Pages

mercredi 4 novembre 2009

L'invisible

Ce qu'il y a de bien avec les microbes et les virus, c'est qu'on ne les voit pas. A la limite, ils n'existeraient pas, 90 % de la population pourrait  être berné par cette représentation qui explique qu'ils ont à l'occasion pour quelques jours, mal aux muscles ou la gorge enflée et mal à la tête...

Pour sûr, quand ça arrive, ce n'est pas l'état normal. Pour le reste, ce qui se passe faut faire confiance aux messieurs qui se disent médecins ou scientifiques... Au show de machines technos et aux dramatiques de la recherche et de ses héros de nos dimanches soirs avec notre vulgarisateur scientifique... Toute société moderne qui se respecte a son show de vulgarisation... où personnellement j'ai vu mille et une fois l'histoire de la lutte contre le cancer, cet alien qui nous tue de l'intérieur, et celle homérique contre les virus, ces méchants à traquer. Pis tiens, nos bons manuels d'école qui implantent la vision bien solide que le monde est dangereux dans l'invisible...

Ce qui est pratique aussi, c'est que personne n'a vécu des épidémies historiques, difficiles de se faire une idée.

Curieusement, personne ne parle trop de certaines observations qu'on peut faire: bien des gens tombent malades après la mort d'un conjoint ou des événements traumatiques ou après une longue performance et en prenant ses vacances... Moi je suis souvent malade le weekend, aussi en terminant une année scolaire... comme si les virus choisissaient précisément le moment où je me repose pour me tomber dessus!

Curieusement aussi quand je reprends le boulot, je prends une tylénol et hop, bien occupé, comme par enchantement. mes infections vont décroissantes... Je peux même être plusieurs journées bien actif en dormant mal et donner dans la performance. J'arrête le weekend... paf, je tombe, je suis assailli par l'invisible qui paralyse, infecte, empêche de bien digérer, qui endort... Bon bon, des fois, c'est plus fort que notre volonté, la maladie nous arrête peu importe notre volonté...

J'ai remarqué plusieurs fois quand je m'occupais de mes enfants jeunes que le moment d'une grosse confrontation visant une demande de ma part pour qu'il grandissent parce que je les sentais capable de prendre de nouvelles responsabilités menait bien souvent à une bonne grippe ou un bon rhume... Et après, magie, j'ai eu souvent l'impression  que la crise était finie, le changement demandé intégré. Comme si, la maladie avait eu un impact positif... Curieuse invisibilité, ne trouvez-vous pas? Je dois rêver parce que je n'ai jamais vu au show de boucane vulgarisé du dimanche soir ce genre d'observation de la réalité autour de ce qu'on pense qui est causé par un invisible destructeur.

J'ai remarqué aussi (je suis un maladif, c'est pratique pour observer!) que quand je n'ai pas l'impression de servir à grand chose ou que franchement quand ce dans quoi je suis impliqué ne fait pas de sens ou lorsque je suis vraiment dans le sentiment que la situation m'échappe et me dépasse, que je suis alors plus susceptible de tomber sous l'assaut de l'invisible!

Évidemment, je les comprends les explications savantes, moi aussi je peux écrire, comme la bonne infirmière qui signe les billets de santé de mes élèves, B.Sc à côté de mon nom. Ça fait sérieux, non? Du bel invisible pour ceux qui n'ont jamais fait un bac scientifique. C'est paradoxalement là que j'ai relativisé les sciences, en apprenant et mettant à l'essai sa méthode et en m'intéressant à l'épistémologie des sciences (réfléchir à la valeur de vérité des preuves en science) grâce à un copain qui tentait à l'époque une maîtrise sur la question. C'est là aussi que j'ai entendu parler (et vu de visu) de courses aux subvention, de l'impératif de la publication, du traficotage de données dans des techniques statistiques bien masquantes avec lesquelles on peut faire dire pas mal de choses à des données. C'est là que j'ai compris que la plupart des énoncés de santé publique d'un point de vue des principes de la preuve en science sont absolument faux. La cigarette cause le cancer est un énoncé faux ou franchement inexact. Non, ce qu'on peut dire c'est il y a une corrélation forte  et souvent observable entre deux événements. Le fait de fumer et celui de faire un cancer. Que statistiquement, les fumeurs sont plus souvent atteints d'un cancer. Mais la causalité est quelque chose de difficile à établir quand trop de variables peuvent entrer en interaction pour expliquer la présence de ce genre d'état morbide ou pathologique. Quand on voit de nos jours, nous suggérez de manger du chou parce que ça protège du cancer, parce que des études montrent que des populations qui en mangent beaucoup font moins  de cancer, cibole, on nous prend pour des valises! Pour comprendre le fait qu'ils en font moins, on pourrait aussi regarder tout ce qui fait leur mode de vie, car penser le cancer sans une vision multifactorielle est simplement imbécile et, en plus, en arriver aux simplifications grotesques qui passent au bulletin de nouvelles par un médecin qui nous précise bien que sa crédibilité repose sur des études sérieuses menées par des équipes scientifiques reconnus dans le monde entier pour nous faire devenir végétarien... Vous n'avez pas tout entendu vous sur ce qui vous protégerait et son contraire contre le cancer. Encore hier soir, à l'épicerie, la science qui avec un mot alyssin et des formules de chimie moléculaire et des interprétations d'un gourou de science sans explication vraiment convaincante vient appuyer une belle croyance populaire et le commerce d'une madame bien cool pour nous faire manger une gousse d'ail par jour... Tiens en pleine grippe A, mais bon ne vous faites pas avoir, les virus devraient s'en taper pas mal de l'ail selon leur théorie... Fiez-vous à eux autres... mais bon, je vous dirais juste d'oberver si l'ail pour vous n'a pas d'autres effets indésirables. Pris crus, c'est un cibole de décapant! Une chance qu'il le mentionnait. J'ai fait ça moi, en manger une gousse crue tous les jours. Moi aussi je voulais tuer les maudits microbes. Mon corps veut pu en entendre parler de l'ail depuis... Calvince, c'est un poison puissant qui tue des bactéries, alors que le système digestif en est rempli pour faire un job important, décomposer ce qu'on mange... On nous fait bouffer du yogourt cibole pour reconstituer notre flore bactérienne... On est jamais correct anyway avec ces prêtres de l'alimentation... Perso, couper vos produits laitiers, personne n'est un veau, et oublier l'ail, j'ai pas souvent mal à la gorge depuis ... je prends juste rien, pas de quelque chose contre, et je mange simple.

Mais bon, même au show de boucane du dimanche soir, on ne parle jamais de ces petites subtilités parce que trop de gens ne comprendraient pas et ça pourrait faire baisser les côtes d'écoute et peut-être même aussi ce pourrait être fatiguant pour la caste des scientifiques qui ont des belles positions dans notre société que trop de gens savent qu'ils ne savent pas trop bien souvent et qu'ils répètent sans cesse les mêmes visions des choses sans se poser de questions et laissent des inexactitudes peu innocentes faire la loi dans nos vies...

Aujourd'hui, la science se fait dans des entreprises et de grosses organisations institutionnelles. Bref, ce qui en sort dépend d'une gestion assez importante par un nombre d'acteurs faramineux. Vous  avez observé, vous, comment nos organisations humaines sont parfaites! Vous n'êtes jamais victime d'erreurs bêtes et inexplicables... Vous n'entendez jamais parler de scandales de gestion? J'imagine, je dois être un peu délirant, assailli par d'invisibles facteurs de lubies... Quand je me dis que toutes ces erreurs et manipulations sont aussi possible dans une science institutionnelle qui donne un job et des revenus à tant de monde, je suis apeuré un peu parfois.

Au moins, les politiciens, on peut bien souvent voir clair dans leur jeu. Avec nos héroïques apôtres des sciences qui combattent vaillamment l'invisible pour nous à coup de pilules et d'injections, c'est franchement difficile de critiquer. Ils ont un combat si noble à faire comme on le voit le dimanche soir...

Ces gens tripatouillent nos corps, comme les curés d'antan tripatouillaient nos âmes. Notre véhicule, notre possibilité d'exister, nous leur confions ça sans nous poser de question.

Il y a une dizaine d'années, j'ai justement pas mal erré dans les couloirs de cette institution scientifisante dans mon combat contre l'invisible, car mon état régulier était devenu dysfonctionnel, j'étais tout le temps malade et fatigué. Je faisais confiance à notre science et à ses grands interprètes pour me sortir d'une situation qui me dépassait. J'en ai vu du gaspillage, de l'errance, des solutions faciles, de l'absence de compréhension des réactions des gens, des gens dépassés, stressés, fatigués pris dans une mécanique de protocoles d'accompagnement. Ça n'a rien donné. Que dalle. Des années! Pire, je dirais que la confiance que je leur ai accordée m'a fait errer dans des années perdues et lourdes de conséquences, alors que ce que j'ai appris étaient pourtant bien des connaissances disponibles bien que pas très publiées... Je m'en suis sorti tout seul dans mon coin en fouillant un peu partout et en m'observant et j'ai trouvé le problème, enfin j'ai réussi à retrouver un niveau de fonctionnement acceptable.

Encore récemment, j'ai pu observer la fait qu'on a beau avoir tous ces jargons, même les intervenants de première ligne ne comprennent pas des choses assez élémentaires du fonctionnement du corps, tant ils suivent des protocoles et leurs convictions institutionnelles, les belles interprétations toutes faites.

Je suis allé pour faire de prises de sang, histoire de voir après 10 ans ce que mes indicateurs indiquent au sujet de ma santé. Ajun un matin, après bien des éprouvettes de bon sang, j'ai perdu connaissance. Oui, oui, riez!

Bon, pour l'histoire, ce n'est pas nouveau ma problématique avec le sang. Je n'ai pas spécialement peur du sang, j'ai juste rapidement la nausée et des étourdissements violents un peu quand je me coupe et saigne abondamment après une coupure, ou quand j'ai donné du sang... C'est pas la même chose que la peur, non c'est plus de l'ordre d'avoir été brassé par un rotor, un manège pas vraiment épeurant, mais qui donne la nausée rapidement. Bref, j'aime pas qu'on me joue dans le sang essentiellement parce que ce n'est pas agréable. Mais bon, la perte de conscience, c'est nouveau!

J'aurai fait une syncope pour parler de l'invisible, m'a-t-on dit, qui a fait que je respirais pour me décontracter et la seconde suivante, j'étais blanc autant en dehors, que dans le rêve où je venais d'entrer qui d'ailleurs n'a pas manqué de m'intriguer (Que ce passait-il? tous les murs étaient devenus blancs et les gens et les choses, tout blanc!). Dans mon rêve j'observais un écran et commençais à me dire que je ne voyais plus les infirmières quand des images se sont mises à défiler en accélérant et je me suis senti pris d'un vertige et peu après j'émergeais... Autour de moi, la panique... Moi j'étais intrigué pour ne pas dire fasciné par cette expérience, même avec la terrible nausée et l'impression d'être sonné. Le rêve blanc et s'évanouir, wow!

Bon, je passe outre que je crois que le fait qu'on ait cherché à me réveiller coûte que coûte a été une intervention un peu violente. Mon corps m'a endormi, pas pour se faire réveiller par un stress, j'imagine des sels d'iode ou je ne sais quel technique. D'ailleurs, personne ne m'a parlé de ce qu'ils ont fait pour me réveiller.

Non, ce qui m'a frappé, c'est que l'on ait insisté fortement pour je prenne quelque chose à boire ou à manger alors que j'ai clairement communiqué que j'avais la nausée et une bonne nausée! Aussi, assez surprenament, on a évoqué que j'étais hypoglycémique alors que rien ne documente cette réalité. Donc, faut boire du jus! Ils pensaient que je m'étais évanoui parce que je manquais de sucre!


On est revenu souvent à la charge avec ce jus, alors que je récupérais sur une civière qu'on a eu la bonne idée de laisser dans la salle où plein de gens sont venus faire leur prise de sang. Pour soit-disant me surveiller. Écoute, quand tu viens de perdre connaissance à cause de prises de sang, entendre parler de piqûre, de sang, savoir qu'on fait des prises à côté, imaginez ce qui se passe, cibole, ce n'est rien pour faire passer la nausée! J'appelle pas ça du repos récupérateur...

Et bon,  malgré que je refuse et dis que je ne crois pas que c'est une bonne idée, je finis par boire le cibole de jus rouge dégueulasse et surinjecté de sucre de l'infirmière gentille et ,désolé, ce que je connais de la nausée et de mon corps a eu raison. Au bout d'un moment pas très long, je l'ai bien entendu vomi ce jus infecte, rouge par dessus le marché! Peu après, je me suis relevé, j'ai pris mon char et je suis allé me coucher 2 bonnes heures pour récupérer tranquille. Ils allaient finir par me tuer par stupidité!

Moi, ça m'épate encore de voir que dans le monde médical, on peut ne pas comprendre un symptôme aussi banal que la nausée, le corps nous dit:"mange pas", c'est pas le temps, y a d'autres urgence à régler que de mettre de l'énergie dans une digestion...

Bref, parler de l'invisible avec des mots souvent incompréhensibles avec des explications simplistes et toute faites pour interpréter le mystère qui nous traverse ne date pas d'hier. Pour ma part, quand j'observe ce qui m'entoure, je vois juste qu'on a troqué la toge pour le sarrau blanc avec un bon show de boucane le dimanche soir au lieu du dimanche matin. Et en bout de ligne, le résultat est le même, on laisse ces gens prendre de belles positions tout en laissant d'autres gens nous pomper via des taxes pour payer tout ce gros show et on leur donne le petit Jésus sans confession! Je vois aussi souvent que ce dont ils parlent n'a pas  souvent de cohérence avec mon expérience personnelle et que faute d'avoir une équipe scientifique et plein pouvoir pour contredire leurs âneries, je vais continuer de prendre leurs vérités pour ce qu'elles sont des hypothèses et des interprétations possibles de la réalité vu comme une norme, bref des hypothèses à expérimenter personnellement. Personne n'est la norme, c'est une technique statistique qui donne une indication de tendance de groupe encore là selon un échafaudage de présupposés pas mal discutables et qui dans la réalité ne sont même pas respectés la plupart du temps. On ne vous parle pas souvent d'échantillonnage au show de boucane...

Si au moins, ils guérissaient vraiment les gens avec leur magie... Même pas, quand on regarde attentivement le bilan dans des maladies comme le cancer, on voit surtout et toujours l'hécatombe... tandis que l'industrie pharmaceutique prospère!

Probablement, que dans quelques siècles, quand on aura du recul et compris un peu mieux le corps humain et ses interactions avec l'environnement, nos descendants se diront que les chimistes d'aujourd'hui ne faisaient pas grand chose de plus que les saignés d'antan...

Aucun commentaire: