont vraiment très polis et très conciliants. À leur place, je serais restée chez moi dans mon lit !
Et soit dit en passant, le site suisse Moostic permet de tester la plate-forme tant du côté utilisateur que du côté créateur, car il est très juste, avant de s'y lancer, autant essayer !
Merci Miss, pour ces observations perspicaces...
Enregistrer un commentaire